L'interdiction des cryptomonnaies en Chine dévoile l'ampleur des ambitions du yuan numérique

Le signe du yuan numérique, également connu sous le nom de e-CNY, est représenté sur un panneau dans un centre commercial de Shanghaï, en Chine. (Reuters)
Le signe du yuan numérique, également connu sous le nom de e-CNY, est représenté sur un panneau dans un centre commercial de Shanghaï, en Chine. (Reuters)
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Publié le Dimanche 26 septembre 2021

L'interdiction des cryptomonnaies en Chine dévoile l'ampleur des ambitions du yuan numérique

  • Des entreprises technologiques, dont Alibaba, Didi et Tencent, ont vu leur cote baisser de plusieurs milliards de dollars en raison des restrictions imposées à leurs activités
  • Les mesures répressives prises par la Chine à l'encontre des cryptomonnaies ont elles aussi engendré des coûts financiers considérables, qui ont pris de l'ampleur hier à la suite de l'interdiction généralisée de toutes les transactions en cryptomonnaies

LONDRES : Le contrôle représente une priorité pour le Parti communiste chinois. Cette année, une série de décrets émis par le président Xi Jinping ont renforcé le contrôle du gouvernement sur des pans de plus en plus importants de l'économie et de la vie quotidienne des Chinois.

Il est certes difficile d'évaluer avec précision le coût financier de ces mesures. Toutefois, des entreprises technologiques, dont Alibaba, Didi et Tencent, ont vu leur cote baisser de plusieurs milliards de dollars en raison des restrictions imposées à leurs activités, notamment en raison de la réduction du temps que les enfants peuvent passer à jouer à des jeux en ligne.

Les mesures répressives prises par la Chine à l'encontre des cryptomonnaies ont elles aussi engendré des coûts financiers considérables, qui ont pris de l'ampleur hier à la suite de l'interdiction généralisée de toutes les transactions en cryptomonnaies. Dix organismes financiers, dont la banque centrale et les instances chargées de la réglementation financière, des valeurs mobilières et des changes, se sont engagés à unir leurs efforts afin d'éradiquer les opérations « illégales » liées aux cryptomonnaies. Ce sera la première fois que les autorités de Pékin uniront leurs forces pour prohiber explicitement toutes les opérations en rapport avec les cryptomonnaies.

Cette situation marque une forte évolution observée depuis le mois de mai dernier, lorsque la Chine a demandé aux institutions financières et aux sociétés chargées des paiements de renoncer aux services impliquant des transactions en cryptomonnaies. La Chine a édicté des interdictions similaires en 2013 et 2017.

Si les cryptomonnaies ont connu une première baisse de valeur ce vendredi, elles se sont toutefois stabilisées samedi ; la plupart des analystes ne pensent pas que ces mesures entraîneront des répercussions sur la valeur des cryptomonnaies à long terme.

« En ce qui concerne les institutions spécialisées dans les cryptomonnaies, la situation ne changera pas beaucoup, dans la mesure où les entreprises qui pouvaient sortir du marché l’ont déjà fait et que celles qui ne pouvaient renoncer à ces activités ont, soit mis un terme à leurs activités, soit poursuivi leurs opérations clandestinement », explique George Zarya, PDG de la  société de courtage et d'échange d'actifs numériques BEQUANT. «  Il est fort probable que le marché de détail opère à présent clandestinement et qu'il continuera à contribuer aux volumes du marché ».

Ce sont les sociétés chinoises qui se livrent au commerce et au minage de cryptomonnaies qui subissent le plus gros préjudice sur le plan financier.

Avant le mois de mai de cette année, le minage des monnaies virtuelles représentait une activité importante en Chine et assurait plus de 50 % de l'offre mondiale de cryptomonnaies. Cependant, les mineurs de ce genre de monnaie se sont installés à l'étranger.

« [La Chine] va perdre quelque 6 milliards de dollars des recettes qu'elle tirait chaque année du minage ; toutes ces recettes passeront dans les autres régions du monde où le minage est autorisé », explique Christopher Bendiksen, responsable de la recherche auprès du gestionnaire d'actifs numériques CoinShares, en faisant allusion au Kazakhstan, à la Russie et aux États-Unis comme pays bénéficiaires.

Les entreprises d'échange de cryptomonnaies OKEx et Huobi ont été fondées en Chine mais opèrent désormais à l'étranger. Les analystes estiment qu’elles seront probablement les plus touchées par cette décision dans la mesure où elles comptent encore des clients chinois. Les jetons associés à ces deux plates-formes ont connu une forte baisse de plus de 20 % ce vendredi.

Nonobstant toutes ces perturbations et cette perte de revenus, la situation représente un aspect positif important pour la Chine.

