Les talibans menacent les familles d'étudiants afghans au Royaume-Uni

La députée du Parti vert Caroline Lucas a fait part de ses inquiétudes concernant les familles d'étudiants qui suivent des cours au Royaume-Uni grâce à des bourses Chevening. (Photo, Shutterstock/Capture d'écran)
La députée du Parti vert Caroline Lucas a fait part de ses inquiétudes concernant les familles d'étudiants qui suivent des cours au Royaume-Uni grâce à des bourses Chevening. (Photo, Shutterstock/Capture d'écran)
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

Les talibans menacent les familles d'étudiants afghans au Royaume-Uni

  • Les étudiants ont affirmé à Lucas avoir reçu des messages WhatsApp des talibans menaçant la vie des personnes âgées et celle de leurs frères et sœurs à leur charge
  • Lucas a accusé le gouvernement britannique de n'avoir offert aucune assurance claire aux personnes qui tentaient de quitter l'Afghanistan

LONDRES: Les familles des Afghans qui étudient au Royaume-Uni sont menacées par les talibans, a affirmé une femme politique britannique.

Cinq étudiants évacués d'Afghanistan lorsque le groupe a récemment repris le contrôle du pays, et qui doivent commencer leurs cours à l'Université du Sussex grâce à des bourses Chevening, n'avaient pas été autorisés à amener leur famille avec eux au Royaume-Uni, a déclaré la députée du Parti vert Caroline Lucas.

Selon les règlements du ministère britannique des Affaires étrangères, les étudiants ne pouvaient être accompagnés que par leur «famille immédiate» tels que des conjoints ou des enfants de moins de 18 ans, a rapporté The Guardian.

Les étudiants ont affirmé à Lucas avoir reçu des messages WhatsApp des talibans menaçant la vie des personnes âgées et celle de leurs frères et sœurs à leur charge, se trouvant toujours en Afghanistan.

Lucas a déclaré: «Les cinq étudiants sont absolument désespérés par rapport à la sécurité de leurs familles et leur angoisse est accrue par le fait de savoir que celles-ci sont en danger, précisément à cause de leur décision d'accepter leur stage Chevening – des stages qui font d’eux des collaborateurs de la Grande-Bretagne.»

Elle a ajouté que les pères de deux des étudiants avaient été assassinés par les talibans il y a deux ans. L'un des étudiants a affirmé avoir reçu des informations selon lesquelles le groupe avait fait pression sur un membre de sa famille en âge d’être scolarisé.

L'ancienne chef du Parti vert a déclaré qu'elle avait soulevé la question auprès du ministère des Affaires étrangères, du ministère de l'Intérieur et du secrétariat de Chevening, mais n'avait reçu en réponse qu'un «silence assourdissant».

Elle a accusé le gouvernement britannique de n'avoir offert aucune assurance claire aux personnes qui tentaient de quitter l'Afghanistan, après s'être engagé à accueillir 5 000 réfugiés au cours des douze premiers mois, et jusqu'à 20 000 sur une période de cinq ans. Le programme n'a pas encore démarré.

Dans une lettre adressée au Premier ministre britannique, Boris Johnson, Lucas a rappelé que le gouvernement avait déclaré au Parlement que les personnes devaient attendre le démarrage du programme, mais n'avait donné aucune indication sur la date à laquelle cela aurait lieu.

Étant donné le nombre de ressortissants britanniques d'Afghanistan vivant dans sa circonscription et cherchant de l'aide, le programme serait surchargé, a-t-elle souligné.

Elle a ajouté dans sa lettre: «Compte tenu du nombre de dossiers reçus, j’estime qu'il pourrait y avoir plus de 33 000 membres de familles qui répondent aux critères du programme, sans parler de ceux qui sont catégorisés dans les groupes à risque. Donc même 20 000 places sur cinq ans sont honteusement insuffisantes.

