Débats passionnés et passionnants au salon du livre africain à Paris

Une vue du public qui a afflué en masse au Salon africain du livre à la Mairie du 6e. (Photo Hakima Bedouani).
Une vue du public qui a afflué en masse au Salon africain du livre à la Mairie du 6e. (Photo Hakima Bedouani).
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Débats passionnés et passionnants au salon du livre africain à Paris

  • Les écrivains présents étaient majoritairement issus d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord, et ont célébré la culture du contient dans sa richesse et sa diversité
  • Le prix Senghor 2021 du premier roman francophone et francophile a été attribué à l'écrivaine Annie Lulu pour son premier roman, La mer Noire dans les Grands Lacs

PARIS: C’est une première. Paris a organisé du 24 au 26 septembre son premier salon du livre africain, Les Afriques. Consacré à la littérature et à l’édition du continent, l’événement s’est tenu dans les locaux de la mairie du 6ᶱ arrondissement, au cœur du quartier Latin. Soutenu par la mairie de Paris, il a réuni une trentaine d’éditeurs, une centaine d’écrivains, des libraires, des universitaires et des journalistes.

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Annie Lulu, prix Senghor 2021. (Photo Hakima Bedouani).

Les écrivains présents étaient majoritairement issus d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord, et ont célébré la culture du continent dans sa richesse et sa diversité. Diverses tables rondes, débats et séances de dédicaces ont été programmés par Erick Monjour, créateur et directeur du salon. «De nombreux éditeurs ont répondu présent, nous avons fait une belle sélection de livres que nous avons présenté au public», explique-t-il à Arab News en français. «Nous avons été surpris par l’affluence au salon, certaines personnes n’ont pas pu rentrer en raison de la jauge imposée par le contexte sanitaire.»

Débats et échanges fructueux

Le salon a permis d’aborder une grande variété de thématiques: Réconcilier l’Afrique avec ses histoires, que transmettre?; La diffusion numérique, une nouvelle opportunité pour la littérature africaine et pour ses lecteurs?; L’engagement dans l’écriture, une utopie ou un mal nécessaire?; L’influence des littératures engagées sur l’évolution des mentalités dans nos sociétés…

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Hella Feki, auteure Franco-tunisienne. (Photo Hakima Bedouani).

 

De nombreux auteurs ont répondu à l’appel

Hédia Bensahli, lauréate du prix littéraire Yamina Mechakra pour son roman L’Agonisant, Fadéla Chaïm-Allami, poétesse et romancière franco-algérienne (Sur ma terrasse algéroise, La boqala désenchantée), mais aussi Nadia Agsous, Halima Guerroumi, Mona Azzam, Scholastique Mukasonga, Gaston-Paul Effa, Mahamat Saleh Haroun, Lilia Bonji, Eugène Ebodé et Boniface Mongo-Mboussa. Parmi les invités du salon figuraient également de jeunes talents prometteurs, comme Zaïnab Fasiki, illustratrice, dessinatrice et féministe marocaine sans filtre, Annie Lulu, Asya Djoulaït, Blaise Ndala, Khalil Diallo, Ondjaki, ou encore Fiston Mwanza Mujila. 

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Erick Monjour explique que la sélection a été effectuée en fonction des œuvres présentées.  «La programmation tient compte des meilleurs livres publiés sur l’Afrique. Les débats sont proposés en format hybride, en présentiel et en virtuel, via les réseaux sociaux, et ont traité des thématiques en relation avec l’actualité littéraire du continent», confie-t-il.

Pour la franco-tunisienne Hella Feki, professeur de lettres et écrivaine, qui a vécu dans de nombreux pays (Sénégal, Madagascar…), et a récemment publié son premier roman, Noces de jasmin, ce nouveau salon du livre a permis de rassembler des écrivains africains et des auteurs français pour échanger autour de la littérature africaine. «Je suis agréablement surprise par la forte présence du public parisien qui s’est déplacé, une occasion pour faire découvrir des auteurs de divers pays africains. Beaucoup de personnes ont également assisté aux tables rondes», s’exclame Hella Feki lors de la clôture du festival.

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Un aperçu des ouvrages exposés. (Photo Hakima Bedouani).

