Technologies d'avenir: ces petits réacteurs nucléaires du plan «France 2030»

 Un ingénieur se tient à côté de l'aimant le plus puissant du monde lors de sa livraison au projet international de fusion nucléaire Iter à Saint-Paul-les-Durance, dans le sud de la France, le 9 septembre 2021. (Nicolas Tucat/AFP)
Un ingénieur se tient à côté de l'aimant le plus puissant du monde lors de sa livraison au projet international de fusion nucléaire Iter à Saint-Paul-les-Durance, dans le sud de la France, le 9 septembre 2021. (Nicolas Tucat/AFP)
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Publié le Dimanche 10 octobre 2021

Technologies d'avenir: ces petits réacteurs nucléaires du plan «France 2030»

  • La puissance de ces réacteurs ne dépasse par les 300 mégawatts, contre plus de 1.000 MW pour les réacteurs nucléaires classiques, mais plusieurs peuvent être regroupés pour l'augmenter
  • La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a estimé vendredi sur Europe 1 à 20% la croissance de la demande d'électricité d'ici 2025 et relevé qu'il n'y avait «pas le temps de construire une centrale nucléaire»

PARIS : Le plan d'investissement "France 2030" que doit présenter mardi Emmanuel Macron devrait être l'occasion pour le chef de l'État de lever le voile sur ses intentions concernant le développement de petits réacteurs nucléaires.

La puissance de ces réacteurs ne dépasse par les 300 mégawatts, contre plus de 1.000 MW pour les réacteurs nucléaires classiques, mais plusieurs peuvent être regroupés pour l'augmenter. Ils sont conçus pour être fabriqués en série en usine puis transportés sur le lieu de leur exploitation.

Gros avantage: la construction des petits réacteurs modulaires, dits SMR ("small modular reactors"), reste relativement simple, en contraste avec les difficultés de certains grands projets, à l'image du chantier du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR de Flamanville (Manche) qui accumule retards et surcoûts.

Un élément qui compte alors que le débat sur le renouvellement du parc nucléaire français a pris sa place dans les campagnes électorales et que l'élection présidentielle doit avoir lieu dans six mois.

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a estimé vendredi sur Europe 1 à 20% la croissance de la demande d'électricité d'ici 2025 et relevé qu'il n'y avait "pas le temps de construire une centrale nucléaire", poussant à trouver d'autres solutions.

Le gouvernement attend notamment pour le 25 octobre un rapport du gestionnaire de réseau RTE sur les scénarios envisageables pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, avec plus ou moins de nucléaire.

Les SMR représentent une opportunité à la fois politique et industrielle, fait valoir Nicolas Goldberg, du cabinet Colombus Consulting, qui voit "un faisceau d'indices concordants" pour que le gouvernement s'empare de cette technologie.

Selon lui, le gouvernement a besoin de développer les SMR pour atteindre une part forte d'énergie nucléaire dans le mix énergétique d'ici 2050.

- La France en retard dans la course -

Le plan présenté par le chef de l'Etat, de l'ordre de 30 à 50 milliards d'euros et construit sur 8 à 10 ans, vise justement à "retrouver le chemin de l'indépendance française et européenne sur des industries et des compétences d'avenir", selon l'entourage de M. Macron.

A l'heure actuelle, un avant-projet baptisé "Nuward" est en cours de développement. Il doit permettre la création d'un prototype de SMR sur le sol français à l'horizon 2030, qui devrait ensuite servir de démonstrateur à l'export.

Porté par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), l'électricien EDF, le groupe naval militaire Naval Group et le spécialiste des réacteurs compacts (notamment pour l'industrie navale) TechnicAtome, il bénéficie déjà d'un financement dans le plan de relance post-Covid, avec une partie de l'enveloppe de 470 millions d'euros destinée à la filière nucléaire.

En dépit de leurs promesses, les SMR présentent aussi des inconvénients. L'électricité produite serait ainsi plus chère qu'avec une centrale nucléaire actuelle.

