Marathon des Sables: 700 coureurs à l'assaut de 250 km dans le désert

Les concurrents arrivent avec leurs bagages avant de s'installer au bivouac à la veille du départ de la 35e édition du Marathon des Sables dans le désert du Sahara marocain à Borj Irdi, au centre du Maroc, le 2 octobre 2021. (Photo, AFP)
Les concurrents arrivent avec leurs bagages avant de s'installer au bivouac à la veille du départ de la 35e édition du Marathon des Sables dans le désert du Sahara marocain à Borj Irdi, au centre du Maroc, le 2 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 octobre 2021

Marathon des Sables: 700 coureurs à l'assaut de 250 km dans le désert

  • Elite, amateurs, stars du jeu télévisé Koh-Lanta, coureurs handisport ou encore aventurier complètement fou sans chaussures s'enfoncent dimanche dans le paysage de dunes
  • La course est une épreuve par étapes, soit environ 40 km par jour avec une longue étape de 80 km qui se joue essentiellement la nuit

ERRACHIDIA: Courir sous une chaleur extrême, dormir frigorifié, avoir les pieds dans une souffrance parfois insupportable et pourtant finir avec "la banane": quelque 700 coureurs prennent le départ dimanche de la 35e édition du Marathon des Sables, un trail de 250 km et six jours dans le désert marocain.

Elite, amateurs, stars du jeu télévisé Koh-Lanta, coureurs handisport ou encore aventurier complètement fou sans chaussures s'enfoncent dimanche dans le paysage de dunes, lacs séchés et chemins rocailleux du Maroc pour un tour de force hors-normes.

La course est une épreuve par étapes, soit environ 40 km par jour avec une longue étape de 80 km qui se joue essentiellement la nuit, à la frontale. Les coureurs, qui peuvent aussi marcher, sont en autosuffisance alimentaire et doivent porter leur propre équipement (nourriture et matériel obligatoires). Le sac pèse au minimum 6,5 kg et peut aller jusqu'à 15 kg. 

Autre exigence du règlement, chaque concurrent doit avoir l'équivalent de 2000 calories par jour en nourriture. 

"Le dernier jour, j'arrive avec la banane, mais pendant la course je me jure tous les jours que plus jamais je ne le referai !", raconte la doyenne de la course, Anne Bonzoumet, qui, à 70 ans, prend part à l'épreuve pour la neuvième fois.

"Pourquoi j'y retourne? Parce qu'on atteint un tel seuil d'endorphine qui nous porte pendant des semaines et des mois. C'est le paradis, c'est irréel le bien-être dans lequel on est, je suis sur un nuage de bonheur, et ça dure des mois. Mais il y en a qui tombent en dépression après le Marathon des Sables", souligne la Francilienne, pour qui courir "est devenu comme se laver les dents, ça fait partie de mon hygiène de vie".

Aventuriers de Koh-Lanta

Loin d'être blasée, elle se laisse surprendre par le parcours sans cesse différent et que les participants ne découvrent qu'une fois arrivés sur le camp de base.

Durant six jours, ils iront de bivouac en bivouac et partageront leur logement de fortune à raison de huit concurrents par tente. Les journées sont torrides (plus de 40 degrés) et les nuits fraîches (la température peut tomber jusqu'à 4 degrés). Et le confort inexistant.

Mathieu Blanchard, qui vient de terminer troisième du mythique Ultra Trail du Mont Blanc et aventurier remarqué lors de l'édition 2020 du jeu télévisé Koh-Lanta, apprécie particulièrement l'esprit collectif du Marathon des Sables.

"Quand on est dans le dur, à vivre la même expérience ça crée des liens plus forts, ça fait des échanges bien plus spontanés, j'aime ça me retrouver dans des situations difficiles avec des gens qui vivent la même chose", dit Mathieu Blanchard, qui voit quelques similitudes avec Koh-Lanta.  

"L'aspect survie, dormir sous une bâche ça ressemble à la cabane à Koh-Lanta, les restrictions alimentaires, la fatigue accumulée, on dort mal comme à Koh-Lanta. L'engagement physique aussi, mais par contre il n'y a pas cet aspect où tu n'es pas maître de ton destin à 100%. A Koh-Lanta, il y a des grains qui viennent dans l'engrenage comme le collier d'immunité. Ca ne m'a pas plu !" lance le coureur qui pourrait jouer les premiers rôles au Maroc.

«Totalement fous!»

Il ne sera pas qu'en groupe dans cette aventure, mais aussi en couple, puisque sa compagne, rencontrée pendant Koh-Lanta, sera elle aussi de la partie. Alix Noblat, actuellement sur le petit écran dans la dernière édition de Koh-Lanta "La légende", se lance sur les pistes ensablées pour la première fois.

