Virus : Israël devient le 1er pays durement touché à réimposer le confinement

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou annonçant dimanche un confinement national de trois semaines suite à la recrudescence de cas de coronavirus dans le pays (Yoav Dudkevitch/Pool/AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou annonçant dimanche un confinement national de trois semaines suite à la recrudescence de cas de coronavirus dans le pays (Yoav Dudkevitch/Pool/AFP)
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Publié le Lundi 14 septembre 2020

Virus : Israël devient le 1er pays durement touché à réimposer le confinement

  • Israël est devenu dimanche soir le premier pays fortement affecté par le coronavirus à réimposer un confinement national
  • Le chef du parti ultra-orthodoxe Juif unifié de la Torah, et allié clé de M. Netanyahu, Yaacov Litzman, a démissionné du gouvernement d'union car opposé au re-confinement

JERUSALEM : Retour à la case départ de la pandémie ? Israël est devenu dimanche soir le premier pays fortement affecté par le coronavirus à réimposer un confinement national, d'au moins trois semaines, pour tenter juguler une seconde vague de contamination.

"Aujourd'hui, le gouvernement a décidé de mettre en oeuvre un confinement strict de trois semaines avec l'option d'étendre cette mesure", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d'une allocution télévisée, reçue par plusieurs comme un coup de massue sur la tête sinon à un appel à se racheter des antidépresseurs.

Selon les données collectées par l'AFP, Israël est le 2e pays au monde ayant enregistré le plus de cas de nouveau coronavirus par habitant au cours des deux dernières semaines après Bahreïn, nouvel allié avec lequel il doit d'ailleurs signer mardi à Washington un accord de normalisation de ses relations.

A partir de la fin août, avec notamment la réouverture des écoles doublée de la tenue cet été de mariages rassemblant parfois des centaines de personnes, le taux d'infection est reparti à la hausse avec désormais au compteur 155.604 cas de covid dont 1.119 décès, pour une population de neuf millions d'habitants.

Face à cette hausse, les autorités avaient imposé la semaine dernière un couvre-feu à une quarantaine de villes du pays, notamment dans les secteurs arabes et juifs ultra-orthodoxes ,ce qui n'a pas empêché le nombre de cas de progresser avec à la clé des hôpitaux et un personnel médical "débordés", a déclaré M. Netanyahu.

A l'approche des fêtes juives, le pays a vécu les derniers jours sous le signe d'un débat, parfois intense, entre tenants d'un "seger khelki" et autres d'un "seger clali", soit entre défenseurs d'un confinement partiel ou général.

Le gouvernement a opté non seulement pour la seconde option, mais a étendu la mesure sur au moins trois semaines, pendant toutes les fêtes juives, pour tenter de limiter la propagation de la Covid-19 au moment où les familles se rassemblent et les fidèles se retrouvent dans les synagogues.

"Notre but est de stopper la hausse", a déclaré M. Netanyahu, avec un tableau de données pour dire aux Israéliens, dont des milliers ont manifesté ces dernières semaines contre la gestion de la pandémie par le gouvernement, que l'économie du pays avait moins souffert de la Covid-19 que celles de la France, de l'Allemagne ou du Royaume-Uni. 

Démission ultra-orthodoxe

Le nouveau confinement entrera en vigueur à partir de vendredi pour la fête de Rosh Hashana (nouvel an juif), se poursuivra pendant Yom Kippour et se terminera au dernier jour de Soukkot, vers le 9 octobre prochain, ont précisé les autorités.

"Je sais bien que ces mesures nous imposent à tous un lourd tribut (...) Ce n'est pas une période des Fêtes comme d'habitude, nous ne serons certainement pas en mesure de célébrer avec nos familles élargies", a ajouté M. Netanyahu, précisant que les prières à dix personnes maximum allaient être autorisées dans les lieux fermés et à vingt personnes dans les lieux ouverts.

Avant même cette annoncé, plus tôt dimanche, le chef du parti ultra-orthodoxe Juif unifié de la Torah, et allié clé de M. Netanyahu, Yaacov Litzman, a démissionné du gouvernement d'union car étant justement opposé à ce reconfinement.