«Le gouvernement ne semble pas savoir combien parmi les 5 000 places du programme devront être attribuées en premier lieu aux Afghans éligibles se trouvant déjà au Royaume-Uni, comme les 500 personnes qui ont été évacuées lors des vols de l'opération Pitting (initiative militaire britannique d'évacuation d’Afghanistan de ressortissants britanniques et d’Afghans éligibles, à la suite de la prise de contrôle par les talibans), mais n'étaient pas éligibles à l'Arap (politique d'assistance et de déplacement des Afghans), ou à ceux qui ont traversé la frontière et se trouvent dans des camps de réfugiés.

«Le gouvernement oriente également les gens vers un processus de visa qui, de son propre aveu, est impossible à accomplir et qui, lorsqu'il sera opérationnel, entraînera les charges habituelles et les critères de revenu minimum», a-t-elle précisé.

Lucas a également souligné la difficulté pour les Afghans de fournir les données biométriques requises pour un visa, qui ne sont pas disponibles en Afghanistan, et a demandé une dispense des exigences de visa pour les membres de la famille des ressortissants britanniques toujours bloqués dans le pays.

Le ministère de l'Intérieur britannique a déclaré: «Il y aura beaucoup plus de personnes cherchant à venir au Royaume-Uni dans le cadre du programme que de places disponibles.» Il a ajouté qu'il adoptait une «approche réfléchie, travaillant avec des partenaires internationaux et des organisations non gouvernementales pour désigner les plus éligibles».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Fête nationale de Belgique 2025: le Roi Philippe dénonce les « graves dérives humanitaires à Gaza »

Le Roi Philippe de Belgique. (AFP)
Le Roi Philippe de Belgique. (AFP)
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  • « Quand le droit international est bafoué, le monde entier est perdant »
  • Le Roi a partagé une rencontre poignante avec deux pères de famille, l’un palestinien, l’autre israélien, ayant chacun perdu un enfant dans le conflit

BRUXELLES À l’occasion de la Fête nationale, le Roi Philippe de Belgique a livré un discours à la fois grave et porteur d’espoir, dans lequel il a exhorté à la défense du droit international et rappelé la nécessité de rester fidèles aux valeurs fondamentales de justice, de démocratie et de dignité humaine.

Alors que les conflits se multiplient à travers le monde, le Souverain a mis en garde contre les remises en cause croissantes du droit international, qu’il a qualifié de « clé de voûte » de l’ordre mondial. « Quand le droit international est bafoué, le monde entier est perdant », a-t-il déclaré, soulignant que cette dérive ouvre la voie à l’instabilité et à la violence.

Face à cette recrudescence des tensions, le Roi a salué le choix de l’Europe de privilégier la coopération plutôt que la confrontation. « C’est un choix remarquable, parfois difficile, et qui demande du courage », a-t-il affirmé, soulignant que l’Union européenne constitue une force stabilisatrice indispensable, notamment pour relever les défis numériques, sécuritaires et climatiques.

 


Des centaines de publicités Instagram et Facebook financent l'armée israélienne

Un soldat israélien regarde son téléphone portable alors qu'il est assis dans le véhicule militaire après être entré en Israël depuis Gaza à la frontière entre Israël et Gaza, Israël, 6 janvier 2024. (REUTERS)
Un soldat israélien regarde son téléphone portable alors qu'il est assis dans le véhicule militaire après être entré en Israël depuis Gaza à la frontière entre Israël et Gaza, Israël, 6 janvier 2024. (REUTERS)
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  • L'enquête d'Eko a révélé qu'au moins 117 annonces sollicitaient explicitement des dons pour du matériel utilisé par Tsahal, y compris des drones qui auraient été équipés de grenades et utilisés lors d'attaques meurtrières à Gaza.
  • Eko a déclaré que la plupart des publicités ont permis de collecter des fonds pour des drones Autel EVO, le modèle que les soldats israéliens auraient équipé de grenades et utilisé lors d'attaques meurtrières à Gaza, y compris contre des enfants.

