Save the Children: 18 000 morts ou disparus en Méditerranée depuis huit ans, dont un millier en 2021

Des migrants arrivant dimanche sur l'île de Lampedusa, en Italie. (Photo, AP)
Des migrants arrivant dimanche sur l'île de Lampedusa, en Italie. (Photo, AP)
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Publié le Lundi 04 octobre 2021

Save the Children: 18 000 morts ou disparus en Méditerranée depuis huit ans, dont un millier en 2021

  • L’ONG Save the Children affirme que 18 000 migrants ont péri ou ont été portés disparus en Méditerranée centrale ces huit dernières années
  • Le maire de Lampedusa appelle l'UE à honorer ses promesses et à mettre fin aux tragédies

ROME: Ces huit dernières années, près de 18 000 personnes dont 1 000 cette année – ont perdu la vie ou ont été portées disparues en essayant de rejoindre l'Italie depuis l'Afrique du Nord, a déclaré l'ONG Save the Children à l'occasion de l'anniversaire de l'un des naufrages de migrants les plus meurtriers en Méditerranée, en 2013.

 

Dans un rapport présenté dimanche, à l’occasion de la Journée nationale italienne en souvenir des victimes de l'immigration, l’ONG a affirmé que Lampedusa, la petite île méditerranéenne plus proche de l'Afrique que de l’Italie, continuait d'être l'un des principaux points d'arrivée des migrants. Depuis le début de l'année, plus de 6 000 mineurs non accompagnés ont atteint les côtes du pays par voie maritime, la plupart d'entre eux débarquant sur l'île.

«Après cette tragédie, tout le monde a fait des promesses. L'UE a promis qu'elle ferait de son mieux pour arrêter cette chaîne de la mort. Dans les faits, aucune promesse n'a été tenue. Chaque jour, nous constatons de plus en plus de décès de personnes désespérées qui veulent atteindre l'Europe pour se construire un avenir meilleur», dénonce à Arab News Salvatore Martello, maire de Lampedusa, à la fin d'une cérémonie commémorative en mémoire des 368 migrants qui ont perdu la vie dans un naufrage au large de l’île, le 3 octobre 2013.

De nombreux Érythréens et Éthiopiens sont morts dans cet accident, se retrouvant coincés sur le bateau lorsqu'il s'est renversé ou a coulé, essayant de nager jusqu'à la rive. Le chavirage s'est produit juste à côté d'un îlot inhabité à moins d'un kilomètre de Lampedusa.

«Je me souviens bien de tous les responsables qui sont venus ici pour le service funèbre en regardant les cercueils dans le hangar de notre aéroport, promettant qu'un tel événement ne serait plus autorisé à se reproduire. Huit ans plus tard, je ne peux pas dire que cet engagement ait été honoré», ajoute Martello.

Le maire a réitéré son appel à l'UE pour qu'elle «s'engage à créer une opération de recherche et de sauvetage structurée, coordonnée et efficace pour la Méditerranée centrale».

Alors qu'il s'adressait à Arab News, Martello a reçu un appel téléphonique du chef des garde-côtes de l'île, l'informant que la nuit, 748 migrants avaient débarqué à Lampedusa, dont un bébé de quatre mois.

«Vous voyez? Ça ne s'arrête jamais. Nous accueillons tout le monde ici, et la population fait de son mieux pour aider, mais si les ʺgrandsʺ à Bruxelles et à Rome n'agissent pas rapidement, nous pleurerons de plus en plus de morts. Actuellement, le centre d'accueil est plein. Nous ne pouvons y accueillir que 250 personnes. Où enverrons-nous les autres?» s’exclame le maire.

La route de la Méditerranée, explique-t-il, «est l'une des plus dangereuses au monde. Les personnes font des kilomètres et des kilomètres sur des bateaux ou des canots pneumatiques délabrés. Il faut faire quelque chose. Nous ne pouvons pas seulement pleurer quand les gens meurent. Nous devons agir. Les États doivent agir. Et doivent agir maintenant». Martello appelle à la création d’un «système approprié pour recevoir et protéger les plus vulnérables, notamment les mineurs non accompagnés».

Certains survivants du naufrage d'octobre 2013 ont assisté à la cérémonie commémorative, jetant des fleurs dans la mer. Un prêtre catholique et un imam ont participé au service religieux. À la fin de la cérémonie, les personnes présentes sont allées se recueillir à la «Porte de l'Europe», un monument de l'artiste italien Mimmo Paladino, situé à l'extrême sud de Lampedusa et de l'Europe, dédié aux migrants décédés et à ceux portés disparus en Méditerranée.

Pour sa part, le président italien, Sergio Mattarella, a déclaré dans un message que «l'Europe pouvait être le lieu de débarquement de tous ceux voulant échapper à l'esclavage».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.