Sarah Hajjar: «Le cinéma peut apporter sa pierre à l’édifice de la reconstruction du Liban»

Sarah Hajjar (Photo, fournie)
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Sarah Hajjar: «Le cinéma peut apporter sa pierre à l’édifice de la reconstruction du Liban»

Sarah Hajjar (Photo, fournie)
  • Pour la directrice du festival, il s’agit de «montrer toute la richesse et la diversité du cinéma libanais en rendant accessible au grand public une large palette de créations»
  • «Nous nous réjouissons des passerelles qui ont été établies avec d’autres festivals européens», nous explique Sarah Hajjar

PARIS: Soumis à rude épreuve à cause de la crise sociale et politique que traverse le pays du Cèdre, le Festival du film libanais de France (FFLF) résiste, fidèle à la mission première qu’il s’est attribuée: soutenir la promotion du cinéma libanais et offrir à ses films une chance supplémentaire d’être repérés et diffusés dans différentes régions de France et, plus largement, en Europe.  

La 2e édition se tiendra dès ce soir, et jusqu’au 3 octobre, dans les cinémas Les 7 Parnassiens et Le Lincoln, à Paris. 

À quelques heures de la projection du film d’ouverture Memory Box, réalisé par Khalil Joreige et Joana Hadjithomas, elle-même marraine de l’édition 2021 du FFLF, Arab News en français a rencontré sa dynamique directrice, Sarah Hajjar. 

Le Festival du film libanais de France se tient pour deuxième année consécutive dans l’Hexagone. Pouvez-vous nous raconter comment est née cette initiative? 

Le FFLF et né de l’envie d’offrir un espace dédié au cinéma libanais en France, un rendez-vous qui permette aux cinéastes libanais de venir à la rencontre du public français, un lieu susceptible de créer des synergies avec les professionnels du milieu. Né à Paris, le festival a pour ambition de se développer dans les régions françaises. 

Nous redoutions que la 1re édition soit reportée. Heureusement, beaucoup de personnalités du monde du cinéma libanais telles que Philippe Aractingi, Danielle Arbid, Christine Choueiri, Jihane Chouaib, Rodrigue Sleiman, Myriam Sassine ou Jimmy Keyrouz, de nombreux partenaires (la Ville de Paris, l’Institut français de Beyrouth, la Chambre de commerce franco-libanaise, la Vallée Village…) ainsi que la diaspora libanaise en France nous ont apporté leur soutien et nous ont permis de maintenir cet événement. Il a donc pu voir le jour au mois d’octobre 2020 à l’Institut du monde arabe (IMA) et au cinéma Le Lincoln. Il a rassemblé plus de sept cents spectateurs, en pleine pandémie mondiale. 

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(Photo fournie)

Quel est l’objectif du festival? 

Il est double: d’une part, montrer toute la richesse et la diversité du cinéma libanais en rendant accessible au grand public une large palette de créations, de la fiction au documentaire en passant par le film expérimental, à travers des courts et des longs métrages. D’autre part, le festival a pour ambition de tisser des liens entre les professionnels du secteur, de donner aux films libanais une chance supplémentaire d’être repérés et diffusés ailleurs en France et en Europe. 

D’ailleurs, nous nous réjouissons des passerelles qui ont été établies avec d’autres festivals européens, notamment le Festival du film arabe de Fameck et le Festival international du film oriental de Genève; tous deux nous ont rejoints cette année en tant que partenaires. Nous poursuivons également nos collaborations avec le Festival du film libanais de Beyrouth, le Festival du film libanais du Canada et celui de l’Australie, qui nous permettent de continuer à consolider le réseau et de nous nourrir mutuellement, avec pour objectif commun la promotion du cinéma libanais partout dans le monde. 

Combien de films libanais participent à cette 2e édition et comment choisissez-vous les films qui y participent? 

Cette année, dix films sont à l’affiche de la sélection officielle – dont six avant-premières et un inédit, un court métrage de 2021 signé Philippe Aractingi – et quatorze films sont en lice dans la catégorie des courts métrages. 