LONDRES : L'organisme de surveillance des consommateurs Eko a découvert des centaines de publicités sur les plateformes Meta - notamment Instagram et Facebook - qui font la promotion de campagnes de crowdfunding pour les Forces de défense israéliennes, en violation apparente des propres politiques publicitaires de l'entreprise.

Les publicités, gérées par des groupes pro-israéliens, visent à collecter des fonds pour des équipements militaires tels que des drones et du matériel tactique, malgré les règles de Meta interdisant la promotion d'armes à feu et de contenus liés aux armes.

Selon les recherches d'Eko, au moins 117 annonces ont été publiées depuis mars 2025, sollicitant explicitement des dons pour du matériel utilisé par Tsahal. Ces annonces, lancées par deux groupes, ont ciblé des utilisateurs aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l'Union européenne, et ont généré au moins 76 000 impressions, c'est-à-dire le nombre de fois qu'une annonce est affichée aux utilisateurs.

Ensemble, les campagnes ont permis de récolter plus de 2,4 millions de dollars grâce aux pages de renvoi liées aux publicités.

"Nous sommes l'équipe de tireurs d'élite de l'unité Shaked, stationnée à Gaza, et nous avons besoin de toute urgence de trépieds de tir pour mener à bien notre mission à Jabalia", pouvait-on lire dans une publicité sur Facebook.

Eko a déclaré que la plupart des publicités ont permis de collecter des fonds pour des drones Autel EVO, le modèle que les soldats israéliens auraient équipé de grenades et utilisé lors d'attaques meurtrières à Gaza, y compris contre des enfants.

Une enquête menée par le magazine israélien +972 a récemment révélé qu'Israël avait acquis un grand nombre de quadcoptères Autel fabriqués en Chine - des drones généralement utilisés pour la photographie et disponibles à l'achat sur Amazon - et les avait adaptés pour transporter des explosifs.

"La plupart de nos drones sont cassés et tombent en morceaux, et nous n'avons pas de remplaçants", indique une autre annonce. "Faites un don maintenant - chaque seconde compte, chaque drone sauve des vies.

Bien qu'Eko ait noté qu'il n'est pas clair si les fonds collectés par le biais des publicités ont été directement utilisés pour acheter des drones, les soldats de Tsahal ont déclaré à +972 qu'ils avaient reçu des drones Autel grâce à des dons, des collectes de fonds et des groupes Facebook.

L'un des groupes identifiés par Eko est l'organisation à but non lucratif Vaad Hatzedaka, qui a créé un lien vers une page de dons listant l'équipement qu'elle cherchait à financer, y compris deux drones Autel. Depuis ce mois-ci, la campagne a recueilli plus de 250 000 dollars sur les 300 000 qu'elle s'était fixée comme objectif.

Une autre campagne, lancée par l'auteur-compositeur-interprète israélien Mayer Malik, affirme avoir recueilli plus de 2,2 millions de dollars pour les forces de défense israéliennes.

Les politiques publicitaires de Meta interdisent explicitement les contenus qui promeuvent la vente ou l'utilisation de produits soumis à des restrictions, tels que les armes, les munitions et les explosifs.

"Meta profite d'un génocide en approuvant des publicités qui permettent d'acheminer des millions de dollars vers des drones tueurs et du matériel militaire susceptibles d'être utilisés pour assassiner des Palestiniens", a déclaré Vicky Wyatt, directrice de la campagne. "Il ne s'agit pas seulement d'un échec de la modération, mais d'un modèle commercial conçu pour récompenser celui qui paie, quel que soit le préjudice.

Bien que Meta ait supprimé certaines des publicités signalées dans le dernier rapport d'Eko, l'organisme de surveillance a déclaré que l'entreprise n'avait pas fait grand-chose pour répondre aux préoccupations plus générales soulevées lors d'une précédente enquête en décembre 2024. À l'époque, Eko avait signalé 98 publicités similaires, ce qui avait entraîné leur retrait, mais Meta avait permis aux annonceurs de revenir avec des campagnes presque identiques.