En effet, le gouvernement chinois a exprimé à maintes reprises son inquiétude de voir les spéculations sur les cryptomonnaies bouleverser l'ordre économique et financier du pays, et c'est là l’une des premières priorités de Pékin.

Par-dessus tout, les cryptomonnaies menacent le yuan, monnaie numérique souveraine de la Chine, qui se trouve actuellement à une phase expérimentale avancée. La Banque populaire de Chine, en l'occurrence la banque centrale du pays, prévoit de lancer officiellement le yuan numérique en 2022, après des tests effectués lors des Jeux olympiques d'hiver.

Si le yuan numérique est utilisé à grande échelle, les autorités chinoises pourront mieux suivre les flux monétaires au sein de l'économie du pays.

Cette démarche permettra aux autorités chinoises de repérer les éventuels flux de fonds illicites, tels que le blanchiment d'argent ou le financement du terrorisme. En outre, elle leur permettra de mener des expériences en se concentrant sur les interventions en matière de politique monétaire concernant des classes économiques, des régions ou d'autres groupes spécifiques.

Cependant, en donnant le coup de grâce aux cryptomonnaies indépendantes, la Chine se prive d'un domaine immense d'innovation financière et risque de freiner la dynamique de son économie à l'avenir.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien préconise des «politiques financières décisives» pour contrer les incertitudes économiques mondiales

Mohammed al-Jadaan s'exprime à Washington. (X/@MAAljadaan)
Mohammed al-Jadaan s'exprime à Washington. (X/@MAAljadaan)
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  • Le ministre des Finances saoudien a souligné jeudi la nécessité de mettre en place «des politiques financières décisives» à l'échelle mondiale
  • M. Al-Jadaan s’est notamment entretenu avec Jean Lemierre, président de la banque BNP Paribas

RIYAD: Le ministre des Finances saoudien a souligné jeudi la nécessité de mettre en place «des politiques financières décisives» à l'échelle mondiale pour faire face aux conditions économiques incertaines.

Lors des réunions de printemps 2024 du FMI à Washington, Mohammed al-Jadaan a souligné que cette approche décisive renforcerait la résilience et la durabilité face aux incertitudes persistantes.

Il assistait à une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan, aux côtés de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

«J'ai également participé à la table ronde mondiale sur la dette souveraine, pendant laquelle j'ai rappelé combien il était important d'améliorer la comparabilité des traitements en établissant un cadre clair et équitable qui garantit un traitement équitable entre tous les créanciers,» a souligné M. Al-Jadaan dans un message sur son compte X.

De plus, le ministre a participé à la deuxième réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20, qui s’est tenue sous la présidence brésilienne à Sao Paulo. Il a souligné qu’une approche holistique était indispensable pour une action climatique efficace.

Selon le ministre, cet objectif pouvait être atteint «en intégrant divers secteurs et en reconnaissant la diversité des solutions pour relever les défis climatiques, notamment à travers le recours à des technologies innovantes pour gérer les émissions».

M. Al-Jadaan a également rencontré José Vinals, président de la Standard Chartered Bank, pour discuter des perspectives économiques régionales et mondiales.

Il a également eu une discussion avec le ministre espagnol de l'Économie, du Commerce et de l'Entreprise, Carlos Cuerpo, afin d'explorer les moyens de renforcer les liens entre les deux pays.

En outre, M. Al-Jadaan s’est entretenu avec Jean Lemierre, président de la banque BNP Paribas, et a rencontré Laurent Levêque, responsable mondial de la couverture des institutions officielles, ainsi qu'Alexis Taffin, responsable des marchés des capitaux obligataires.

Ils ont évoqué les progrès accomplis en Arabie saoudite ainsi que sur les questions liées à l'attraction des investissements et le financement alternatif.

 


Le pétrole bondit de plus de 3%, « explosions » en Iran

Le baril de WTI a pris 3,66% à 85,76 dollars tandis que le cours du Brent a progressé de 3,44% à 90,11 dollars. (Reuters).
Le baril de WTI a pris 3,66% à 85,76 dollars tandis que le cours du Brent a progressé de 3,44% à 90,11 dollars. (Reuters).
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  • Le baril de WTI a pris 3,66% à 85,76 dollars tandis que le cours du Brent a progressé de 3,44% à 90,11 dollars
  • Le cours du pétrole a bondi de plus de 3% vendredi dans les échanges matinaux sur les marchés asiatiques

HONG KONG: Le cours du pétrole a bondi de plus de 3% vendredi dans les échanges matinaux sur les marchés asiatiques, alors que la télévision officielle iranienne faisait état de "fortes explosions" près de la ville d'Ispahan.

Le baril de WTI a pris 3,66% à 85,76 dollars tandis que le cours du Brent a progressé de 3,44% à 90,11 dollars.

