HBO Max et ses superproductions débarquent en Europe dès le 26 octobre

HBO Max sera facturé mensuellement 89 couronnes en Suède, Norvège (8,80 euros), 79 couronnes (10,5 euros) au Danemark et 8,99 euros en Espagne et en Finlande. (Photo, AFP)
HBO Max sera facturé mensuellement 89 couronnes en Suède, Norvège (8,80 euros), 79 couronnes (10,5 euros) au Danemark et 8,99 euros en Espagne et en Finlande. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 06 octobre 2021

HBO Max et ses superproductions débarquent en Europe dès le 26 octobre

  • Dès fin octobre, la nouvelle offre HBO Max sera disponible dans six pays: Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Espagne et Andorre
  • Outre une pléthore de programmes, HBO Max activera un levier financier: l'abonnement annuel coûtera l'équivalent de huit mois de souscription, représentant «une économie de plus de 30%»

PARIS : Spin-off de "Game of Thrones", suite de "Sex and the city", films Warner disponibles six semaines après leur sortie en salles: la plateforme de streaming HBO Max dégaine l’artillerie lourde pour son lancement progressif dès fin octobre en Europe où elle sera disponible dans 27 pays d’ici 2022.

Bien après Netflix, Disney+, Amazon prime video ou Apple, c'est au tour de HBO, autre géant américain et filiale de WarnerMedia, de se lancer sur le terrain du streaming vidéo en Europe avec sa nouvelle offre et marque HBO Max.

Le lancement de la plateforme sera échelonné en trois phases, a détaillé le groupe américain lors d'une téléconférence de presse. HBO Max remplacera à terme l'offre de streaming HBO existant dans les pays où le groupe est déjà présent. 

Les chaînes HBO présentes en Europe centrale et de l'Est seront en revanche toujours disponibles sans changement, précise à l'AFP le groupe.

Dès fin octobre, la nouvelle offre HBO Max sera disponible dans six pays: Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Espagne et Andorre. 

Suivront début 2022, 13 autres pays d'Europe de l'Est (Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, République tchèque, Hongrie, Moldavie, Monténégro, Macédoine du nord, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovaquie et Slovénie) et le Portugal. 

Enfin au cours de l'année prochaine, HBO Max sera présent dans sept autres pays - Pays-Bas, Turquie, Grèce, Islande, Estonie, Lituanie, Lettonie.

"Nous comptons être présents dans 190 territoires d'ici 2026", a déclaré Johannes Larcher, directeur de HBO Max International. L'annonce de cet objectif n'est pas anodin car le groupe américain a noué des accords de distribution avec des acteurs majeurs de l'audiovisuel européen dans certains pays, ce qui l'empêche de lancer cette nouvelle offre de streaming dans les pays concernés.

A savoir au Royaume-Uni, en Italie, en Allemagne, où HBO est en partenariat avec Sky jusqu'en 2025, mais aussi en France, où il dispose d'accords d'exclusivité avec OCS jusqu'en 2023.

100 ans de TV 

Autre annonce de poids: "les films de Warner Bros. seront disponibles sur HBO Max 45 jours seulement après leur sortie en salle cette année dans les pays nordiques et l'année prochaine en Espagne, au Portugal, aux Pays-Bas, en Grèce, en Islande et en Europe centrale et orientale", a précisé le groupe dans un communiqué.

Ce qui laisse présager des réactions contrastées dans le milieu du cinéma, déjà très remonté par la décision de Disney de diffuser directement sur sa plateforme de streaming certains films ("Mulan", "Black widow") occasionnant un manque à gagner soit pour les salles de cinéma privées de leur exploitation, soit pour les acteurs intéressés sur le pourcentage des recettes réalisées en salles.

En France, un tel dispositif se heurterait à l'actuelle chronologie des médias, qui régit l'ordre de sortie des films sur les différents supports d'exploitation (cinémas, DVD, télévision, streaming, etc.). Actuellement en négociations avec les plateformes de streaming présentes en France, ce calendrier de diffusion permet pour l'heure à Canal+ de diffuser les films de six à huit mois après leur sortie en salles contre 20 à 22 mois pour les chaînes de télévision gratuites (TF1, France Télévisions, M6...).

Mais outre un catalogue impressionnant de films, HBO Max débarque en Europe avec aussi "la meilleure télévision de 100 ans de Warner Bros. avec HBO, Max Originals, DC (soit l'univers des super-héros américains de BD, ndlr) et Cartoon Network", a argué Johannes Larcher.

Parmi ce catalogue, des films cultes et des superproductions (Singin' in the Rain, Matrix, Orange mécanique, Dune), des dessins animés historiques (les séries Looney Tunes avec entre autres Bugs Bunny, Bip Bip et Coyote) et des séries à succès planétaire comme Game of Thrones, dont le spin-off à venir "House of dragons", Sex and the city et sa suite "And Just like that" annoncée pour décembre, ou encore Succession.

Outre une pléthore de programmes, HBO Max activera un levier financier: l'abonnement annuel coûtera l'équivalent de huit mois de souscription, représentant "une économie de plus de 30%". HBO Max sera facturé mensuellement 89 couronnes en Suède, Norvège (8,80 euros), 79 couronnes (10,5 euros) au Danemark et 8,99 euros en Espagne et en Finlande.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".