Lors de son intervention dans une table ronde, Hella Feki a raconté la trame de son premier roman, qui décrit la «révolution du jasmin» de l’intérieur. Dans la Tunisie de 2011, où règnent  la censure et la gronde populaire, Essia, une jeune femme, part à la recherche de son amoureux, un jeune journaliste disparu. De son côté, Yacine, le père d’Essia, se remémore l’indépendance du pays en 1956. Les personnages du roman sont-ils en train de vivre une seconde révolution?

Prix Senghor 2021

Le prix Senghor 2021 du premier roman francophone et francophile, organisé par l’association la Plume Noire, qui fête cette année ses seize ans, a été attribué à l'écrivaine Annie Lulu pour son premier roman, La mer Noire dans les Grands Lacs, paru aux éditions Julliard. L’auteure, roumaine et congolaise, raconte l’histoire d’une jeune métisse, née en Roumanie, pays imprégné par le racisme, qui décide, après son installation à Paris, de partir à la recherche de ses racines africaines à Kinshasa. 

Enfin, le salon avait prévu des espaces dédiés à la littérature pour enfants, à la bande dessinée et aux livres éducatifs. Des courts-métrages réalisés avec les smartphones ont en outre été projetés lors de Mobile Festival Africa avec une sélection représentant 35 pays africains.


Le Festival de Riyad rend hommage au “père de la chimie”

L'événement présente les innovations locales, les pratiques durables et les technologies modernes, reflétant l'attachement du Royaume au progrès scientifique (SPA)
L'événement présente les innovations locales, les pratiques durables et les technologies modernes, reflétant l'attachement du Royaume au progrès scientifique (SPA)
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  • Jabir ibn Hayyan, scientifique musulman célèbre, est connu comme le “père de la chimie” pour ses contributions pionnières
  • Le festival STEAM 2024, organisé dans l'Oasis scientifique Roi Salmane à Riyad, met en lumière la vie et l'héritage de ce scientifique précoce

RIYAD: Jabir ibn Hayyan, scientifique musulman célèbre, est connu comme le “père de la chimie” pour ses contributions pionnières.

Né en 721, il a découvert des composés chimiques essentiels encore utilisés aujourd'hui.

Le festival STEAM 2024, organisé dans l'Oasis scientifique Roi Salmane à Riyad, met en lumière la vie et l'héritage de ce scientifique précoce, a rapporté samedi l'Agence de presse saoudienne.

Se déroulant jusqu'au 30 septembre sous le thème “Fun Chemistry” (la chimie amusante), le festival propose des expériences éducatives, informatives et divertissantes.

Les innovations d'Ibn Hayyan, telles que la distillation, ont considérablement fait progresser la chimie dans le monde islamique et en Occident. Ses ouvrages, traduits en latin, ont permis une large diffusion des connaissances.

Parmi les découvertes notables, citons l'acide chlorhydrique, l'acide sulfurique, l'eau dorée et le nitrate d'argent. Il a également exploré des utilisations pratiques, telles que la production d'acier, l'imperméabilisation et la création de perles artificielles.

L'érudit Ibn Khaldoun l'a qualifié d’“imam des écrivains chimistes”, et la chimie a parfois été appelée “la science de Jabir”.

Le festival vise à susciter la fierté pour le patrimoine scientifique de l'Arabie saoudite et à s'aligner sur les objectifs futurs.

Il propose une centaine d'ateliers, de tables rondes, de spectacles en direct et d'expositions interactives dans les domaines STEAM, explorant les sciences et technologies passées, présentes et futures.

L'événement présente des innovations locales, des pratiques durables et des technologies modernes, reflétant l'engagement du Royaume pour le progrès scientifique.

Avec plus de 25 pavillons, le festival couvre l'histoire de la chimie, les innovations pétrochimiques, les défis environnementaux et les solutions durables liées à la Vision 2030.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'actrice française Camille Razat s'affiche en talons Amina Muaddi lors du photocall "Emily in Paris"

Camille Razat portait un tailleur noir de la maison de couture de luxe française Céline. (Getty Images)
Camille Razat portait un tailleur noir de la maison de couture de luxe française Céline. (Getty Images)
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  • L'actrice et mannequin française Camille Razat a assisté cette semaine au photocall de la quatrième saison d'"Emily in Paris" à Paris, portant une paire de talons de la créatrice roumano-jordanienne Amina Muaddi

DUBAÏ: L'actrice et mannequin française Camille Razat a assisté cette semaine au photocall de la quatrième saison d'"Emily in Paris" à Paris, portant une paire de talons de la créatrice roumano-jordanienne Amina Muaddi.

