L’Arabie saoudite aspire à faire partie des 15 premières économies mondiales

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, AN)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, AN)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

L’Arabie saoudite aspire à faire partie des 15 premières économies mondiales

  • L'économie du Royaume devrait bénéficier de $7200 milliards de dépenses et d’investissements publics d'ici 2030, déclare Mohammed ben Salmane
  • Les fonds font partie de la Stratégie Nationale d'Investissement, NIS, qui est un catalyseur essentiel pour atteindre les objectifs de la Vision 2030

RIYAD/DJEDDAH: Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a déclaré lundi que l'économie saoudienne devrait bénéficier de $7200 milliards de dépenses et d'investissements publics d'ici 2030. Le Royaume prévoit de figurer parmi les quinze premières économies mondiales.

Le Royaume investira plus de $3200 milliards d'ici 2030 pour stimuler la croissance économique locale. Par ailleurs, l'économie bénéficiera de $2600 milliards à travers les dépenses gouvernementales au cours des dix prochaines années, et $1300 milliards supplémentaires provenant des dépenses de la consommation privée au cours de la même période.

Au total, cela représente une injection de $7200 milliards d’ici 2030, a-t-il annoncé dans un communiqué publié par l'Agence de presse saoudienne.

Les fonds font partie de la stratégie nationale d'investissement (National Investment Strategy ou NIS), un catalyseur clé pour atteindre les objectifs de la Vision 2030, a-t-il ajouté. Cette stratégie ciblera des secteurs clés de l’économie tels que la production industrielle, les énergies renouvelables, les transports et la logistique, le tourisme, les infrastructures numériques et les soins de santé, selon le communiqué.

La stratégie a aussi pour objectif de positionner l'Arabie saoudite parmi les dix premières économies selon l’indice mondial de compétitivité d'ici 2030, a déclaré le prince héritier.

Il a ensuite précisé que les $3200 milliards seraient obtenus comme suit:  $1300 milliards injectés par les initiatives du programme Shareek, $800 millions de dollars versés par le Fonds d'investissement public (PIF) et $1060 milliards provenant des investissements offerts par la NIS.

«Le Royaume entre aujourd'hui dans une nouvelle ère d'investissements pour offrir aux investisseurs saoudiens et internationaux du secteur privé de meilleures et de plus nombreuses opportunités. L'investissement est sans aucun doute l'un des principaux moyens pour nous d’atteindre les ambitions et les aspirations de la Vision 2030, parmi lesquelles on compte le développement économique, la diversification et la durabilité, le transfert de technologie et la localisation, le développement des infrastructures, une meilleure qualité de vie, des opportunités d'emplois et l’amélioration de nos ressources humaines, laissant ainsi un héritage de prospérité aux générations futures.»

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane

La stratégie contribuera à la croissance et la diversification de l'économie du Royaume, qui, à son tour, permettra d'atteindre de nombreux objectifs de la Vision 2030, notamment l'augmentation de la contribution du secteur privé au PIB à 65 %, tout en augmentant la contribution des investissements étrangers au PIB à 5,7 %, a affirmé le prince héritier. 

En outre, la stratégie nationale d’investissement verra la part des exportations non pétrolières dans le PIB du Royaume passer de 16% à 50% et réduire le taux de chômage à 7%, a-t-il ajouté.

«Le Royaume entre aujourd'hui dans une nouvelle ère d'investissements pour offrir aux investisseurs saoudiens et internationaux du secteur privé de meilleures et de plus nombreuses opportunités. L'investissement est sans aucun doute l'un des principaux moyens pour nous d’atteindre les ambitions et les aspirations de la Vision 2030, parmi lesquelles on compte le développement économique, la diversification et la durabilité, le transfert de technologie et la localisation, le développement des infrastructures, une meilleure qualité de vie, des opportunités d'emplois et l’amélioration de nos ressources humaines, laissant ainsi un héritage de prospérité aux générations futures», a-t-il indiqué dans le communiqué.

 «Nous continuerons à œuvrer pour un avenir radieux, renforcé par une économie diversifiée et durable, et cette stratégie constitue l'un des canaux qui doivent nous y conduire.»

Le prince héritier a également signalé que les investissements constituaient un élément essentiel et fondamental du système de croissance économique et de développement durable dans le cadre de la Vision 2030 du Royaume.

La stratégie vise à porter les flux nets d'investissements directs étrangers (IDE) à $103 milliards par an et à augmenter les investissements internes pour atteindre environ $4500 milliards de dollars par an d'ici 2030.

En atteignant ces objectifs, il est prévu que le ratio investissement/PIB du Royaume passe de 22% en 2019 à 30% en 2030, ce qui contribuera à la croissance de l'économie saoudienne, afin qu’elle devienne l’une des quinze plus grandes économies mondiales.

Mohammed Al Suwayed, directeur général de Razeen Capital, a dit: «Nous n’avons pas encore de détails concernant les dépenses du gouvernement, mais les chiffres sont trop grands. C’est un projet très ambitieux.»

 «Il faudrait analyser l’impact des dépenses supplémentaires qui ne proviennent pas du gouvernement cette fois-ci mais du secteur privé», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.