"J'en avais déjà parlé, mais c'était quelque d'intouchable à l'époque, je trouvais ces gens totalement fous! Quand Mathieu (Blanchard) m'a proposé de faire le Marathon des Sables, j'étais hyper contente et hyper effrayée. C'est quelque chose de redoutable, une aventure humaine. Le mois qui vient de passer, j'en rêvais la nuit !" confie la coach sportive, qui aimerait bien finir avec le meilleur chrono féminin.

Car contrairement à Koh-Lanta, au Marathon des Sables, à la fin il n'en restera pas qu'un.


La fête de la musique sous le signe du dialogue culturel franco-saoudien

Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. (Photo Fournie)
Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. (Photo Fournie)
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  • Née en France en 1982, la Fête de la Musique s’est imposée comme un événement planétaire célébré dans plus de 120 pays.
  • L’édition 2025 proposera une programmation riche et éclectique, reflet de la vitalité des scènes française et saoudienne contemporaines.

RIYAD : Du 20 au 26 juin 2025, la Fête de la Musique résonnera dans trois grandes villes d’Arabie saoudite : Riyad, Khobar et Djeddah. À l’initiative de l’ambassade de France, en collaboration avec l’Alliance française, Saudi Music Hub, Unstable, Hayy Jameel et MDL Beast, une série d’événements musicaux viendra marquer ce rendez-vous culturel international devenu emblématique.

Née en France en 1982, la Fête de la Musique s’est imposée comme un événement planétaire célébré dans plus de 120 pays. Fidèle à son principe fondateur, elle vise à rendre la musique accessible à tous gratuitement. Elle reste, cette année encore, un puissant vecteur de dialogue culturel. En Arabie saoudite, cette célébration musicale prend une dimension particulière, s’inscrivant dans un contexte de renouveau artistique et d’ouverture culturelle, en pleine résonance avec les objectifs de Vision 2030.

L’édition 2025 proposera une programmation riche et éclectique, reflet de la vitalité des scènes française et saoudienne contemporaines. Des artistes français seront présents, comme Karimouche, figure singulière du spoken word et de la chanson engagée, ou DJ SÔNGE, productrice électro aux univers immersifs et afro-futuristes.

Ces artistes partageront la scène avec des talents saoudiens tels que Kosh, beatmaker fusionnant rythmes traditionnels et basses électroniques, ou Seera, jeune espoir de la scène folk locale. Plusieurs artistes émergents, sélectionnés avec soin en collaboration avec les partenaires saoudiens, viendront compléter cette mosaïque sonore.

Chacune des villes participantes offrira une atmosphère unique. Riyad ouvrira le bal le 20 juin avec une nuit musicale au Unstable, lieu hybride emblématique de la scène urbaine saoudienne. Le 21 juin, Khobar prendra le relais au Saudi Music Hub, un espace dédié à la formation musicale, pour une soirée plus intimiste. Enfin, Djeddah clôturera cette semaine de célébration les 25 et 26 juin, au cœur du centre culturel Hayy Jameel, avec deux concerts présentés par des artistes féminines marquantes.

Au-delà des concerts, ces rencontres musicales seront l'occasion de moments de partage, de découvertes et d'échanges, favorisant la création de liens entre artistes et publics des deux pays. En soutenant la circulation des talents et la coopération artistique, la France réaffirme son engagement en faveur de la diversité culturelle et du dialogue entre les sociétés.

La Fête de la Musique 2025 est ainsi bien plus qu’un simple rendez-vous festif : elle est le symbole vivant d’une amitié en construction, portée par des sons, des voix et des émotions partagées.


La bibliothèque Jadal est une oasis culturelle dans la province orientale de l'Arabie saoudite

Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
Ali Al-Herz (photo) a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres. (Photo Fournie)
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  • Ali Al-Herz a transformé sa maison en une bibliothèque contenant plus de 37 000 livres, offrant aux visiteurs un espace où la mémoire, la philosophie et la culture prennent vie.
  • adal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

DHAHRAN : Dans le village tranquille d'Umm Al-Hamam, situé dans la province orientale de l'Arabie saoudite, une passion de longue date pour les livres s'est transformée en un havre culturel.

Ali Al-Herz, bibliophile et archiviste littéraire, a transformé sa maison en une bibliothèque d'exception nommée Jadal, un véritable trésor contenant plus de 37 000 livres, plus de 100 000 journaux et magazines, ainsi que des antiquités, dont certaines datent de plus d'un siècle.

Mais Jadal n'est pas seulement une bibliothèque, c'est bien plus que cela. C'est un musée à explorer, un espace philosophique propice à la réflexion et un rempart contre l'oubli des histoires culturelles importantes.

Al-Herz a déclaré à Arab News : « Depuis ma naissance, j'ai été entouré des livres de ma mère. J'ai grandi immergé dans cette passion, à tel point qu'elle m'a complètement envahi ; je suis devenu un rat de bibliothèque. »

L'étincelle qui a tout déclenché a été la rencontre d'Al-Herz avec l'épopée Sirat Antar à l'âge de 13 ans. « À partir de cette épopée, et à travers elle, j'ai commencé à explorer d'autres mondes », a-t-il déclaré. 

