Taiwan-Chine : la situation «la plus sombre» depuis quatre décennies, selon Taipei

Quelque 150 avions de guerre chinois ont pénétré dans la zone de défense aérienne de Taïwan depuis que Pékin a célébré sa fête nationale vendredi (Photo, AFP).
Quelque 150 avions de guerre chinois ont pénétré dans la zone de défense aérienne de Taïwan depuis que Pékin a célébré sa fête nationale vendredi (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 octobre 2021

Taiwan-Chine : la situation «la plus sombre» depuis quatre décennies, selon Taipei

  • Le président Xi Jinping, qui a qualifié la prise de contrôle de Taïwan d' «inévitable»
  • L'île souhaite une coexistence pacifique avec la Chine, a-t-elle souligné, mais «si sa démocratie et son mode de vie sont menacés, Taïwan fera tout ce qu'il faut pour se défendre»

TAIPEI: Le ministre taïwanais de la Défense a estimé mercredi que les relations militaires avec Pékin étaient au plus bas depuis quatre décennies après une série d'incursions d'avions chinois dans la zone de défense aérienne de Taipei. 

"Pour l'armée, la situation actuelle est la plus sombre depuis plus de 40 ans (..)", a déclaré Chiu Kuo-cheng au Parlement, alors que quelque 150 avions de guerre chinois ont pénétré dans la zone de défense aérienne de Taïwan depuis que Pékin a célébré sa fête nationale vendredi. 

M. Chiu a prévenu que même une "légère imprudence" ou une "erreur de calcul" pourrait déclencher "une crise" dans le détroit de Taïwan, ajoutant que Pékin serait en mesure de lancer une attaque de grande envergure en 2025.

La Chine "en est capable maintenant, mais elle doit calculer le coût qu'elle devra payer et le type de résultat qu'elle souhaite obtenir. Après 2025, le coût et les pertes seront réduits au minimum", a déclaré M. Chiu, sans donner plus de détails. 

Le président Xi Jinping, qui a qualifié la prise de contrôle de Taïwan d'"inévitable", a également jugé "sombres" les relations entre la Chine et Taïwan dans une lettre adressée au principal chef de l'opposition nouvellement élu à Taïwan la semaine dernière. 

Pékin a accentué la pression sur Taïwan depuis l'élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, qui rejette le "principe d'une seule Chine".

Tsai Ing-wen a mis en garde mardi dans une tribune contre des "conséquences catastrophiques" si l'île tombait aux mains de la Chine.

L'île souhaite une coexistence pacifique avec la Chine, a-t-elle souligné, mais "si sa démocratie et son mode de vie sont menacés, Taïwan fera tout ce qu'il faut pour se défendre".

Son gouvernement a exhorté Pékin à cesser "immédiatement (ses) actions provocatrices non-pacifiques et irresponsables", après l'incursion record lundi de 56 avions de l'armée chinoise dans la zone d'identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan.

Une zone d'identification de défense aérienne est un espace aérien dans lequel un Etat souhaite identifier et localiser les aéronefs pour des raisons de sécurité nationale.

L'ADIZ de Taïwan ne correspond pas à son espace aérien territorial, mais englobe une zone beaucoup plus vaste qui recoupe une partie de la zone d'identification de la défense aérienne de la Chine et inclut même une partie du continent. 

En 2020, 380 avions des forces aériennes chinoises ont été détectés dans la zone d'identification de défense aérienne de Taïwan et, depuis le début de cette année, ils sont passés à plus de 600.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.