Bien qu’il soit axé sur la création contemporaine, le FFLF ne manque pas de faire découvrir ou redécouvrir les classiques du cinéma libanais à travers des films qui ont marqué son histoire, comme ceux de Jocelyne Saab (l’année dernière, Beyrouth, jamais plus) ou ceux de Maroun Bagdadi (cette année, Beyrouth, ô Beyrouth). 

En ce qui concerne la sélection des courts métrages, l’appel est essentiellement diffusé dans les écoles et auprès des étudiants libanais, mais il est également relayé plus largement, ce qui nous a permis de découvrir des films très variés. Trois prix seront décernés cette année en clôture du festival: celui du jury, celui de la meilleure fiction et celui du jeune espoir.  

Le jury, présidé par l’artiste et cinéaste Joana Hadjithomas, marraine de cette édition, sera composé d’Anne-Dominique Toussaint, Mathieu Fournet, Michelle Keserwany, Manal Issa et Wafa’a Celine Halawi. Toutes ces personnalités nous ont fait la joie de se joindre à nous à l’occasion de cette 2e édition. 

Le programme du festival proposera également de nombreuses activités: débats, tables rondes… Pouvez-vous nous en dire plus? 

Comme lors de la 1re édition, la richesse et la pluralité du cinéma libanais seront mises en lumière avec des avant-premières, une compétition de courts métrages, des débats particulièrement riches, une séance destinée au jeune public et une master class.  

Ce lieu de découverte – ou de redécouverte – cinématographique constitue avant tout un moment fort d’échanges et de débats, un espace de rencontres qui nous semble fondamental pour que les regards et les idées se rencontrent et que de nouvelles perspectives soient ouvertes. Plusieurs temps d’échanges sont prévus, comme lors de la 1re édition: 

  • Le premier d’entre eux est lié à l’actualité du festival. Nous tenterons de répondre à la question posée par notre marraine, Joana Hadjithomas: «Que peut le cinéma?». Ainsi, nous nous concentrerons sur la thawra («révolution») samedi après-midi avec la projection d’un film inédit de Philippe Aractingi, du documentaire de Salim Saab Le Cèdre d’octobre et de celui de Daizy Gedeon Enough, Lebanon’s Darkest Hour, projeté en avant-première. Ces trois films seront suivis d’une table ronde en présence des deux réalisateurs, de la réalisatrice Daizy Gedeon, qui fera le déplacement d’Australie pour l’occasion, et de Michelle Keserwany, scénariste, militante et membre du jury de la 2e édition du FFLF. 

  • Il y aura également, le samedi 2 octobre à 13 h 30, l’intervention de Michel Tabbal, spécialiste du cinéma mondial et libanais, qui abordera l’évolution de la représentation de Beyrouth dans le cinéma international. 

  • Le lendemain à 17 h, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige donneront une master class animée par Elisabeth Lequeret. Ils évoqueront leurs parcours respectifs et leur engagement en tant que cinéastes et artistes. 

Par ailleurs, Elie Khalifé, David Oryan, Georges Khabbaz et Souraya Baghdadi interviendront régulièrement tout au long du festival. 

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(Photo, fournie)

Alors que le Liban traverse la crise la plus profonde de son histoire moderne, quel est le message que vous souhaitez adresser à travers le maintien du festival? 

Le cinéma peut, à sa manière, apporter sa pierre à l’édifice de la reconstruction du Liban en insufflant un vent de changement porté par les cinéastes, les artistes et la jeune génération. Le cinéma est un levier de sensibilisation, un rempart à la dictature de la «monopensée», une manifestation de la liberté et une arme de résistance. Animés par cette conviction, nous avons décidé, avec l’équipe du festival – composée cette année de Catherine Otayek, Emile Eid, Nancy Maalouf, Joseph Ferec, Francesca Martino, Elisa Poli et de Sasha Moujaes –, de continuer à porter avec la même détermination les voix des cinéastes libanais.  