La star a choisi les talons "Charlotte Sling" de la créatrice de chaussures, qui présentent une finition vernie noire. Ces chaussures sont dotées d'un bout oblique carré et d'une bride arrière fixée par une boucle argentée. La structure est soutenue par un talon bloc.

Pour compléter son ensemble, Razat, qui incarne Camille, l'une des amies d'Emily dans la série, portait un tailleur noir de la maison de couture de luxe française Céline. La tenue était complétée par une chemise blanche impeccable et une cravate noire.

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La star a choisi les talons "Charlotte Sling" du créateur de chaussures, avec une finition vernie noire. (Getty Images)

Lily Collins, qui joue le rôle principal d'Emily dans la série, était présente au photocall. Accompagnée de son mari, Charlie McDowell, Lily Collins a fait la promotion de la série à succès dans une robe Christian Dior en filet ornée d'une longue frange, complétée par un blazer noir et des talons. Charlie a assorti son ensemble à un costume noir.

Les covedettes Ashley Park et Philippine Leroy-Beaulieu ont assisté à l'événement, de même que le créateur de la série Darren Star, le réalisateur et producteur exécutif Andrew Fleming et la costumière Marylin Fitoussi.

Leroy-Beaulieu portait une robe longue blanche à paillettes de Saint Laurent, avec un décolleté haut et un dos nu. L'ensemble était complété par de longs gants de satin noir.

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(De gauche à droite) Philippine Leroy-Beaulieu, Lily Collins, Darren Star, Ashley Park et Camille Razat assistent au photocall "Emily In Paris" de Netflix. (Getty Images)

De son côté, Ashley Park portait une robe en velours d'Alessandra Rich avec un col en satin blanc contrastant et une rangée de boutons décoratifs dorés sur le devant. La robe avait une silhouette ajustée qui se terminait juste en dessous du genou. Elle a accessoirisé son look avec un sac Judith Leiber et des talons noirs pointus aux accents dorés.

Depuis le lancement de sa ligne de chaussures éponyme en août 2018, Muaddi a attiré un public fidèle de célébrités, notamment Dua Lipa, Gigi Hadid, Kylie Jenner et Hailey Bieber. Sa marque, connue pour ses chaussures, sacs et bijoux distinctifs, est rapidement devenue un favori de l'élite de la mode.

Après son lancement, Muaddi a connu une série d'événements réussis, notamment sa collaboration avec la collection Fenty de Rihanna. Ce partenariat s'est avéré extrêmement fructueux et a été récompensé par le prix "Collaborateur de l'année" lors de la 34e édition des FN Achievement Awards en 2020.

Un an plus tard, l'influence et le succès de Muaddi ont été reconnus lorsqu'elle a été nommée l'une des 50 femmes les plus influentes par Women's Wear Daily et Footwear News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En Tunisie, des femmes pêcheuses combattent les inégalités et le changement climatique

Au sud des Kerkennah, des ramasseuses de palourdes avaient créé en 2017 une association pour développer cette activité à Skhira, dans le Golfe de Gabès, à 350 km au sud de Tunis. (AFP)
Au sud des Kerkennah, des ramasseuses de palourdes avaient créé en 2017 une association pour développer cette activité à Skhira, dans le Golfe de Gabès, à 350 km au sud de Tunis. (AFP)
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  • Dans ce secteur essentiel en Tunisie, environ 13% du PIB en incluant l'aquaculture, les femmes jouent "un rôle actif et varié tout au long" de la filière
  • S'il n'existe aucune statistique sur leur poids exact sur 44.000 pêcheurs au total en 2023 selon l'Observatoire national de l'Agriculture, 60% des actifs de l'économie informelle du pays sont des femmes

KERKENNAH: Devant la côte plate des îles Kerkennah, en Tunisie, Sara Souissi rame vers le large dans son petit bateau de pêche. Rare femme dans un métier dominé par les hommes, elle combat les stéréotypes de genre et des problèmes environnementaux qui menacent son gagne-pain.