C'est cette curiosité et cette fascination qui ont finalement conduit Al-Herz à créer l'une des initiatives les plus originales du royaume d'Arabie saoudite.

Le nom « Jadal » signifie « débat » ou « discussion » en arabe, reflétant l'esprit curieux de la bibliothèque. Pour Al-Herz, l'objectif n'est pas seulement de préserver les textes, mais aussi l'idée de questionner et d'explorer les idées.

Al-Herz a déclaré : « J'ai choisi ce nom pour la bibliothèque, car il est profondément ancré dans l'histoire philosophique de la Grèce antique, ainsi que dans notre propre tradition culturelle arabo-islamique, en particulier dans notre héritage religieux. »

L'atmosphère philosophique imprègne les trois salles principales, nommées d'après Socrate, Platon et Aristote, qui accueillent les visiteurs dans un univers dédié à la lecture et à la réflexion. 

Des manuscrits rares, des textes anciens, des journaux et des antiquités ont été soigneusement archivés. Chaque pièce est un murmure du passé qui s'adresse à l'avenir. 

Al-Herz explique : « Même mon intérêt récent pour l'achat de livres s'est principalement orienté vers les éditions rares et les imprimés anciens, afin de créer une harmonie entre patrimoine et modernité. »

Mais Jadal ne se laisse pas envahir par la nostalgie, car Al-Herz organise toutes les deux semaines une réunion littéraire. Cet événement fait revivre une tradition qui était autrefois importante dans la vie intellectuelle des Arabes.

C'est un environnement où écrivains, universitaires et penseurs se réunissent autour d'un café arabe pour échanger des idées dans une atmosphère animée. 

À une époque où les gens recherchent des informations instantanées en ligne, Al-Herz continue d'utiliser des méthodes traditionnelles. « Il y a une lutte permanente entre deux générations », observe-t-il. « La victoire reviendra finalement à cette dernière génération, une fois que ma génération aura disparu. Les bibliothèques papier seront alors transformées en musées. »

Il a peut-être raison, mais pour l'instant, au cœur de la campagne de Qatif, la bibliothèque Jadal continue d'exister, et c'est un lieu où l'encre, la mémoire, le débat et le patrimoine continuent de façonner l'âme culturelle du Royaume. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Amin Maalouf apporte un soutien inattendu aux langues régionales

Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Cette photographie montre la façade de l'Institut de France avant la présentation de la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française, qui est le dictionnaire officiel de la langue française, à Paris, le 14 novembre 2024. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs,
  • Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale.

PARIS : Une initiative d'un collectif visant à enseigner le patrimoine littéraire dans les langues régionales de France a reçu lundi  un soutien inattendu : celui du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Amin Maalouf.

M. Maalouf, écrivain franco-libanais, a été élu en 2023 à la tête d'une institution dont la mission est de veiller au rayonnement et à l'intégrité de la langue française.

Toutefois, il soutient la démarche du Collectif pour les littératures en langues régionales, qui suggère un enseignement de ce type au collège ou au lycée, a indiqué ce collectif à l'AFP.

Ce dernier a écrit au Premier ministre François Bayrou et à la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, pour leur proposer un corpus d'œuvres en langues régionales destiné aux professeurs, afin de sensibiliser à la « richesse de la production littéraire » dans d'autres langues que le français. 

« M. Maalouf, comme nous, est convaincu qu'il est nécessaire que les élèves français découvrent ces trésors culturels », écrit ce collectif à M. Bayrou, qui parle lui-même le béarnais.

Le Collectif pour les littératures en langues régionales a constitué, avec l'aide de spécialistes, un recueil intitulé Florilangues, comprenant 32 textes en langue originale (de l'alsacien au tahitien, en passant par le basque ou le corse), traduits en français.

On y trouve entre autres un poème en provençal de Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904) intitulé Mirèio, une chronique en breton de Pierre-Jakez Hélias intitulée Bugale ar Republik, un court récit en créole martiniquais de Raphaël Confiant intitulé Bitako-a, ainsi qu'une chanson en picard d'Alexandre Desrousseaux intitulée Canchon dormoire (plus connue sous le nom de P'tit Quinquin).

« Il ne s'agit pas de donner des cours de langues régionales, mais de présenter des œuvres issues des littératures en langues régionales, que ce soit en français ou en version bilingue », précise le collectif.

Idéalement, selon lui, les élèves aborderaient des langues issues d'autres régions que la leur. « Pourquoi seuls les élèves antillais apprendraient-ils qu'il existe une littérature en créole ? », demande ce collectif, qui présente son initiative à la presse lors d'une visioconférence lundi après-midi.