Le FDI lui-même ne mène pas directement les campagnes de collecte de fonds.

Ces nouvelles conclusions interviennent quelques jours seulement après qu'une enquête distincte menée par le Tech Transparency Project a révélé que des plateformes telles que X et WhatsApp étaient utilisées comme vitrines pour la vente d'armes par des marchands d'armes liés aux militants houthis au Yémen.

Eko a averti que l'approbation par Meta des publicités liées à l'IDF pourrait également enfreindre la loi sur les services numériques de l'UE, qui exige que les plateformes retirent les contenus qui enfreignent les lois nationales ou européennes. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'administration Trump publie des archives sur l'assassinat de Martin Luther King

Le révérend Martin Luther King, Jr. traverse le balcon du Lorraine Motel à Memphis, le 3 avril 1968. (AP/Fichier)
Le révérend Martin Luther King, Jr. traverse le balcon du Lorraine Motel à Memphis, le 3 avril 1968. (AP/Fichier)
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  • Le gouvernement de Donald Trump a rendu publiques lundi « plus de 230 000 pages » d'archives classifiées sur l'assassinat de Martin Luther King en 1968.,
  • Les 230 000 pages publiées lundi portent notamment sur l'enquête du FBI, la police fédérale, concernant la traque internationale de l'assassin présumé de Martin Luther King, ainsi que sur le témoignage d'un de ses codétenus.

WASHINGTON : Le gouvernement de Donald Trump a rendu publiques lundi « plus de 230 000 pages » d'archives classifiées sur l'assassinat de Martin Luther King en 1968, malgré les inquiétudes exprimées par la famille du leader des droits civiques.

Le 23 janvier, le président américain avait ordonné par décret la déclassification des archives gouvernementales relatives à l'assassinat du président John F. Kennedy en 1963, ainsi qu'à ceux de son frère Robert F. Kennedy, dit Bobby, et de Martin Luther King Jr en 1968.

En mars, les Archives nationales ont rendu publics de nouveaux documents classifiés sur l'assassinat du président John F. Kennedy, qui a bouleversé les États-Unis et le monde, donnant lieu à de nombreuses théories et spéculations.

En avril, elles ont fait de même pour celui de Bobby Kennedy, père de l'actuel ministre de la Santé de l'administration Trump, Robert Kennedy Jr., et ministre de la Justice du président démocrate assassiné.

Les 230 000 pages publiées lundi portent notamment sur l'enquête du FBI, la police fédérale, concernant la traque internationale de l'assassin présumé de Martin Luther King, ainsi que sur le témoignage d'un de ses codétenus, selon un communiqué de la directrice du Renseignement national américain, Tulsi Gabbard, à l'origine de l'annonce.

Les États-Unis « assurent une complète transparence sur cet événement tragique et décisif dans l'histoire du pays », déclare-t-elle.

Cependant, dans un communiqué, les enfants du célèbre défenseur des droits civiques s'inquiètent d'un possible détournement de la publication de ces documents, qui pourrait servir à « attaquer sa postérité ou les réalisations du mouvement ». 

De son vivant, Martin Luther King était la cible d'une « campagne de désinformation et de surveillance » orchestrée par le directeur du FBI de l'époque, le puissant J. Edgar Hoover, dans le but de « discréditer sa réputation et, plus généralement, celle du mouvement pour les droits civiques », rappellent-ils.

Ils réaffirment par ailleurs ne pas croire à la culpabilité de James Earl Ray, un ségrégationniste blanc condamné pour cet assassinat perpétré le 4 avril 1968 sur le balcon d'un motel de Memphis, dans le sud des États-Unis, où Martin Luther King était venu soutenir des éboueurs en grève.

James Earl Ray est mort en prison en 1998.