M. Litzman, qui était d'ailleurs ministre de la Santé au début de la pandémie avant d'être muté au Logement, a accusé le gouvernement de chercher à réimposer un confinement à partir des fêtes du nouvel an juif alors que des mesures "nécessaires" auraient pu, selon lui, être prises auparavant.

"Des centaines de milliers de Juifs de toutes les populations et de tous les secteurs" ne pourront pas prier pas dans les synagogues pendant les fêtes du Nouvel an juif, a déploré M. Litzman dans sa lettre de démission.

"Cette décision d'imposer une fermeture totale ne permettra pas aux synagogues de fonctionner les jours fériés (...) contrairement à ce qui avait été expressément convenu", a ajouté M. Litzman.

Ce dernier avait été dans l'embarras au début de la crise, en mars. A l'époque, les contaminations se concentraient en Israël dans les villes et quartiers ultra-orthodoxes où les consignes sanitaires, dont son propre ministère était responsable, avaient été peu ou prou suivies. 


La BBC doit «se battre» pour défendre son journalisme, dit le DG sortant

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
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  • Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public
  • Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump

LONDRES: La BBC doit "se battre" pour défendre son journalisme, a déclaré mardi le directeur général sortant de la BBC, Tim Davie, alors que le groupe public britannique est menacé de plainte en diffamation par Donald Trump.

Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public, rapportés par la chaîne BBC News.

Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump, le 6 janvier 2021, qui donnait l'impression que le président sortant incitait explicitement ses partisans à une action violente contre le Congrès.

"Nous avons fait une erreur, et il y a eu un manquement à nos règles éditoriales", a reconnu Tim Davie, expliquant qu'il avait assumé sa "part de responsabilité" en démissionnant.

Il n'a toutefois pas mentionné directement la menace d'action en justice lancée par Donald Trump, ni la date de son départ effectif, lors de cette visioconférence avec le président de la BBC, Samir Shah.

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC".

"Mais nous nous en sortirons", et "nous devons nous battre pour défendre notre journalisme", a-t-il insisté.

"Nous sommes une organisation unique et précieuse, et je vois la liberté de la presse mise à rude épreuve, je vois son instrumentalisation", a-t-il encore ajouté.


Le président allemand demande à son homologue algérien de gracier l'écrivain Boualem Sansal

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
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  • "Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays"
  • Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...)"

BERLIN: Le président allemand a exhorté lundi son homologue algérien à gracier l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au coeur d'une grave crise diplomatique entre Alger et Paris.

Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...) et de son état de santé fragile".

"Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays", a estimé le président allemand, dans un communiqué.

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs.

Selon des spécialistes à Alger, le fait que la présidence et la télévision publique reprennent les éléments de langage du président allemand peut être perçu comme un signe positif.

Mais aucune indication n'a été donnée quant au calendrier de la prise de décision par le président algérien.

Dans une longue interview accordée en septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait par ailleurs évoqué la possibilité de se rendre en Allemagne fin 2025 ou début 2026.

Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, le romancier et essayiste franco-algérien Boualem Sansal a été condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion pour avoir notamment déclaré que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait souligné que la France menait un "dialogue exigeant" avec Alger pour obtenir la libération de Boualem Sansal.

L'affaire s'inscrit dans un contexte d'hostilité entre Paris et Alger, qui sont empêtrés depuis plus d'un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s'est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d'autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.


La BBC, dans l'oeil du cyclone, sommée de s'expliquer

Le président de la BBC, Samir Shah, doit s'expliquer lundi au lendemain de la démission retentissante du directeur général du groupe audiovisuel public britannique et de la patronne de sa chaîne d'information BBC News, après le montage trompeur d'un discours de Donald Trump. (AFP)
Le président de la BBC, Samir Shah, doit s'expliquer lundi au lendemain de la démission retentissante du directeur général du groupe audiovisuel public britannique et de la patronne de sa chaîne d'information BBC News, après le montage trompeur d'un discours de Donald Trump. (AFP)
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  • La BBC, institution longtemps chérie des Britanniques mais cible régulière des médias et responsables politiques conservateurs, est dans la tourmente, accusée ces derniers jours d'avoir déformé des propos du président américain dans un documentaire
  • La BBC est mise en cause pour avoir monté des passages différents d'un discours de Donald Trump datant du 6 janvier 2021, jour de l'assaut du Capitole à Washington, de telle façon qu'il semble inciter ses partisans à marcher vers le siège du Congrès

LONDRES: Le président de la BBC, Samir Shah, doit s'expliquer lundi au lendemain de la démission retentissante du directeur général du groupe audiovisuel public britannique et de la patronne de sa chaîne d'information BBC News, après le montage trompeur d'un discours de Donald Trump.

