« En résistance », les festivals de musique français s’adaptent au coronavirus

Les festivaliers au Printemps de Bourges, l’année dernière (Photo, Guillaume SOUVANT/AFP).
Les festivaliers au Printemps de Bourges, l’année dernière (Photo, Guillaume SOUVANT/AFP).
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Publié le Lundi 14 septembre 2020

« En résistance », les festivals de musique français s’adaptent au coronavirus

  • Le Printemps de Bourges s'est recentré sur son activité principale à l'année, dénicher des pépites et les faire briller
  • « L'idée est de soutenir la scène émergente et d'impulser une transition écologique sociétale et désirable », brosse Clémence Landeau, directrice du festival Smmmile

PARIS : En résistance : c'est le mot d'ordre du Printemps de Bourges, avec un format inédit dédié à la scène musicale émergente, pour que le spectacle reste vivant en dépit du contexte sanitaire, à l'image d'autres festivals de septembre.

Voici donc Printemps Inouïs, de mercredi à vendredi, avec une trentaine de jeunes talents repérés et sélectionnés par les 300 professionnels du réseau affilié au festival. Toutes les esthétiques sont représentées, du rock à guitares furieuses de Bandit Bandit, aux nouvelles voix féminines rap/rnb comme Sally, Alicia (présente sur un titre du dernier Grand Corps Malade) ou encore Leys, parrainée par Kery James. 

La majorité de ces artistes sont français, mais on trouve aussi de l'électro-pop suisse avec Baron.e ou belge avec Yellowstraps. Les concerts de Pomme et Aloïse Sauvage, aux carrières déjà lancées, mais freinées par six mois d'arrêt, concluront les trois jours. 

Le Printemps s'est donc recentré sur son activité principale à l'année, dénicher des pépites et les faire briller. « Il y a la volonté absolue de sauver des carrières, car percer se joue souvent à pas grand-chose, comme un concert donné devant des pros », expose à Boris Vedel, directeur du festival. 

« Aller au bout »

Le Printemps de Bourges, qui devait se tenir du 21 au 26 avril, fut le premier gros festival français à baisser le rideau en raison de l'épidémie. Une version digitale a bien eu lieu aux dates prévues. Mais comme le dit le boss de l'évènement, « aller au bout de nos activités, c'est proposer au public et aux pros une prestation scénique des jeunes artistes ».

Les contraintes sanitaires sont toujours un casse-tête. « On pose tellement d'entraves pour la culture, davantage pénalisée que d'autres secteurs économiques », peste Boris Vedel, qui se félicite toutefois du dialogue constructif avec les autorités locales. Printemps Inouïs se déroulera dans la salle du Palais d'Auron à la capacité limitée à 700 personnes (contre 2.500 en temps normal). 

Bandit Bandit, infatigable, enchaînera avec le Hop Pop Hop, festival défricheur, à Orléans, vendredi et samedi.

Le Chainon Manquant, à Laval et Changé (de mardi à dimanche), mêlant musique -avec l'élégant Jawhar en vedette-, arts de la rue, humour, danse, cirque, a également relevé le défi. 

« Dans notre rôle »

Et ce, alors que des foyers épidémiques du coronavirus avaient été identifiés dans ce département de la Mayenne en juillet, avant d'être jugulés. « On s'est habitués à ne plus penser comme avant, on s'est dit à l'époque, attendons de voir, ça pourra peut-être se faire », commente Kevin Douvillez, codirecteur d'un rendez-vous là encore basé sur la détection de talents et leur exposition par un réseau de professionnels. « Nous sommes plus que jamais dans notre rôle, après six mois où les artistes n'ont pu monter sur scène et où les programmateurs n'ont pas pu découvrir de nouveaux talents », insiste-t-il.

L'an dernier, 13.000 spectateurs avaient été accueillis en salles au total. Cette année, le festival a eu « l'autorisation de la préfecture d'aller jusqu'à 80% des jauges car nous sommes en zone verte », détaille Kevin Douvillez.

A Paris, il y a le Smmmile, festival « vegan et pop », comme il se présente, au Parc de la Villette. Sa programmation hybride alterne concerts, sets de DJ en extérieur et, par exemple, des ateliers de cuisine anti-gaspillage (samedi et dimanche). 

« L'idée est de soutenir la scène émergente et d'impulser une transition écologique sociétale et désirable », brosse Clémence Landeau, directrice du festival. L'année dernière, l'évènement avait rassemblé 14.000 festivaliers au total. Cette fois la jauge a été ramenée « à 1.270 personnes à un moment de la journée », avec comptage des entrées/sorties et personnel veillant à distanciation et port du masque.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com