Frances Haugen met Facebook face à ses contradictions et pousse le Congrès à agir

L'ex ingénieure de Facebook et lanceuse d'alerte Frances Haugen lors de son audition par la commission au Commerce du Sénat. (Photo, AFP)
L'ex ingénieure de Facebook et lanceuse d'alerte Frances Haugen lors de son audition par la commission au Commerce du Sénat. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 06 octobre 2021

Frances Haugen met Facebook face à ses contradictions et pousse le Congrès à agir

  • La lançeuse d’alerte a décrit, devant des élus étonnés, la situation d'une entreprise qui a renoncé aux principes moraux au nom du profit
  • Parmi les dérives du groupe, les méthodes qui poussent les adolescents à utiliser Instagram à haute dose, au point de sombrer dans l'addiction

WASHINGTON : "Un catalyseur", voilà comme un élu a décrit la lanceuse d'alerte Frances Haugen, dont l'exposé a écorné mardi l'image de Facebook au point de pousser le Congrès à promettre de mieux réguler le géant californien.

"Banqueroute morale", "spirale", l'ingénieure informatique de 37 ans a décrit, avec calme et précision, la situation d'une entreprise qui a renoncé, selon elle, à quelques principes moraux au nom du profit.

"Vous avez été un catalyseur pour le changement comme je n'en ai encore jamais vu et je travaille sur ces sujets depuis 10 ou 15 ans", a commenté le sénateur démocrate Richard Blumenthal lors de son audition par la commission au Commerce du Sénat.

Il y a trois jours, cette trentenaire était inconnue, informaticienne parmi d'autres, à la carrière réussie mais loin des cercles dirigeants de Facebook. Aujourd'hui, son visage a fait le tour du monde et elle incarne, au moins pour quelques jours, la rébellion contre la toute-puissance des géants de la tech.

"Je sais que Facebook a les ressources et potentiellement la motivation pour ruiner mon existence, mais je l'accepte parce que je sais que je suis en accord avec mes valeurs et ce en quoi je crois", disait cette diplômée de Harvard dans une vidéo mise en ligne dimanche.

"Vous êtes une héroïne du 21 siècle, qui a averti notre pays des dangers que courent notre jeunesse et notre démocratie", a salué, solennellement, le sénateur démocrate Ed Markey. "Notre Nation vous est reconnaissante."

"Nous avons encore le temps d'agir. Mais il faut le faire maintenant", a exhorté Frances Haugen, qui a quitté Facebook en mai dernier après deux ans passés au sein de l'entreprise.

Au fil de son témoignage et des questions des sénateurs, elle a déroulé de façon implacable les contradictions et les turpitudes des dirigeants de Facebook, qui "financent leurs profits avec notre sûreté", selon elle. Parmi les dérives du groupe, selon Frances Haugen, les méthodes qui poussent les adolescents à utiliser Instagram à haute dose, au point de sombrer parfois dans l'addiction.

"Nous ne mettons pas les profits avant la sûreté des gens", a rétorqué un porte-parole de Facebook après l'audition. Pour lui, le groupe n'a aucune "incitation" à faire autre chose que "d'offrir au maximum de gens un moment positif sur Facebook".

Au passage, Frances Haugen a décerné une mention spéciale à Mark Zuckerberg, co-fondateur et PDG de l'entreprise, dont l'absence depuis le début de ce scandale est de plus en plus criante. Plusieurs sénateurs l'ont d'ailleurs invité mardi à venir répondre à leurs questions.

"Il n'y a pas d'entreprise aussi puissante qui soit contrôlée de manière aussi unilatérale. Donc au final, la responsabilité revient à Mark. Et il ne rend de comptes à personne. Et Mark Zuckerberg est, dans les faits, le concepteur en chef des algorithmes", a assuré l'ingénieure.

"L'époque durant laquelle vous avez envahi notre vie privée, promu des contenus toxiques et utilisé des enfants et des adolescents est révolue. Le Congrès va agir", a réagi le sénateur Ed Markey.

Pour étayer ses allégations, Frances Haugen s'appuie sur son expérience au sein de l'entreprise et sur des milliers de documents qu'elle a emportés avec elle au printemps dernier.

Déjà présentés, pour partie, par le Wall Street Journal mi-septembre, ils montrent qu'une partie des adolescentes utilisatrices d'Instagram sont encore moins à l'aise avec leur corps qu'elles ne l'étaient auparavant.

L'audition de cette informaticienne intervenait au lendemain d'une panne gigantesque, sans précédent dans l'histoire du groupe, qui a mis hors service ses quatre plateformes, les réseaux sociaux Facebook et Instagram, ainsi que les messageries WhatsApp et Messenger.