Il nous semblait nécessaire de ne pas faire l’impasse sur cette 2e édition et de montrer que, même dans les périodes les plus sombres, l’effervescence artistique et culturelle reste inchangée et qu’elle constitue une source d’espoir. Dans ce climat morose, il est important de ne pas délaisser la culture, dont nous avons besoin plus que jamais. Si nous avons un message à faire passer, ce serait de ne rien lâcher, car plus la situation est dramatique, plus elle a besoin de rêveurs et de penseurs pour sortir de l’impasse.  

Cette année, l’événement est proposé en partenariat avec l’association Valises pour Beyrouth, née au lendemain des explosions du 4-Août, qui sera présente tout au long du festival afin de collecter des dons pour Liban. 


Imaan Hammam brille en demoiselle d'honneur

 Le top model Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue top model Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris. (Instagram)
Le top model Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue top model Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris. (Instagram)
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  • Imaan Hammam assiste au mariage de sa meilleure amie et mannequin Cindy Bruna
  • Hammam et Bruna sont des amis proches depuis des années et apparaissent souvent ensemble lors d'événements de mode et de défilés internationaux

DUBAI : Le mannequin Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue mannequin Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris.

Mme Bruna, mannequin franco-congolais connu pour son travail avec Victoria's Secret et de grandes maisons de couture, s'est mariée lors d'une célébration privée à laquelle ont assisté des amis proches et des membres de sa famille. Elle portait une robe personnalisée du créateur libanais Elie Saab.
Hammam faisait partie du cortège nuptial en tant que demoiselle d'honneur de Bruna. Le mannequin néerlando-maroco-égyptien portait une longue robe rouge bordeaux sans manches.

La robe a été associée à des gants longueur coude assortis dans la même teinte rouge foncé, créant un look coordonné et frappant qui se distinguait tout en étant conforme à l'événement formel.

Sur Instagram, elle a posté des images avec la légende : "Week-end très spécial pour célébrer ma sœur et Blondy. La plus belle des mariées ... vraiment. Mon cœur est tellement plein. Nous avons dansé, nous avons ri et nous avons aimé chaque moment".

La robe, longue comme le sol, présentait des lignes épurées et une coupe aérodynamique, permettant à la riche couleur d'occuper le devant de la scène. Hammam a opté pour un style minimal, laissant la robe et les gants faire le plus gros du travail.

Hammam et Bruna sont des amis proches depuis des années et apparaissent souvent ensemble lors d'événements de mode et de défilés internationaux.

Hammam est l'un des mannequins les plus demandés de l'industrie. Elle a été repérée à la gare centrale d'Amsterdam avant de faire ses débuts sur les podiums en 2013 en participant au défilé de couture de Jean Paul Gaultier.

Hammam a défilé pour Burberry, Fendi, Prada, Bottega Veneta, Marc Jacobs, Moschino, Balenciaga et Carolina Herrera. Il a également participé à des campagnes internationales, notamment pour DKNY, Celine, Chanel, Versace, Givenchy, Giorgio Armani et Tiffany & Co.

Au début de cette année, elle a lancé Ayni, une plateforme d'archivage dédiée à la préservation et à la célébration de l'expression artistique arabe de son point de vue.

"Pour moi, cela a toujours été bien plus profond que la simple mode. Il s'agit de rester connectée à mes racines, de raconter des histoires qui me touchent et de mettre en lumière les voix qui ont besoin d'être entendues."

Elle a ajouté qu'elle espérait qu'Ayni dépasserait sa vision personnelle pour devenir une "véritable communauté".


Dans le «Paris du Moyen-Orient», le deuil de Brigitte Bardot côtoie les souvenirs d'une époque dorée

 Brigitte Bardot a passé quatre jours au Liban en mars 1967. (Instagram)
Brigitte Bardot a passé quatre jours au Liban en mars 1967. (Instagram)
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  • La visite de Bardot en 1967 a coïncidé avec l'apogée culturelle du Liban
  • Le pays est considéré comme le centre du style mondial et de la sophistication

DUBAI, BEYROUTH : La mort de la légende du cinéma français Brigitte Bardot à l'âge de 91 ans a attiré l'attention sur l'une des icônes culturelles les plus captivantes du XXe siècle et sur un moment remarquable, quoique bref, où sa célébrité a coïncidé avec l'âge d'or du Liban.