La France affiche en outre du retard dans la course à ces petits réacteurs, défiée par la concurrence étrangère, alors que la Russie a déjà mis en service deux SMR flottants pour alimenter en électricité des zones reculées et que des démonstrateurs devraient voir bientôt le jour aux États-Unis et au Canada.

De leur côté, les industriels attendent surtout des décisions sur la constructions des futurs EPR.

"Les SMR s'adaptent mieux à des pays à faible densité comme la Russie, tandis que, pour le réseau électrique français, plus puissant et adapté à une population plus dense, il est plus intéressant de construire des EPR", fait valoir Cécile Arbouille, déléguée générale du Groupement des industriels français de l'énergie nucléaire.

Le devenir de ces futurs EPR reste toutefois en suspens, Emmanuel Macron s'étant engagé à ne pas s'exprimer sur le sujet avant la fin du chantier de la centrale de Flamanville.


« Apologie du terrorisme »: les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan entendues par la police

Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan sont entendues mardi par la police dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la guerre au Proche-Orient, des convocations qualifiées de "censure" par La France insoumise qui appelle à un rassemblement de soutien. (AFP).
Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan sont entendues mardi par la police dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la guerre au Proche-Orient, des convocations qualifiées de "censure" par La France insoumise qui appelle à un rassemblement de soutien. (AFP).
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  • La cheffe des députés LFI Mathilde Panot est convoquée pour s'expliquer sur un communiqué publié par son groupe parlementaire le 7 octobre, le jour où le Hamas a mené une attaque sans précédent contre Israël
  • Ce texte avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l'attaque du mouvement islamiste, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes"

PARIS: Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan sont entendues mardi par la police dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la guerre au Proche-Orient, des convocations qualifiées de "censure" par La France insoumise qui appelle à un rassemblement de soutien.

Le rassemblement est organisé à 8H30, près du tribunal de Paris et des locaux de la police judiciaire, dans le XVIIe arrondissement de la capitale.

La cheffe des députés LFI Mathilde Panot est convoquée pour s'expliquer sur un communiqué publié par son groupe parlementaire le 7 octobre, le jour où le Hamas a mené une attaque sans précédent contre Israël.

Ce texte avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l'attaque du mouvement islamiste, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes", et "l'intensification de la politique d'occupation israélienne" dans les territoires palestiniens.

La députée du Val-de-Marne doit prendre la parole mardi matin lors du rassemblement.

La militante franco-palestinienne Rima Hassan, septième sur la liste LFI de Manon Aubry aux élections européennes du 9 juin, est, elle, convoquée pour des propos tenus entre le 5 novembre et le 1er décembre.

Rima Hassan, juriste de 32 ans, a été notamment critiquée pour avoir dit, dans une interview accordée fin novembre au média Le Crayon, qu'il était "vrai" que le Hamas mène une action légitime.

L'intéressée dénonce un montage trompeur de sa réponse.

Dans un communiqué commun publié avec elle lundi soir, Le Crayon indique avoir remis "l'intégralité de cet entretien" à la candidate "afin qu'elle puisse s'en prévaloir dans le cadre exclusif des actions judiciaires qu'elle aura à mener".

Plainte contre Mélenchon 

Les Insoumis, qui qualifient de "génocide" la situation à Gaza et ont fait de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne, dénoncent une "dérive autoritaire" et une instrumentalisation de la justice pour faire taire les voix pro-palestiniennes.

Dans leur viseur également, la double annulation il y a une dizaine de jours d'une conférence que Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon devaient donner à Lille sur la situation au Proche-Orient.

Ils fustigent aussi la plainte pour "injure publique" annoncée par la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau contre Jean-Luc Mélenchon, qui avait dressé un parallèle entre le président de l'université de Lille et le nazi Adolf Eichmann après l'annulation de sa conférence.

Et la condamnation d'un responsable de la CGT à un an de prison avec sursis, encore pour "apologie du terrorisme", pour des propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens.

