En Afghanistan, tout le système de santé au bord de l'écroulement

Dans cette apnée financière généralisée, l'ensemble des structures de santé du pays fonctionne désormais en mode dégradé (Photo, AFP).
Dans cette apnée financière généralisée, l'ensemble des structures de santé du pays fonctionne désormais en mode dégradé (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 04 octobre 2021

En Afghanistan, tout le système de santé au bord de l'écroulement

  • Sinistrée par des décennies de guerre, l'économie afghane est en partie à l'arrêt depuis que les talibans ont repris le pouvoir à la mi-août, en raison du gel de l'aide internationale
  • Dans cette apnée financière généralisée, l'ensemble des structures de santé du pays fonctionne désormais en mode dégradé.

KABOUL: A Kaboul, le principal hôpital Covid du pays n'a de quoi tenir financièrement que quelques semaines encore. Comme la plupart des structures de santé du pays fonctionnant sur les dernières réserves, sans le retour des subventions internationales, il devra fermer. 

"D'ici un mois peut-être, nous ne pourrons plus rien pour nos patients Covid ni pour nos équipes", alarme Freba Azizi, médecin à l'hôpital afghano-nippon de Kaboul, le seul établissement de la ville doté d'une réanimation Covid et d'autres services de pointe. 

"Il y aura des morts tous les jours", avertit le Dr. Azizi, également responsable de la gestion des subventions pour l'établissement. 

Ce jour là, il y en a déjà eu un dans le service. Un homme de 32 ans arrivé avec une pneumonie carabinée et qui n'a pas pu être sauvé, malgré les 13 minutes de massage cardiaque pratiqué par le docteur Noorali Nazarzai. 

Comme tous les autres collègues du service, l'urgentiste travaille bénévolement depuis trois mois.  

Sinistrée par des décennies de guerre, l'économie afghane est en partie à l'arrêt depuis que les talibans ont repris le pouvoir à la mi-août, en raison du gel de l'aide internationale et des avoirs afghans détenus à l'étranger, notamment à Washington. 

Or, sans les financements internationaux, de nombreuses ONG, sur lesquelles reposaient largement le système de santé jusque-là, sont à cours d'argent ou ont dû cesser leurs opérations.

"C'est cela qui paralyse le système de santé", a indiqué à l'AFP Alexander Matheou, directeur Asie-Pacifique de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

En raison du manque de liquidité, la Croix-Rouge internationale estime que plus de 2.000 structures de santé ont fermé et quelque 23.000 travailleurs de santé, dont 7.000 femmes, ne reçoivent plus de salaire ou ont dû s'arrêter de travailler, estime l'organisation internationale.

«Manque de tout»

Dans cette apnée financière généralisée, l'ensemble des structures de santé du pays fonctionne désormais en mode dégradé. 

A l'hôpital de Kandahar, au sud du pays, les médecins sont en plein cauchemar: avec l'arrêt des combats, l'afflux de patients a doublé et le tableau de service du personnel s'est vidé. 

"On manque de tout. Il nous faudrait le double de matériel et de personnel", constate Mohammad Sidiq, chef de l'unité pédiatrique de l'hôpital Mirwais de Kandahar.

L'hôpital emploie désormais seulement 10 infirmiers et infirmières, le tiers de l'effectif habituel, chacun payé environ 130 euros par mois. 

Dans des chambres surpeuplées, les petits patients dans un état parfois critique partagent à plusieurs le même lit.

Parmi eux, un bébé de 11 mois qui ne pèse que 5,5 kg, la moitié du poids qu'il aurait du atteindre. Plus loin, un enfant de cinq ans, gît sur un lit. Arrivé avec une pneumonie et dans un état de dénutrition avancé, il a été placé sous perfusion. 

"Je n'ai pas pu l'amener à l'hôpital avant parce qu'il y avait des combats", explique sa mère. 

Dans le nord du pays, l'avancée des talibans et l'intensité des combats a enclavé la population pendant des mois. Dans la ville de Balkh, le docteur Muzhgan Saidzada explique au téléphone à l'AFP que "les routes sont restées fermées à cause de la guerre et les gens ne pouvaient pas accéder à a hôpital".

"Mais maintenant les patients sont bien plus nombreux qu'avant", témoigne le médecin de 28 ans de l'hôpital Abo Ali Sina.

1% de la population vaccinée

Près de 18 millions d'Afghans - soit la moitié de la population - est dépendant de l'aide humanitaire et un tiers de la population est menacée par la famine selon les dernières estimations de l'ONU.

Lors d'une réunion d'urgence sous l'égide de l'ONU à Genève en septembre, la communauté internationale a promis le déblocage d'une aide pour l'Afghanistan d'un montant de 1,2 milliard de dollars (1 milliard d'euros). 

Des premiers avions chargés de cartons d'aide d'urgence envoyés par l'UNICEF, l'ONG Save the Children  ont atterri la semaine dernière sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul.  

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS), a acheminé à elle seule 85 tonnes de materiel: des kits de protection contre le Covid, des trousses de premiers soins, des antibiotiques et des soluté de réhydratation pour les enfants en dénutrition. 

Et alors qu'aucune donnée fiable n'existe sur l'étendue de la pandémie de Covid-19 dans le pays, à Kaboul, le Dr. Azizi estime que le pays se trouve désormais au milieu d'une "troisième vague" épidémique et s'attend à une quatrième dès octobre.

Selon les données officielles compilées par l'AFP, 155.000 cas ont été recensés en Afghanistan, dont environ 7.200 décès, depuis le début de l'épidémie. 

La vaccination est balbutiante, avec seulement 430.0000 personnes vaccinées, soit 1% de la population afghane, selon le décompte de l'université John Hopkins à Baltimore. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.