En mars 1967, Bardot arrive à Beyrouth pour une visite de quatre jours qui placera brièvement la légende de l'écran français au cœur d'un haut lieu du glamour et de la modernité au Moyen-Orient.
À l'époque, Beyrouth était célébrée comme le "Paris du Moyen-Orient", connue pour ses hôtels luxueux, sa vie nocturne animée et son mélange cosmopolite de cultures.

Mimi Raad, une célèbre consultante libanaise en image qui dirige le département image de la chaîne MBC1, a déclaré à Arab News : "Les années 60 étaient considérées comme l'âge d'or de Beyrouth. Les femmes libanaises, connues à l'époque comme les plus avant-gardistes et les plus élégantes du Moyen-Orient, étaient fascinées par le style emblématique de Brigitte Bardot ainsi que par son insouciance et sa liberté. La haute société libanaise s'inspirait du glamour européen et Brigitte Bardot représentait ce souffle de nouveauté dans le style et l'attitude".

"Ses visites au Liban ont renforcé l'image du Liban en tant que destination méditerranéenne glamour, souvent comparée à Saint-Tropez, renforçant la réputation de Beyrouth en tant que centre cosmopolite et destination de vacances à la mode qui reflétait les endroits les plus chics d'Europe à l'époque.

De son côté, Hadia Sinno, consultante libanaise en matière de style, a parlé à Arab News de l'admiration qu'elle voue depuis toujours à Bardot. "Depuis mon plus jeune âge, Brigitte Bardot est une icône que j'admire profondément, non seulement pour sa beauté, mais aussi pour son style sans effort, sa simplicité naturelle et cet art de vivre français incomparable. J'ai toujours été captivée par son look, en particulier par les bandeaux qu'elle portait dans les cheveux et les hauts à épaules découvertes qui la caractérisaient", a-t-elle déclaré.

"Pour nous, Libanais, il y a toujours eu un lien spécial. Nous aimons profondément le style français, et sa visite au Liban reste un événement légendaire qui a jeté un pont entre nos deux cultures. Au-delà du grand écran, elle est devenue une force de la nature, en prenant la tête du mouvement anti-fourrure qui a choqué le monde et l'industrie de la mode.

"Avec ses jupes fluides, ses cheveux en désordre et son assurance enjouée, elle ne s'est pas contentée de porter des vêtements, elle a défini une époque. Une véritable icône.

"Et même si nous n'avions pas beaucoup entendu parler d'elle ces dernières années, c'est avec une profonde tristesse que nous avons appris son décès.


Le romancier Hassan Daoud a déclaré à Arab News : "À l'époque, Beyrouth grouillait de vie artistique et culturelle, et certains des plus anciens restaurants de la ville affichent encore les photos des célèbres artistes français et américains qui les fréquentaient".

M. Daoud a raconté l'histoire d'un ami qui travaillait à l'époque à la Direction générale de la sécurité. Il raconte que lorsque Bardot est arrivée à Beyrouth par bateau et qu'elle a dû être transférée dans un petit bateau pour atteindre la côte, il l'a aidée en lui tenant la main. Il ne s'est pas lavé les mains de la journée pour garder la sensation de sa main contre la sienne.

Bardot séjourna au célèbre hôtel cinq étoiles Phoenicia, où des célébrités internationales se prélassaient au bord de la piscine et côtoyaient les élites de la jet-set. Les paparazzis l'ont photographiée au bord de la piscine, en mode célébrités détendues, emblématique à la fois de son attrait mondial et de la scène vibrante de Beyrouth.

Pendant son court séjour, l'actrice s'est promenée dans le vieux souk de Beyrouth, le marché animé qui était à l'époque une fusion de marchands vendant des bijoux, des montres et des produits de luxe.

