Attentat du Drugstore en 1974: Carlos à nouveau condamné à la perpétuité

Le terroriste vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, alors qu'il siège dans la salle d'audience de la cour d'assises spéciale de Paris, le 22 septembre 2021, lors du premier jour du troisième procès concernant sa peine de prison pour l'attentat du Drugstore de 1974. (Photo, AFP)
Le terroriste vénézuélien Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, alors qu'il siège dans la salle d'audience de la cour d'assises spéciale de Paris, le 22 septembre 2021, lors du premier jour du troisième procès concernant sa peine de prison pour l'attentat du Drugstore de 1974. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 septembre 2021

Attentat du Drugstore en 1974: Carlos à nouveau condamné à la perpétuité

  • Après plus de deux heures de délibérations, la cour d'assises spéciale, qui ne statuait que sur la durée de la peine, a confirmé la condamnation à la prison à vie
  • « Merci beaucoup », a répondu depuis le box, d'une voix neutre, cette figure du terrorisme « anti-impérialiste » des années 1970-80

PARIS: Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, 71 ans, a été à nouveau condamné jeudi à Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'attentat meurtrier du Drugstore Publicis en 1974, au terme de son ultime procès devant la justice française. 

Après plus de deux heures de délibérations, la cour d'assises spéciale, qui ne statuait que sur la durée de la peine, a confirmé la condamnation à la prison à vie, déjà prononcée à deux reprises à l'encontre de Carlos dans ce dossier vieux de 47 ans.

"Merci beaucoup", a répondu depuis le box, d'une voix neutre, cette figure du terrorisme "anti-impérialiste" des années 1970-80. 

Avant que la cour ne se retire pour délibérer, il s'était dit "fier de son parcours révolutionnaire", se plaisant à réaffirmer qu'il avait "tué 83 personnes, au moins", mais rechignant à s'expliquer sur l'affaire du Drugstore, une "manipulation grossière" selon lui. 

"Ce positionnement, malgré son âge et de longues années en détention" a convaincu la cour de condamner Carlos à la peine maximale, afin de "préserver" tout risque de réitération, ont motivé les magistrats professionnels. 

La cour a suivi les réquisitions de l'avocat général, Rémi Crosson du Cormier, qui avait réclamé la "sanction suprême", à la hauteur de la "gravité des faits". 

Carlos avait été condamné en mars 2017 à la perpétuité pour avoir lancé une grenade dans la galerie marchande du grand magasin parisien, une peine confirmée un an plus tard en appel. 

Tout en maintenant le verdict de culpabilité du "Chacal" dans l'attaque qui a fait deux morts et 34 blessés en 1974, la Cour de cassation avait ordonné en novembre 2019 un troisième procès, portant uniquement sur le quantum de la peine. 

L'avocate de Carlos, Isabelle Coutant Peyre, a dénoncé l'absurdité de ce "faux procès", s'insurgeant par ailleurs contre le "délai déraisonnable" de la procédure.

"Je (lui) ai conseillé de ne pas" se pourvoir en cassation, a réagi Me Coutant Peyre, à l'issue du délibéré. "Il appartient au Venezuela de faire une demande à l'Etat français pour son transfèrement", a-t-elle considéré. 

Emprisonné en France depuis son arrestation au Soudan en 1994, Carlos purge deux autres condamnations à la prison à vie, pour un triple meurtre en 1975 à Paris et pour quatre attentats à la bombe commis en France en 1982 et 1983 (11 morts et 191 blessés). 

L'arrêt de la cour d'assises "ne sera historique que dans le sens où il mettra un terme au long parcours judiciaire de celui qui est incarcéré depuis 27 ans", avait estimé l'avocat général. 

« Inacceptable ! »

Chevelure et moustache blanches, foulard au cou et pochette glissée dans sa veste, montre apparente au poignet, Carlos a soigné sa dernière apparition devant une cour d'assises. 

Mais le "révolutionnaire professionnel" vieillissant n'a fait le spectacle que devant une poignée de soutiens, auxquels il a lancé œillades, baisers et poing levé. 

Celui qui parfois se livrait à de longs monologues dans les prétoires a pris la parole en dernier, comme il est d'usage, pour 13 minutes seulement, vilipendant un dossier "prescrit, sans témoin". 

Pendant les deux jours d'audience, il s'est montré tantôt souriant, tantôt pestant contre la fouille de ses effets personnels ou le "vol de (ses) stylos", le jugeant "inacceptable". "Avant il y avait de l'ordre et du respect", s'est-il emporté.   

L'attaque du Drugstore Publicis a eu lieu le 15 septembre 1974 à Paris, vers 17H10: une grenade lancée par un homme depuis le restaurant en mezzanine du Drugstore avait explosé dans la galerie marchande en contrebas, à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes. 

Sans ADN ni aveux, la justice a validé la thèse de l'accusation, selon laquelle cet attentat visait à faciliter la remise en liberté d'un Japonais arrêté à Orly, membre de l'Armée rouge japonaise dont un commando venait également d'exiger la libération lors d'une prise d'otages à l'ambassade de France à La Haye. 

Ce mouvement était proche d'une branche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dont Carlos était devenu l'un des bras armés en Europe.

Carlos avait été reconnu coupable à partir d'un faisceau d'éléments, dont le témoignage d'un ancien compagnon d'armes repenti, Hans Joachim Klein, mais aussi le rapprochement de la grenade utilisée au Drugstore avec celles abandonnées après la prise d'otages de La Haye. 


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.