L’introduction «révolutionnaire» d’un cours de pensée critique dans le programme scolaire saoudien

L’introduction du cours de pensée critique est une initiative «révolutionnaire» pour le Royaume. (AFP)
L’introduction du cours de pensée critique est une initiative «révolutionnaire» pour le Royaume. (AFP)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

L’introduction «révolutionnaire» d’un cours de pensée critique dans le programme scolaire saoudien

  • Le fait que les élèves «soient exposés à des idées différentes et qu’ils y réfléchissent soigneusement est important pour leur développement», indique un expert à Arab News
  • Les projets d’enseignement de la pensée critique et de la philosophie dans les écoles saoudiennes ont été annoncés en 2018 et mis en œuvre cette année

LONDRES: L’introduction d’un cours de «pensée critique» dans le programme scolaire saoudien a été qualifiée de «révolutionnaire». Les projets d’enseignement de la pensée critique et de la philosophie dans les écoles saoudiennes ont été annoncés pour la première fois par le ministre de l’Éducation, le Dr Hamad M. H. al-Sheikh, en 2018. Il avait déclaré à l’époque que ces cours favoriseraient «la tolérance et la compréhension humaine» et contribueraient à éliminer l’extrémisme intellectuel.

Ce nouveau cours, lancé dans le cadre d’un programme plus large, aborde des questions difficiles et les présente aux étudiants comme des problèmes auxquels ils doivent apporter des solutions réfléchies et formulées de manière indépendante. En guise d’introduction, les élèves découvrent l’histoire du scientifique, philosophe et astronome italien Galilée, qui a inventé le télescope, observé les étoiles et est finalement devenu le père de la physique moderne.

Les manuels expliquent que Galilée a été rejeté à son époque pour avoir produit des travaux qui contredisaient les opinions populaires, et son histoire est utilisée pour expliquer la valeur de la pensée critique et de la tolérance des idées des autres, même s’ils voient le monde différemment.

Les questions auxquelles les élèves doivent penser sont difficiles. «Comment peut-on instaurer la paix dans le monde?» sera par exemple l’une des questions posées. Des interrogations qui pousseront les jeunes à réfléchir au monde qui les entoure et à la manière dont ils interagissent avec lui. Elles amèneront aussi les élèves à comprendre que l’intolérance n’a pas sa place dans la société ni dans le monde.

Dans un exemple, les élèves sont invités à se pencher sur le scandale de Charlie Hebdo. Ce journal satirique français avait publié des images extrêmement offensantes de la figure la plus vénérée de l’islam, le Prophète Mahomet.

Les élèves doivent expliquer la décision du magazine de publier ces images, malgré les réactions négatives qu’elles ont suscitées, et proposer une solution pour trouver un équilibre entre le respect de la religion et la liberté d’expression. Marcus Sheff, PDG de l’Institut de contrôle de l’éducation IMPACT-se, affirme à Arab News que l’introduction du cours de pensée critique est une étape «révolutionnaire» pour le Royaume qui préparera ses jeunes à évoluer dans le monde moderne.

«Le fait que les jeunes soient exposés à des idées différentes et qu’ils y réfléchissent soigneusement est déterminant. C’est crucial pour leur développement intellectuel, académique, mais aussi en tant que citoyens», souligne M. Sheff. La méthode d’enseignement des principes est également d’une importance capitale, a-t-il ajouté. On ne dit pas aux élèves ce qu’ils doivent penser, mais on leur apprend à tirer leurs propres conclusions en analysant et en conceptualisant les informations dont ils disposent. Cette forme d’éducation est essentielle pour ces élèves qui revendiqueront un jour leur place de «citoyens d’un monde moderne», note M. Sheff. Elle les aidera à «créer le type de société que nous voulons voir à l’avenir».

IMPACT-se analyse des manuels et des programmes scolaires sur la base des directives et des recommandations de l’ONU et de l’Unesco en matière d’éducation, qui visent à promouvoir le respect, la tolérance et la paix au sein des écoles. «Ce sont des normes très importantes à maintenir. Alors que l’Arabie saoudite se tourne vers l’avenir, je pense que ce que nous pouvons dire en toute confiance, c’est que des décisions ont été prises pour que les jeunes Saoudiens fassent partie de ce processus», poursuit M. Sheff, ajoutant que l’introduction du nouveau cours est conforme à la Vision 2030, programme de réforme du Royaume.

«Nous constatons que de nombreux aspects de la Vision 2030 sont mis en œuvre dans l’éducation, et plus particulièrement dans les manuels scolaires, qui ont une influence extraordinairement forte sur les étudiants à l’intérieur et à l’extérieur de la salle de classe», précise-t-il.

M. Sheff ajoute que les manuels scolaires «transmettent une conscience collective historique et politique, ainsi qu’une vision de la société future, et le rôle que ces jeunes sont censés y jouer». C’est pour cette raison que l’introduction de cours de pensée critique dans le programme saoudien est un «initiative révolutionnaire pour l’Arabie saoudite. Il ne faut pas prendre à la légère son inclusion».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com