Elle a visité Assaad Georges Daou, un bijoutier célèbre pour avoir créé des pièces pour la royauté et les stars de cinéma, ce qui témoigne de la réputation de Beyrouth en tant que centre de la mode et du style dans la région.

Mme Bardot s'est également aventurée au-delà de la capitale pour se rendre à Byblos, une ancienne ville portuaire phénicienne qui offre des vues étincelantes sur la mer et des ruines historiques.

Elle y a flâné dans le port pittoresque et le vieux souk, dégusté des fruits de mer locaux et profité des loisirs en bord de mer qui reflétaient l'allure méditerranéenne décontractée qu'elle incarnait à l'écran.

Son départ du Liban s'inscrivait dans le cadre d'une croisière en Méditerranée. Selon certains témoignages, le voyage a été interrompu par des problèmes mécaniques qui ont bloqué le navire brièvement en mer.

Le chercheur et écrivain Walid Nuwayhid, spécialisé en philosophie et en histoire, a évoqué cette époque où Beyrouth était un pôle d'attraction pour les acteurs, les artistes et les intellectuels de diverses nationalités.  

"Ils venaient se détendre sur ses célèbres plages, dont la piscine Saint-Georges et les piscines du quartier Ramlet Al-Bayda, qui ont disparu avec le déclenchement de la guerre civile dans les années 1970.

Nuwayhid ajoute : "Des artistes célèbres, dont Johnny Hallyday, fréquentaient les hôtels Phoenicia et Vendome, ainsi que la rue Zaytouna, qui regorgeait de bars et de lieux de vie nocturne animés. Ils fréquentaient également le Casino du Liban, le seul casino du Moyen-Orient à l'époque."

"Le Liban était un lieu de tournage de films étrangers et accueillait le Festival international du film de Beyrouth. Malgré les ressources limitées du Liban, le festival occupait une place importante sur la scène artistique mondiale", a-t-il ajouté.

L'aéroport de Beyrouth était à l'époque la seule grande porte d'entrée entre l'Europe et l'Asie. Il n'y avait pas d'aéroport à Dubaï et l'Égypte était en cours de nationalisation socialiste, ce qui a provoqué l'exode des communautés étrangères vers le Liban ou vers l'Europe. Le Liban était le seul refuge en raison de son ouverture et de la liberté dont il jouissait. Les générations qui nous ont précédés connaissaient l'importance de ce pays, ils ont donc construit une économie basée sur la fourniture de services qui répondent aux besoins, une économie basée sur l'aéroport, le port, l'imprimerie, l'hôpital, l'école, le café, qui tous fournissaient des services à la région et à ses environs, ils ont donc quitté Alexandrie et sont venus à Beyrouth".

Bardot est devenue une star mondiale après avoir joué dans "Et Dieu créa la femme" en 1956. Elle a joué dans une cinquantaine d'autres films avant de prendre sa retraite en 1973.

Bardot a ensuite consacré plus de quatre décennies à la protection des animaux, une mission qui a trouvé un écho auprès des groupes de protection des animaux dans le monde entier, y compris au Liban.

L'association Beirut for the Ethical Treatment of Animals a publié sur les réseaux sociaux un hommage sincère, saluant sa mort avec une "immense tristesse" et soulignant son "engagement inébranlable" dans leur mission.

"Aujourd'hui, nous disons au revoir à Brigitte Bardot - une âme légendaire dont l'amour pour les animaux a transformé d'innombrables vies. Du grand écran aux premières lignes de la protection animale, elle a consacré plus de quatre décennies à la protection de ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes", peut-on lire dans le message.

"Grâce à la Fondation Brigitte Bardot, elle a transformé la compassion en action et a inspiré le monde à se préoccuper davantage des animaux, à les aimer plus férocement et à défendre ceux qui n'ont pas de voix.

"Chez BETA, nous exprimons notre profonde gratitude à Brigitte Bardot et à la Fondation Brigitte Bardot pour leur soutien généreux et leur engagement inébranlable.

