Transport aérien: à la recherche du «vol parfait»

Air France, Airbus et la DNSA ont effectué un vol inaugural entre Paris et Toulouse (Photo, AFP).
Air France, Airbus et la DNSA ont effectué un vol inaugural entre Paris et Toulouse (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 septembre 2021

Transport aérien: à la recherche du «vol parfait»

  • Le secteur aérien, responsable de 2 à 3% des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, est sous pression pour diminuer son empreinte carbone
  • Un projet vise à démontrer «la faisabilité à court terme de vols plus efficaces sur le plan énergétique, en combinant plusieurs innovations techniques et opérationnelles»

TOULOUSE: Comment effectuer le vol le moins polluant et le plus direct possible ? Sans attendre une généralisation des carburants d'aviation durables ou l'avion à hydrogène, le secteur aérien cherche à réduire son empreinte environnementale par une optimisation des trajectoires en vol ou du roulage au sol.

Le secteur aérien, responsable de 2 à 3% des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, est sous pression pour diminuer son empreinte carbone. Il s'est engagé à diviser par deux d'ici 2050 ses émissions de CO2 par rapport à 2005.

Les principaux moyens pour y parvenir sont le développement de moteurs plus frugaux, de nouveaux matériaux plus légers, l'utilisation de carburants durables qui peuvent réduire drastiquement les émissions --mais dont le coût reste à ce stade prohibitif-- ou encore, à plus long terme, la combustion d'hydrogène directement dans le moteur, ce qui ne dégagerait que de la vapeur d'eau.

Mais il est possible d'"agir dès maintenant en optimisant les opérations aériennes au quotidien", explique Laurent Lafontan, pilote chez Air France, à l'occasion du sommet Airbus, une conférence organisée à Toulouse par l'avionneur.

A cette occasion, la compagnie aérienne, l'avionneur européen et la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA), ont effectué un vol inaugural entre Paris et Toulouse d'un projet visant à démontrer "la faisabilité à court terme de vols plus efficaces sur le plan énergétique, en combinant plusieurs innovations techniques et opérationnelles", selon l'avionneur.

Un A320 équipé de "sharklets" -des ailettes verticales fixées au bout des ailes- a effectué le vol selon la trajectoire la plus directe possible, en effectuant une ascension et une descente continuelle, ce qui permet d'éviter les paliers et attentes à l'approche des aéroports et donc d'économiser du carburant et réduire les émissions. 

Au sol, le roulage vers la piste de décollage n'est effectué qu'avec un moteur allumé.

L'enjeu du «ciel unique»

"Si on s'y prend bien, on peut réduire de 6 à 10% la consommation" de kérosène, estime Florian Guillermet, directeur de la DSNA.

Le projet, baptisé "Albatross", rassemble les principaux acteurs de l'aviation européenne et prévoit 1.000 vols de ce type en Europe afin d'en retirer les meilleures pratiques.

Pour la seule approche de l'aéroport parisien de Roissy-Charles De Gaulle, "Air France pourrait économiser 10.000 tonnes de kérosène et 3.400 heures de vol" par an, s'enthousiasme M. Lafontan.

Pour grappiller quelques économies de carburant supplémentaires, tout est bon. Comme l'utilisation d'un "taxibot", un tracteur auquel s'arrime l'avion pour rejoindre la piste de décollage, plaide Nicolas Girard, chef de projet chez Smart Airport Systems (SAS). Ce tracteur, piloté depuis le cockpit de l'avion, "consomme 10 litres de diesel pour amener l'avion au seuil de la piste, quand l'avion consomme 200 kilos de kérosène pour cela", explique-t-il.

L'enjeu majeur réside dans la gestion du contrôle aérien pour fluidifier les trajectoires des avions: un changement d'altitude par un pilote pour y trouver de meilleures conditions météo et optimiser sa consommation aura des répercussions pas forcément bénéfiques pour les avions alentour sans coordination du contrôle aérien.

Pour y remédier, le secteur mise sur l'échange d'informations en temps réel et automatisé entre l'avion et le système de contrôle aérien.

Reste un écueil: la fragmentation du ciel européen où les frontières entre Etats perdurent. En 2004, l'Union européenne a lancé son programme de "ciel unique" visant à unifier le contrôle aérien.

"C'est consternant de constater qu'il n'y a eu aucun progrès dans ce domaine", s'étrangle le patron de la compagnie britannique easyJet, Johan Lundgren. Il est impératif selon lui de "donner un mandat plus fort à Eurocontrol" l'organisme européen de surveillance du trafic aérien.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com