L'Iran a lancé plus de 300 projectiles contre Israël dans la nuit de samedi à dimanche derniers, une attaque à laquelle le chef de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a promis de répondre.

La plupart de ces projectiles ont été interceptés par les défenses d'Israël, en coopération avec plusieurs de ses alliés.

Téhéran a affirmé que cet assaut était une riposte légitime au bombardement meurtrier d'une annexe consulaire iranienne à Damas, qu'il impute à Israël.


Les investissements espagnols en Arabie saoudite dépassent les trois milliards de dollars

Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol. (Agence de presse saoudienne)
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  • Le forum a mis en lumière les possibilités financières saoudo-espagnoles et le renforcement des partenariats dans les domaines des technologies de construction, des villes intelligentes et de la planification urbaine
  • Le ministre a insisté sur le rôle du forum dans l’exploration des perspectives d’investissement et le renforcement de la coopération et des partenariats efficaces

RIYAD: Les investissements espagnols en Arabie saoudite ont dépassé les trois milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) au cours des dix dernières années. En effet, les relations bilatérales ont contribué au développement de secteurs vitaux, selon un haut responsable. 

Le ministre des Affaires municipales, rurales et du Logement du Royaume, Majed al-Hogail, a assisté, le 17 avril, à l’inauguration du Forum des affaires saoudo-espagnol, organisé par le Conseil des chambres saoudiennes et le Conseil des affaires saoudo-espagnol. 

M. Al-Hogail a souligné, dans son discours d’ouverture, que les relations bilatérales entre le Royaume et le pays européen au cours des soixante-dix dernières années ont abouti à des résultats favorables, renforçant le développement, les investissements et les progrès dans divers secteurs comme la construction, le génie civil, la finance, l’énergie et le dessalement de l’eau, comme le rapporte l’agence de presse saoudienne. 

Il explique que les investissements bilatéraux sont en plein essor. Les investissements espagnols dans le Royaume ont dépassé les trois milliards de dollars au cours de la dernière décennie, dont 40% dans l’immobilier. 

Le forum, organisé à Madrid, a mis en lumière les possibilités financières saoudo-espagnoles et le renforcement des partenariats dans les domaines des technologies de construction, des villes intelligentes et de la planification urbaine. 

Le ministre a insisté sur le rôle du forum dans l’exploration des perspectives d’investissement et le renforcement de la coopération et des partenariats efficaces, en particulier dans les secteurs municipal et du logement. 

Il soutient que l’Arabie saoudite et l’Espagne sont témoins de progrès rapides en matière de développement, rendant les investissements et les échanges commerciaux de plus en plus attrayants. 

Majed al-Hogail souligne l’importance de la coopération continue et de l’échange d’expertise dans ce secteur crucial, déclarant que le Royaume accueille favorablement la collaboration avec des partenaires internationaux performants et la mise à profit de leur expertise. 

Il a également annoncé la signature d’un accord de développement immobilier avec une société de développement espagnole pour mettre en place des unités résidentielles au sein des communautés intégrées et des banlieues, dans le but de porter le taux d’accession à la propriété à 70% d’ici à 2030. 

Il a exprimé la volonté du ministère de renforcer les partenariats avec les promoteurs et les investisseurs dans les secteurs de la construction, des routes, du recyclage, de l’ingénierie et du conseil. 

À la suite du forum, auquel ont participé la princesse Haïfa bent Abdelaziz al-Mogrin, ambassadrice en Espagne, et Khalid al-Hogail, président du Conseil d’affaires saoudo-espagnol, le ministre s’est entretenu avec Teresa Ribera, vice-Première ministre espagnole et ministre de la Transition écologique et des Défis démographiques. 

Ils ont discuté de la coopération en matière de développement urbain, d’urbanisation et d’utilisation de l’intelligence artificielle dans la construction de villes durables, comme le rapporte l’agence de presse saoudienne. 

M. Al-Hogail met en lumière les efforts de l’Arabie saoudite pour améliorer les normes dans les domaines de la municipalité et du logement, notamment le projet «Bahja», qui vise à améliorer la qualité de vie dans les villes saoudiennes et l’initiative «Banlieues vertes», qui vise à planter plus d’1,3 million d’arbres dans cinquante zones résidentielles. 

Majed al-Hogail a également rencontré le président de l’association espagnole des entrepreneurs et concessionnaires d’infrastructures, Julian Nunez, pour passer en revue les principales possibilités d’investissement dans le secteur immobilier saoudien. 

Au cours d’une visite de trois jours précédant le forum, le ministre a rencontré des dirigeants de grandes entreprises espagnoles pour explorer les possibilités de collaboration. 

Cette tournée fait partie d’une initiative plus large du Royaume visant à favoriser les partenariats internationaux qui améliorent ses capacités urbaines et infrastructurelles, rapporte l’agence de presse saoudienne. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com