"Votre gentillesse a renforcé notre mission, a apporté de l'espoir là où il y avait du désespoir, et a aidé à sauver tant de vies précieuses.

La visite de Brigitte Bardot a laissé une image durable du Liban en tant que centre de style international et de sophistication.


Vers l’infini et au‑delà – Goldorak, 50 ans d’inspiration

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  •  50 ans après sa création, la série animée Goldorak continue de marquer l’imaginaire arabe
  • Arab News Japan s’entretient avec son créateur Go Nagai, des fans du Moyen-Orient, et revient sur l’histoire du robot OVNI chargé de protéger notre planète

​​​​​​LONDON: Peu d’importations culturelles ont franchi les frontières de manière aussi inattendue — et aussi puissante — que Goldorak, le robot géant japonais qui, il y a un demi-siècle, est devenu un héros de l’enfance à travers le monde arabe, et plus particulièrement en Arabie saoudite.

Créé au Japon au milieu des années 1970 par le mangaka Go Nagai, Goldorak s’inscrivait dans la tradition des « mecha », ces récits de robots géants. Le genre, façonné par l’expérience japonaise de la Seconde Guerre mondiale, explorait les thèmes de l’invasion, de la résistance et de la perte à travers le prisme de la science-fiction.

Si la série a rencontré un succès modéré au Japon, c’est à des milliers de kilomètres de là, au Moyen-Orient, que son véritable héritage s’est construit.

L’anime « UFO Robot Goldorak » est arrivé à la télévision dans la région en 1979, doublé en arabe et diffusé pour la première fois au Liban, en pleine guerre civile. L’histoire du courageux Actarus, prince exilé dont la planète a été détruite par des envahisseurs extraterrestres, a profondément résonné chez les enfants grandissant dans un contexte de conflits régionaux et d’occupation par Israël.

Ses thèmes — la défense de la patrie, la résistance à l’agression et la protection des innocents — faisaient douloureusement écho aux réalités de la région, transformant la série d’un simple divertissement en un véritable refuge émotionnel.

Une grande partie de l’impact de la série tenait à la réussite de son arabisation. Le doublage arabe puissant et le jeu vocal chargé d’émotion, notamment celui de l’acteur libanais Jihad El-Atrash dans le rôle d’Actarus, ont conféré à la série une gravité morale inégalée par les autres dessins animés de l'époque.

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Au début des années 1980, Goldorak s'était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. (Fourni)

Le générique de la série, interprété par Sami Clark, est devenu un hymne que le chanteur libanais a continué à interpréter lors de concerts et de festivals jusqu’à son décès en 2022.

Au début des années 1980, Goldorak s’était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. Pour beaucoup, il s’agissait non seulement d’un premier contact avec les anime japonais, mais aussi d’une source d’enseignements sur des valeurs telles que la justice et l’honneur.

L’influence de Goldorak dans la région a été telle qu’il a fait l’objet de recherches universitaires, qui ont non seulement mis en lumière la manière dont le sort des personnages résonnait auprès du public du Moyen-Orient, mais ont aussi relié sa popularité aux souvenirs générationnels de l’exil, en particulier à la Nakba palestinienne.

Un demi-siècle plus tard, Goldorak demeure culturellement vivant et pertinent dans la région. En Arabie saoudite, qui avait pleinement adopté la version originale de la série, Manga Productions initie aujourd’hui une nouvelle génération de fans à une version modernisée du personnage, à travers un jeu vidéo, The Feast of The Wolves, disponible en arabe et en huit autres langues sur des plateformes telles que PlayStation, Xbox et Nintendo Switch, ainsi qu’une nouvelle série animée en langue arabe, «  Goldorak U », diffusée l’an dernier.

Cinquante ans après les débuts de la série, « Goldorak » est de retour — même si, pour toute une génération de fans de la série originale, dont les étagères regorgent encore de produits dérivés et de souvenirs, il n’est en réalité jamais vraiment parti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com