Fifa: Valcke et Al-Khelaïfi jugés dans une affaire de droits TV

Nasser Al-Khelaïfi assiste en personne à l'audience. (Photo AFP).
Nasser Al-Khelaïfi assiste en personne à l'audience. (Photo AFP).
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Publié le Lundi 14 septembre 2020

Fifa: Valcke et Al-Khelaïfi jugés dans une affaire de droits TV

  • Longtemps menée pour "corruption privée", l'enquête a dû abandonner ce chef d'accusation en raison d'un "accord amiable" en janvier entre la Fifa et M. Al-Khelaïfi, qui a conduit l'instance à retirer sa plainte
  • Le parquet a donc opté pour le terrain de la "gestion déloyale": il reproche désormais à M. Valcke d'avoir "conservé pour lui" des avantages qui auraient dû revenir à la Fifa, et à M. Al-Khelaïfi de l'y avoir "incité"

BELLINZONE : C'est l'aboutissement d'une des nombreuses enquêtes sur le foot mondial: Jérôme Valcke, l'ex-numéro 2 de la Fifa, et Nasser Al-Khelaïfi, patron de beIN Media et du PSG, comparaissent depuis lundi en Suisse dans une affaire de droits TV.

Accompagnés de leurs avocats, les deux dirigeants sont arrivés en début de matinée au Tribunal fédéral de Bellinzone, pour l'une des premières audiences destinées à trancher cinq ans de scandales autour de la Fifa. Après l'examen d'une question de procédure, les débats doivent reprendre à 11H30 GMT.

Très attendu, leur procès s'ouvre sous une double menace: la crise sanitaire, qui a déjà fait capoter au printemps un dossier de corruption autour du Mondial-2006, et l'enquête pour collusion du parquet suisse avec la Fifa, qui sape depuis sa crédibilité.

Principal prévenu, le Français Jérôme Valcke, bras droit jusqu'en 2015 du président déchu de la Fifa Sepp Blatter, doit s'expliquer dans deux dossiers distincts de droits télévisés et encourt cinq ans de prison.

La justice lui reproche d'avoir favorisé la cession au géant qatari beIN Media des droits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord des Coupes du monde 2026 et 2030, en échange de "l'usage exclusif" d'une villa en Sardaigne, payée 5 millions d'euros par Nasser Al-Khelaïfi.

Pirouette judiciaire

Longtemps menée pour "corruption privée", l'enquête a dû abandonner ce chef d'accusation en raison d'un "accord amiable" en janvier entre la Fifa et M. Al-Khelaïfi, qui a conduit l'instance à retirer sa plainte.

Le parquet a donc opté pour le terrain de la "gestion déloyale": il reproche désormais à M. Valcke d'avoir "conservé pour lui" des avantages qui auraient dû revenir à la Fifa - quand bien même il s'agirait de pots-de-vin -, et à M. Al-Khelaïfi de l'y avoir "incité".

Les deux hommes contestent ces charges, selon leur défense. En outre, les avocats de Nasser Al-Khelaïfi estiment que "la majeure partie du dossier ne concerne pas (leur) client".

"L'accusation secondaire, très récemment conçue par l'accusation pour tenter de sauver son dossier, est manifestement artificielle", estiment Mes Grégoire Mangeat, Marc Bonnant et Fanny Margairaz, jugeant le procédé "à la limite de la déloyauté".

Dans le deuxième dossier, Jérôme Valcke devra répondre de "corruption passive répétée", "gestion déloyale aggravée" et "faux dans les titres", aux côtés de l'homme d'affaires grec Dinos Deris, 63 ans. Invoquant une raison médicale, ce dernier était absent lundi, et son cas pourrait être disjoint du volet qui concerne M. Al-Khelaïfi, qui risque également 5 ans de prison.

M. Valcke aurait cette fois perçu 1,25 million d'euros, en trois versements depuis le Liechtenstein à sa société Sportunited, pour favoriser l'obtention des droits médias de plusieurs Coupes du monde en Grèce et en Italie.

Pression sur la justice suisse

Partie plaignante dans ces deux dossiers, la Fifa réclame "entre 1,4 et 2,3 millions d'euros" à Jérôme Valcke pour avoir profité pendant 18 mois de la "Villa Bianca", luxueuse bâtisse de la Côte d'Emeraude sarde. Elle demande par ailleurs 1,25 million d'euros à son ex-secrétaire général et à Dinos Deris.

Mais l'accusation est fragilisée par les soupçons de collusion nés de trois rencontres secrètes en 2016 et 2017 entre le patron de la Fifa, Gianni Infantino, et l'ex-chef du parquet suisse, Michael Lauber, qui vaut aux deux hommes une enquête ouverte cet été pour "entrave à l'action pénale".

Si l'audience va à son terme, il s'agira du premier jugement prononcé en Suisse, siège de la plupart des organisations sportives internationales, sur la vingtaine d'enquêtes ouvertes depuis cinq ans autour de la Fifa.

En avril, le Tribunal pénal fédéral avait été contraint de clore un procès entamé en mars sur des soupçons de corruption dans l'attribution du Mondial-2006 à l'Allemagne: d'abord repoussé en raison du Covid-19, ce dossier impliquant l'ancien "Kaiser" du foot Frank Beckenbauer a été rattrapé par la prescription.

Après ce "camouflet", l'audience de Bellinzone est "une occasion unique" de montrer que la justice suisse "sait se montrer aussi efficace" que celle des Etats-Unis, qui a déjà prononcé "29 condamnations" dans les dossiers Fifa, a souligné Me Saverio Lembo, l'avocat de l'instance.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".