Pourquoi les Etats-Unis dominent la course aux Nobel

«Je suis vraiment reconnaissant des opportunités qui m'ont été offertes dans ce pays», s'est réjoui lors d'une conférence de presse Ardem Patapoutian, sacré prix Nobel de médecine 2021 avec David Julius (Photo, AFP)
«Je suis vraiment reconnaissant des opportunités qui m'ont été offertes dans ce pays», s'est réjoui lors d'une conférence de presse Ardem Patapoutian, sacré prix Nobel de médecine 2021 avec David Julius (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

Pourquoi les Etats-Unis dominent la course aux Nobel

«Je suis vraiment reconnaissant des opportunités qui m'ont été offertes dans ce pays», s'est réjoui lors d'une conférence de presse Ardem Patapoutian, sacré prix Nobel de médecine 2021 avec David Julius (Photo, AFP)
  • Huit des 13 lauréats des prix Nobel 2021 sont d'origine américaine, fait révélateur de la domination historique des Etats-Unis au palmarès de ces récompenses
  • L'accent mis sur la recherche fondamentale aux Etats-Unis date de l'après-Seconde Guerre mondiale avec la création de la Fondation nationale américaine des sciences en 1950, qui coordonne encore aujourd'hui les fonds fédéraux alloués aux universités

WASHINGTON: Huit des 13 lauréats des prix Nobel 2021 sont d'origine américaine, fait révélateur de la domination historique des Etats-Unis au palmarès de ces récompenses, qui peut s'expliquer par la force de leurs universités et leur capacité à attirer les talents du monde entier.  

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Lauréats du prix Nobel 2021 (Graphique, AFP) 

Depuis la première cérémonie de remise des prix des Nobel en 1901, les Etats-Unis ont remporté 400 médailles, loin devant le Royaume-Uni avec 138 récompenses et l'Allemagne auréolée de 111 prix (ces chiffres incluent des lauréats liés à plusieurs pays).  

« Je suis vraiment reconnaissant des opportunités qui m'ont été offertes dans ce pays », s'est réjoui lors d'une conférence de presse Ardem Patapoutian, sacré prix Nobel de médecine 2021 avec David Julius, pour leurs découvertes sur la façon dont le système nerveux transmet la température et le toucher.  

M. Patapoutian, Américain d'origine libano-arménienne, a notamment attribué sa victoire à l'université publique de Californie, où il a étudié et où enseigne aussi M. Julius, également Américain. En tout, l'équipe et les professeurs de cette université ont gagné 70 prix Nobel, presque autant que le palmarès total de la France (71 récompenses).  

Les universités américaines caracolent systématiquement en tête des classements internationaux, avec un mélange d'établissements privés ultra-select bénéficiant de larges donations, et de prestigieuses universités publiques.  

Recherche fondamentale  

Syukuro Manabe, co-lauréat du Nobel de physique, qui a quitté le Japon dans les années 1950 et réalisé ses travaux révolutionnaires sur le réchauffement climatique à l'université Princeton, a expliqué aux journalistes qu'aux Etats-Unis, il avait pu pousser ses recherches là où sa curiosité le menait, un élément déterminant pour sa réussite.  

Quittant l'Ecosse pour l'Amérique dans les années 1990, David MacMillan, vainqueur du Nobel de chimie, est aussi enseignant à Princeton, d'où est diplômée la co-lauréate du Nobel de la paix, la journaliste philippino-américaine Maria Ressa.  

L'Américano-canadien David Card, l'Américano-Israélien Joshua Angrist (tous deux à Princeton) et l'Américano-Néerlandais Guido Imbens (Stanford) ont eux reçu lundi le Nobel d'économie.  

Au cœur de ces victoires américaines se trouvent les financements pour la recherche fondamentale, soit des travaux expérimentaux visant à améliorer les théories scientifiques, selon David Baltimore, co-lauréat du Nobel de médecine en 1975.  

C'est un « indicateur important » parce que, contrairement à la recherche scientifique appliquée, le retour sur investissement peut prendre des années, voire des décennies et se révèle souvent imprévisible.  

L'accent mis sur la recherche fondamentale aux Etats-Unis date de l'après-Seconde Guerre mondiale avec la création de la Fondation nationale américaine des sciences en 1950, qui coordonne encore aujourd'hui les fonds fédéraux alloués aux universités.  

La philanthropie et les donations privées jouent aussi un rôle de plus en plus important dans ce financement.  

Si la Chine rattrape progressivement les Etats-Unis en matière de financements globaux pour la recherche (496 milliards contre 569 milliards ajustés selon la parité de pouvoir d'achat en 2017), la liberté académique et la capacité à attirer les cerveaux les plus doués restent un défi pour la puissance chinoise, détaille à l'AFP H.N. Cheng, président de l'American Chemical Society. 

L'Eldorado des jeunes  

Les Etats-Unis bénéficient par ailleurs de leur statut de première économie mondiale.   

« Un scientifique trouvera par exemple plus d'opportunités de travail, pas seulement dans le milieu académique mais aussi dans l'industrie, les laboratoires gouvernementaux ou autres », poursuit H.N. Cheng.    

Les universités américaines récompensent souvent les jeunes chercheurs les plus prometteurs en leur offrant leur propre laboratoire, rappelle par ailleurs Marc Kastner, professeur émérite de physique au MIT.   

« En Europe et au Japon, il y a de grandes équipes dirigées par un professeur très expérimenté et ce n'est que lorsque cette personne prend sa retraite qu'un jeune peut émerger et à ce moment-là, ils n'ont plus forcément leurs idées les plus brillantes », note-t-il.  

La neurobiologiste française d'Harvard Catherine Dulac, qui a remporté le Breakthrough Prize en 2021, prix scientifique américain doté de trois millions de dollars, pour ses recherches sur l'instinct parental, a préféré ne pas rentrer en France lorsqu'elle avait la vingtaine pour cette raison précisément, a-t-elle confié l'année dernière.   

« Les Etats-Unis ont créé une phénoménale culture d'accueil », souligne Stefano Bertuzzi, qui a émigré en Amérique depuis l'Italie et dirige l'American Society for Microbiology.  

Mais il craint, tout comme M. Kastner, qu'une baisse de l'immigration conjuguée à une montée de la xénophobie et du nationalisme aux Etats-Unis rendent le pays moins attractif et menace à terme la domination américaine.   

Les étudiants chinois ont été ainsi particulièrement pointés du doigt sous la présidence de Donald Trump en raison d'inquiétudes sur de potentiels actes d'espionnage. 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.