Fin de la prise d'otages à la prison de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe

La prison de haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe (Photo, AFP).
La prison de haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Fin de la prise d'otages à la prison de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe

  • Un des deux surveillants avait été blessé à l'oeil droit, selon le ministère de la Justice. Le détenu n'a pas été blessé, selon la même source
  • Le centre pénitentiaire de haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe a connu plusieurs incidents graves alors qu'elle est l'une des plus récentes et modernes de France, ouverte en janvier 2013

CONDE-SUR-SARTHE: Dénouement à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne): le détenu, Sofiane Rasmouk, condamné pour viol et tentative de meurtre à perpétuité, qui avait agressé et retenu en otages mardi deux surveillants, s'est rendu en début d'après-midi.

"La prise d’otage est terminée. Le détenu s’est rendu. J'apporte mon soutien aux deux surveillants victimes et je félicite chaleureusement les personnels des ÉRIS (équipes régionales d’intervention et de sécurité, ndlr) et du RAID qui ont permis ce dénouement rapide", a déclaré le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti sur twitter, indiquant qu'il se rendrait "dès cet après-midi à leur rencontre".

Un des deux surveillants avait été blessé à l'oeil droit, selon le ministère de la Justice. Le détenu n'a pas été blessé, selon la même source.

La prise d'otage avait commencé à 10H15 et une surveillante avait été libérée en milieu de journée.

Des négociations ont été engagées par le personnel pénitentiaire avec le détenu, tandis que les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) de Rennes s'étaient rendues sur place et une cellule de crise immédiatement ouverte.

Selon une source syndicale et une source policière, le preneur d'otages est Sofiane Rasmouk. 

Cet homme athlétique, diagnostiqué comme "psychopathe" lors d'un procès, a été condamné dans des affaires de viols, tentative de meurtre, vols, trafic de stupéfiants, outrages ou dégradations.

En septembre 2017, une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour viol, tentative de viol et tentative de meurtre sur deux jeunes femmes en 2013 avait été confirmée alors qu'il était en semi-liberté. Suivant les réquisitions de l'avocat général, la cour d'assises avait fait passer la peine de sûreté de 18 à 22 ans.

Interrogé par l'AFP, Me Francis Terquem, un des anciens avocats de Sofiane Rasmouk, a donné quelques éléments sur la personnalité du preneur d'otages, se disant peu surpris. 

"C’est un taureau, une bête de la nature. Il fallait lui laisser une perspective d'espoir, le seul moyen de tenir ce genre d’individus c’est de leur laisser un motif d’espoir. L’administration pénitentiaire n’est pas équipée pour traiter ce genre de cas, avec une telle dimension psychiatrique", a-t-il dit.

"C’est quelqu’un qui est incapable de gérer la moindre frustration. Il avait essayé de me frapper pendant l’audience, il avait cassé la vitre de sécurité du box à coups de poing", a-t-il ajouté.

Détenus difficiles

Selon une journaliste de l'AFP présente sur les lieux, six surveillants attendaient à une centaine de mètres de la prison, en soutien aux collègues. "C'est comme d'habitude. Vous pouvez faire un copié collé de ce qu'on dit à chaque fois", a dit, amer, l'un d'eux, qui n'a pas donné son nom.  

Le centre pénitentiaire de haute-sécurité de Condé-sur-Sarthe a connu plusieurs incidents graves alors qu'elle est l'une des plus récentes et modernes de France, ouverte en janvier 2013.

En mars 2019, Michaël Chiolo, avait agressé deux surveillants avec un couteau en céramique. L'assaillant, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était ensuite retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale (UVF) de l'établissement. Après des tentatives de négociations, les forces d'élite de la police avaient lancé l'assaut, blessant l'assaillant et tuant sa compagne. 

Cette agression avait provoqué un mouvement de mobilisation dans les prisons françaises et conduit la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP) à renforcer les mesures de sécurité dans l'établissement.

Trois mois plus tard, en juin 2019, deux personnels pénitentiaires avaient été pris en otage par le "champion de la prise d'otage carcérale", Francis Dorffer et les deux surveillants étaient sortis sains et saufs.


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.