Recours abusifs

Rima Hassan a déploré lundi "une criminalisation des voix qui s'expriment sur la question palestinienne", tout en reconnaissant que "les enquêteurs font simplement leur travail" après les "recours abusifs" d'organisations pro-israéliennes.

"Les convocations judiciaires sont à l'initiative de l'Organisation juive européenne" (OJE), avait assuré la semaine dernière le coordinateur de LFI, Manuel Bompard.

Comme plusieurs représentants du mouvement, Mathilde Panot a bien fait l'objet d'une plainte de l'OJE concernant des propos tenus après l'attaque du 7 octobre.

Dans une tribune, plusieurs personnalités de gauche, comme le rappeur Médine, ont appelé au rassemblement de mardi. Parmi elles, des députés comme Philippe Brun (PS) ou l'écologiste Sandrine Rousseau.

Depuis le 7 octobre, le nombre de signalements et plaintes pour "apologie du terrorisme" a explosé: au parquet de Paris, qui gère la majorité de ces affaires, on compte 386 saisines à ce jour en lien avec ce conflit.

A titre de comparaison, pour l'année 2022, le pôle haine en ligne avait été saisi 500 fois, toutes affaires confondues.

Sur le sujet "très sensible" de la guerre opposant Israël au mouvement islamiste palestinien, objet de polémiques à répétition en France, une enquête est quasiment systématiquement ouverte, et les personnes visées auditionnées par la police, explique à l'AFP une source judiciaire. Elle insiste sur le fait qu'une convocation ne présume en rien de la culpabilité.


Sorbonne: les militants pro-palestiniens dispersés par la police

Des étudiants crient des slogans et agitent la main alors qu'ils participent à un rassemblement de soutien aux Palestiniens à l'Université de la Sorbonne à Paris le 29 avril 2024. (Photo, AFP)
Des étudiants crient des slogans et agitent la main alors qu'ils participent à un rassemblement de soutien aux Palestiniens à l'Université de la Sorbonne à Paris le 29 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • Une cinquantaine de manifestants ont été conduits à l'extérieur des locaux historiques de la Sorbonne, dans le Quartier Latin, encadrés par les forces de l'ordre
  • Selon le rectorat, une trentaine de militants s'étaient rassemblés à l'intérieur de l'université, où neuf tentes ont été installées dans la cour et trois dans le hall, et un drapeau palestinien posé au sol. Selon un manifestant

PARIS: Des militants pro-palestiniens qui s'étaient rassemblés lundi à l'intérieur (avec des tentes) et devant la Sorbonne à Paris ont été dispersés par les forces de l'ordre, quelques jours après une mobilisation pro-Gaza sous tension à Sciences Po Paris.

Une cinquantaine de manifestants ont été conduits à l'extérieur des locaux historiques de la Sorbonne, dans le Quartier Latin, encadrés par les forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Nous étions une cinquantaine de personnes quand les forces de l'ordre sont arrivées en courant à l'intérieur de la cour. L'évacuation a été assez brutale avec une dizaine de personnes traînées au sol. Il n'y a pas eu d'interpellations", a déclaré à l'AFP Rémi, 20 ans, étudiant en troisième année d'histoire et de géographie, qui faisait partie des manifestants délogés.

La préfecture de police a évoqué une "opération, qui a duré seulement quelques minutes" et "s’est faite dans le calme, sans incident".

Le Premier ministre Gabriel Attal a "demandé que la Sorbonne soit évacuée rapidement", comme "il l'avait demandé pour Sciences Po vendredi", a fait savoir son entourage. "Il suit la situation de près, il est en lien avec la préfecture de police".

La région Ile-de-France a annoncé lundi qu'elle "suspend(ait)" ses financements à destination de Sciences Po Paris, soit un million d'euros "prévu pour 2024 dans le cadre du CPER (contrat de plan État-région)", a précisé à l'AFP l'entourage de sa présidente Valérie Pécresse.

Concernant la Sorbonne, le rectorat de Paris a précisé à l'AFP que les cours reprendront mardi, après une fermeture de l'université lundi après-midi.