"J'adore la mer et j'adore pêcher, c'est pour ça que j'ai persisté, même si la société n'accepte pas tellement qu'une femme pêche", raconte à l'AFP Mme Souissi, 43 ans, qui s'adonne à cette passion depuis l'adolescence.

Dans ce secteur essentiel en Tunisie, environ 13% du PIB en incluant l'aquaculture, les femmes jouent "un rôle actif et varié tout au long" de la filière, mais peu reconnu, selon une récente étude de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

S'il n'existe aucune statistique sur leur poids exact sur 44.000 pêcheurs au total en 2023 selon l'Observatoire national de l'Agriculture, 60% des actifs de l'économie informelle du pays sont des femmes.

Les pêcheuses "ne sont souvent pas considérées comme de vraies travailleuses" par leurs homologues masculins et ont moins d'accès aux aides, aux formations et aux banques qui les classent comme des "emprunteuses à haut risque", selon la FAO.

Celles qui travaillent avec des hommes de leurs familles, en partie à cause d'une législation qui les défavorise en termes de droits à la propriété, sont "perçues comme des aides familiales non rémunérées", selon l'étude.

A Raoued, au nord de Tunis, l'association de pêche durable TSSF a animé en juin une formation de femmes aux métiers de la pêche. "L'idée est de créer des ressources supplémentaires (pour les familles, ndlr) tout en s'adaptant au contexte de changement climatique, de diminution des ressources marines et de mauvaises pratiques de pêche", explique à l'AFP Ryma Moussaoui, coordinatrice de l'atelier.

Mais ce jour-là la majorité des femmes ont surtout pour ambition d'assister les hommes de leur entourage. "Mon mari et mon père sont pêcheurs", explique Safa Ben Khalifa, une participante, pour qui sa principale contribution consistera à "fabriquer des filets de pêche".

Changement climatique 

A l'inverse, Sara Souissi tient à son indépendance et est fière de son apport au foyer qu'elle compose avec son mari, également pêcheur, et leur enfant.

Outre les préjugés sur le genre, elle affronte aussi des défis comme le réchauffement des océans qui frappe de plein fouet son archipel, à 300 km au sud de Tunis. En août, la Méditerranée a battu des records de températures avec 28,9 degrés de moyenne quotidienne, rendant ses eaux inhabitables pour certaines espèces.

Sur les 1.300 km de côtes tunisiennes, la pression sur la faune est aggravée par la surpêche et des méthodes non durables comme les casiers en plastique servant à piéger les poissons ou les chaluts pélagiques qui ratissent les fonds marins et arrachent les herbiers, nid et vivier des poissons.

"Ils ne respectent pas les règles, ils attrapent tout ce qu'ils peuvent, même en dehors des périodes de pêche" autorisées, déplore, casquette blanche sur la tête, Mme Souissi, à propos de certains de ses collègues.

Autre problème majeur, la pollution.

Au sud des Kerkennah, des ramasseuses de palourdes avaient créé en 2017 une association pour développer cette activité à Skhira, dans le Golfe de Gabès, à 350 km au sud de Tunis.

« Pas d'autres emplois »

L'association avait permis à une quarantaine de femmes "de s'affranchir des intermédiaires" par lesquels elles passaient pour exporter vers l'Europe, ne récupérant qu'un dixième du prix de vente final, explique à l'AFP Houda Mansour, sa présidente.

Mais en 2020, face à une baisse des populations de ce fruit de mer, décimées par la pollution et le réchauffement climatique, le gouvernement a interdit la collecte et l'association a fermé ses portes.

"Elles n'ont pas de diplôme et ne peuvent pas trouver d'autres emplois", souligne Mme Mansour, elle-même reconvertie dans la pâtisserie.

Les palourdes ne sont pas la seule espèce à pâtir des eaux polluées et en surchauffe du Golfe de Gabès "devenues défavorables à la vie des poissons", selon Emna Benkahla, chercheuse à l'Université El Manar à Tunis. Pour la chercheuse, il faut oeuvrer à une pêche plus durable car la diminution généralisée des ressources halieutiques va "sans nul doute aggraver le chômage".

Avec sa barque sans moteur et ses filets de petite taille, Mme Souissi fait figure de pionnière et n'envisage pas de renoncer à son métier: "Pour rester à la maison et faire le ménage ? Pas question, je veux continuer à pêcher".