Au sujet de la version d'Instagram pour les moins de 13 ans, projet officiellement suspendu fin septembre, l'ingénieure a expliqué qu'elle ne voyait pas Facebook renoncer. "Ils doivent s'assurer que la prochaine génération est tout aussi investie dans Instagram que celle d'aujourd'hui."

Un porte-parole de Facebook a réagi, sur Twitter, en soulignant que Frances Haugen n'avait "pas travaillé sur la protection des enfants (chez Facebook) ou sur Instagram (...) et n'a pas de connaissance directe de ces sujets provenant de son travail chez Facebook".

Pour la lanceuse d'alerte, il faut imposer à Facebook davantage de transparence et de partage d'information, avec l'aide d'un nouveau régulateur dédié aux géants d'internet, à même d'appréhender la complexité de ces plateformes.

"Il est temps de créer une agence de protection des données et de forcer (les géants de la tech) à rendre des comptes", a tweeté mardi la sénatrice Kirsten Gillibrand.

"Nous ne sommes pas d'accord avec sa façon de présenter les sujets sur lesquels elle a témoigné", a commenté Lena Pietsch, porte-parole de Facebook. "Mais nous sommes d'accord sur une chose: il est temps de créer de nouvelles règles pour internet. (...) Et plutôt que d'attendre de l'industrie des changements sociétaux, (...) il est temps pour le Congrès d'agir."

Les principales déclarations de la lanceuse d'alerte

« Coincé dans une spirale »

"Facebook est coincé dans une spirale dont ils ne parviennent pas à se sortir", a expliqué l'ingénieure informatique au sujet des effets négatifs de ses plateformes, dont a conscience l'entreprise. "Ils cachent ces informations parce qu'ils se sentent coincés. (...) Ils doivent admettre qu'ils ont mal agi, qu'ils ont besoin d'aide. C'est ce qu'on appelle la banqueroute morale."

« La responsabilité revient à Mark »

"Mark Zuckerberg (co-fondateur et PDG de Facebook) a un rôle unique dans l'industrie de la tech parce qu'il détient 55% des droits de vote de Facebook (58% en réalité). Il n'y a pas d'entreprise aussi puissante qui soit contrôlée de manière aussi unilatérale. Donc au final, la responsabilité revient à Mark. Et il ne rend de comptes à personne. Et Mark Zuckerberg est, dans les faits, le concepteur en chef des algorithmes."

La santé, prix du profit

"Les troubles de l'alimentation sont une chose sérieuse. Dans 60 ans, des femmes marcheront sur cette planète avec des os fragiles à cause de choix faits par Facebook pour privilégier le profit." Frances Haugen fait référence aux conséquences possibles de troubles de l'alimentation (ostéoporose notamment), certaines adolescentes utilisatrices d'Instagram ayant indiqué que la fréquentation de la plateforme détériorait encore la mauvaise image qu'elles avaient de leur corps.

"Dans 20 ans, des femmes qui voudront avoir des enfants ne le pourront pas parce qu'elles ont des troubles alimentaires en ce moment."

« Les algorithmes sont très forts »

"Les algorithmes sont très forts, dans le sens où ils trouvent les choses que veulent les gens pour rester (sur la plateforme). Et malheureusement, dans le cas des adolescentes (...), ils développent des spirales. Les enfants utilisent Instagram pour s'apaiser mais sont du coup exposés à de plus en plus de contenus qui les font se détester eux-mêmes."

« De petits compromis »

"Facebook doit assumer la responsabilité de ses choix", a-t-elle réclamé, "être prêt à accepter de petits compromis (susceptibles d'affecter) ses bénéfices".

« Leurs profits avec notre sûreté »

"Facebook ne devrait pas être laissé libre de choisir la croissance, la viralité (...) aux dépens de la sûreté du public. (...) Ils financent leurs profits avec notre sûreté."

Davantage de transparence

"Je crois qu'il est d'une importance vitale que nous mettions en place des mécanismes qui prévoient que les recherches internes de Facebook soient rendues publiques régulièrement."

Des bénéfices « absurdes »

"Beaucoup des changements dont je parle ne vont pas faire de Facebook une entreprise en pertes. Ce ne sera simplement plus une société qui dégage des profits absurdes comme c'est le cas aujourd'hui."

Relever l'âge minimum

"Je recommande fortement de relever l'âge limite à 16 ou 18 ans (contre 13 actuellement pour Facebook et Instagram) en me basant sur les données d'utilisation problématique ou d'addiction sur la plateforme et la question de l'auto-régulation des enfants."


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.