La BBC, institution longtemps chérie des Britanniques mais cible régulière des médias et responsables politiques conservateurs, est dans la tourmente, accusée ces derniers jours d'avoir déformé des propos du président américain dans un documentaire de son magazine d'information phare, "Panorama", diffusé en octobre 2024, une semaine avant la présidentielle américaine.

La BBC est mise en cause pour avoir monté des passages différents d'un discours de Donald Trump datant du 6 janvier 2021, jour de l'assaut du Capitole à Washington, de telle façon qu'il semble inciter ses partisans à marcher vers le siège du Congrès pour se "battre comme des diables".

Or, dans la phrase originale, M. Trump disait: "Nous allons marcher vers le Capitole et nous allons encourager nos courageux sénateurs et représentants et représentantes au Congrès". L'expression "se battre comme des diables" correspondait à un autre passage du discours.

Face à la polémique grandissante, son directeur général, Tim Davie, et la patronne de la chaîne d'information du groupe BBC News, Deborah Turness, ont annoncé dimanche leur démission, qui fait la Une des journaux lundi.

Le président américain a dénoncé les "journalistes corrompus" et "malhonnêtes" de la BBC, sur son réseau Truth Social.

Le président du conseil d'administration du groupe, Samir Shah, doit s'excuser et s'expliquer dans une réponse écrite aux questions de la commission parlementaire sur la culture sur cette affaire, et sur d'autres accusations de partialité sur la couverture de la guerre à Gaza.

"La BBC doit répondre à de graves questions concernant ses normes éditoriales et la manière dont la direction gère les problèmes", a jugé la présidente de la commission, Caroline Dinenage, estimant que le groupe public "se devait d'être exemplaire" face à la montée de la désinformation.

Lundi, la patronne démissionnaire de BBC News a de nouveau assuré qu'il n'y avait "pas de partialité institutionnelle" sur la chaîne, qui a produit le programme mis en accusation.

 

- "Violation des règles" -

 

La classe politique a quasi unanimement critiqué la BBC pour sa gestion de l'affaire, qui tombe d'autant plus mal que le groupe audiovisuel doit renégocier d'ici fin 2027 son nouveau contrat de mission avec le gouvernement.

La cheffe de l'opposition, Kemi Badenoch, a déploré "un catalogue de graves défaillances". Le chef du parti d'extrême droite Reform UK, Nigel Farage, a appelé à "un changement de fond en comble" du groupe public.

La BBC tire une grande part de ses ressources de la redevance annuelle (174,50 livres, soit 198 euros), payée par 22,8 millions de foyers, soit 3,8 milliards de livres.

Samir Shah a dit espérer que le futur directeur général du groupe, dont la nomination pourrait prendre plusieurs mois, "façonnerait positivement" le prochain contrat de mission. la ministre de la Culture, Lisa Nandy, qui a qualifié la situation d'"extrêmement grave", a affirmé que le futur contrat aiderait la BBC à "garantir son rôle" auprès du public.

Le chef du parti libéral démocrate (centriste), Ed Davey, a appelé le Premier ministre Keir Starmer, et la classe politique en général, à défendre la BBC face à Donald Trump et la sphère Maga. "Il est facile de voir pourquoi Trump veut détruire la première source d'information dans le monde. Nous ne pouvons pas le laisser faire", a-t-il prévenu sur la plateforme X.

Le Telegraph a eu connaissance d'une note interne rédigée par l'ancien conseiller indépendant du comité des normes éditoriales de la BBC, Michael Prescott, dans laquelle il suggérait que des erreurs avaient été commises dans le montage. Il affirme que les responsables chargés des normes éditoriales du groupe auprès de qui il a soulevé le problème ont nié toute violation des règles.

En octobre, le régulateur des médias avait épinglé la BBC pour avoir "enfreint les règles de diffusion" à propos d'un reportage à Gaza dans lequel le narrateur principal, un enfant, était le fils d'un haut responsable du mouvement islamiste palestinien Hamas.