"Rejoignez-nous" 

Selon le rectorat, une trentaine de militants s'étaient rassemblés à l'intérieur de l'université, où neuf tentes ont été installées dans la cour et trois dans le hall, et un drapeau palestinien posé au sol. Selon un manifestant, les tentes étaient entre 20 et 30.

"Israël assassin, Sorbonne complice!" ou "Ne nous regardez pas, rejoignez-nous!" ont scandé des manifestants devant la Sorbonne, en présence notamment des députés LFI Louis Boyard, Thomas Portes et Rodrigo Arenas.

Un groupe de huit personnes du syndicat étudiant UNI (classé à droite) a brièvement déployé des affiches à l'effigie de Jean-Luc Mélenchon et Louis Boyard où l'on pouvait lire "Wokistes, islamogauchistes, stop!".

La foule a atteint quelque 300 personnes en milieu d'après-midi, encadrées par la police. Les manifestants se sont dispersés vers 18H00, a constaté l'AFP.

"On est là suite à l'appel des étudiants de Harvard, Columbia", a déclaré à l'AFP Lorélia Fréjo, étudiante à Paris-1 et militante de l'organisation étudiante Le Poing Levé. "Après les actions à Sciences Po, on est là pour que ça continue".

Les interventions policières dans ce lieu hautement symbolique des révoltes étudiantes sont rares. Celle-ci intervient quelques jours après les tensions survenues à Sciences Po Paris autour de la mobilisation d'une partie de ses étudiants emmenés par le Comité Palestine de l'établissement.

Ceux-ci se réclament des contestations qui agitent de prestigieux campus américains, provoquant un vif débat politique outre-atlantique.

A Saint-Etienne, une quinzaine d'étudiants pro-palestiniens bloquent depuis lundi matin le campus de Sciences Po Lyon, où ont été érigées des barrières de poubelles et une bannière "Stop au génocide à Gaza", a constaté l'AFP.

Appels à intensifier la mobilisation

Accusée par l'exécutif et les oppositions de droite de souffler sur les braises de la contestation, LFI a souhaité lundi que les mobilisations pour Gaza "prennent de l'ampleur" dans les universités et ailleurs.

Le syndicat lycéen USL a appelé les lycéens à la "mobilisation dans les établissements pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, la reconnaissance de l'Etat palestinien et l'arrêt de la colonisation".

Ce week-end, des syndicats d'étudiants, comme l'Unef ou l'Union étudiante, avaient appelé à "intensifier dès lundi la mobilisation sur les lieux d'études".

Les organisations de jeunesse favorables à la mobilisation pro-palestinienne se heurtent à la volonté du gouvernement de veiller à ce que le mouvement parti des Etats-Unis ne se propage à la France, alors que l'année universitaire touche à sa fin.

 


Projet de livre avec Bardella: le journaliste Achilli licencié par Radio France

Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN) et leader de la liste électorale, lors d'un rassemblement de campagne pour les prochaines élections européennes à Montbéliard, dans l'est de la France, le 22 mars 2024. (Photo, AFP)
Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN) et leader de la liste électorale, lors d'un rassemblement de campagne pour les prochaines élections européennes à Montbéliard, dans l'est de la France, le 22 mars 2024. (Photo, AFP)
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  • Le journaliste de 61 ans est «licencié pour faute grave, pour cause de manquements répétés aux obligations déontologiques relatives aux collaborations extérieures »
  • « J'ai échangé avec Jordan Bardella comme je le fais avec tous les responsables politiques depuis 25 ans. Nous avons parlé, à sa demande, de ce que pourrait être son expression pour un livre d'entretiens. J'ai refusé le projet », avait affirmé M. Achilli

PARIS: Accusé d'avoir participé à l'écriture de l'autobiographie du président du RN Jordan Bardella, le journaliste politique Jean-François Achilli a été licencié par Radio France pour "des manquements répétés" à la déontologie, ce qui a suscité lundi de vives réactions à droite et à l'extrême droite.

Le journaliste de 61 ans est "licencié pour faute grave, pour cause de manquements répétés aux obligations déontologiques relatives aux collaborations extérieures", a indiqué à l'AFP une source interne au groupe public, confirmant une information du Point.

M. Achilli avait été suspendu à titre conservatoire le 14 mars par sa radio franceinfo, au lendemain d'un article du Monde le mettant en cause.

Il avait alors dénoncé la "brutalité" de cette "mesure injustifiée", sur le réseau social X, en assurant n'avoir "enfreint aucune règle professionnelle ou déontologique".

"J'ai échangé avec Jordan Bardella comme je le fais avec tous les responsables politiques depuis 25 ans. Nous avons parlé, à sa demande, de ce que pourrait être son expression pour un livre d'entretiens. J'ai refusé le projet", avait affirmé M. Achilli.

L'article du Monde assurait que Jordan Bardella l'avait démarché avant l'été 2023 "pour un ouvrage commun".

Selon le quotidien, M. Achilli, qui interviewait quotidiennement une personnalité politique en fin d'après-midi et coprésentait le talk-show d'actualité Les informés en soirée, avait refusé.

Mais toujours selon Le Monde, l'éditorialiste avait "néanmoins travaillé dans l'ombre, accouchant Bardella de ses souvenirs, permettant ainsi à un début de texte de voir le jour".

La tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes avait toutefois assuré au quotidien que "seul (son) entourage proche (l)'aide à écrire ce livre, pour la relecture". La parution du livre est prévue pour après les élections de juin.

"Aucun contrat n'a été formalisé", a assuré mi-avril Jordan Bardella au JDD, faisant part de son "respect" pour le journaliste. Et d'ajouter: "si je commençais à révéler toutes les discussions privées que j'ai eues avec de nombreux journalistes, y compris ceux du service public, je pense que cela entraînerait des conséquences sévères pour beaucoup".

"Charlots" 

Mi-mars, la direction de Radio France a cependant découvert près de neuf mois d'échanges approfondis avec M. Achilli, avec des retours sur un texte, selon une source proche.

Or tout projet de collaboration extérieure, rémunéré ou non, doit faire l'objet d'une information à la hiérarchie, selon les règles internes. Il s'agit d'identifier s'il y a ou non conflit d'intérêts.

Le journaliste n'a pas effectué la démarche d'information de ses supérieurs, qui ont aussi eu connaissance à cette occasion d'autres "manquements" comme du "mediatraining" (de l'entraînement à la communication) non déclaré, d'après la même source proche.

M. Achilli n'était pas joignable dans l'immédiat. Le présentateur, qui a eu une longue carrière sur plusieurs antennes de Radio France, est aussi passé par RMC et BFMTV.

A l'annonce de ce licenciement, les réactions politiques n'ont pas tardé, en pleine campagne avant le scrutin du 9 juin.

"Le service public de l'audiovisuel se déshonore, on est loin de +je suis Charlie+! Ce sont plutôt des charlots et avec l'argent des Français!", s'est insurgé sur X Sébastien Chenu, vice-président du RN.

Ce licenciement est "scandaleux", a protesté le président des Républicains Eric Ciotti.

Ces derniers mois, Radio France a été secouée par d'autres affaires de collaborations extérieures. En mai 2023, Frédéric Beniada, spécialiste de l'aéronautique à franceinfo, avait lui aussi été licencié pour faute grave.

Il s'était défendu en assurant qu'il avait certes animé des débats professionnels du secteur de l'aéronautique, mais de façon bénévole.

Cette sanction, ainsi que d'autres mises à pied, faisaient suite à une enquête du média spécialisé La lettre A (devenu La lettre) mettant en cause cinq journalistes de franceinfo.

Selon cette enquête, ils avaient cumulé leurs fonctions avec des prestations d'animation pour des entreprises.

Dans la foulée de cette enquête, la présidente de Radio France Sibyle Veil, avait annoncé un durcissement des règles de déontologie du groupe concernant les collaborations extérieures pour lesquelles des journalistes se font payer (appelées "ménages").