Honoré en 2003 à Montpellier, un ex-maire afghan y trouve refuge 18 ans plus tard

Une photographie prise le 8 janvier 2020 montre la façade de la mairie de Montpellier, dans le sud de la France. Pascal GUYOT / AFP
Une photographie prise le 8 janvier 2020 montre la façade de la mairie de Montpellier, dans le sud de la France. Pascal GUYOT / AFP
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Publié le Mercredi 13 octobre 2021

Honoré en 2003 à Montpellier, un ex-maire afghan y trouve refuge 18 ans plus tard

  • Pour la dernière étape d'un périlleux périple, Hakimullah Ghazniwal, 60 ans, voyagera depuis la Macédoine à bord de l'avion du club de handball de Montpellier (MHB)
  • Le 21 août, il avait lancé un appel au secours, via l'adresse email générique de la ville de Montpellier

MONTPELLIER : Sur des photos d'archive, il reçoit la médaille de la ville de Montpellier (Hérault) des mains de son maire Georges Frêche: dix-huit ans plus tard, l'ancien maire d'une ville d'Afghanistan s'apprête à y retourner, pour y trouver refuge.

Pour la dernière étape d'un périlleux périple, Hakimullah Ghazniwal, 60 ans, voyagera depuis la Macédoine à bord de l'avion du club de handball de Montpellier (MHB), a indiqué à l'AFP la mairie de Montpellier. 

Accompagné de son épouse, de ses sept enfants et d'une belle-fille, il est attendu dans la nuit de mercredi à jeudi.

M. Ghazniwal avait été maire de Ghazni, à 150 kms au sud de Kaboul, de 2002 à 2008, puis conseiller du gouvernement, jusqu'à l'arrivée des talibans mi-août.

Le 21 août, il avait lancé un appel au secours, via l'adresse email générique de la ville de Montpellier: "Je suis l'ancien maire de Ghazni, en Afghanistan, et j'ai été très honoré de visiter votre ville et d'y recevoir la médaille d'honneur en 2003. Aujourd'hui, à Kaboul, (...) je sollicite votre aide d'urgence pour sortir du pays avec ma famille, car nous sommes en danger", disait-il, en s'adressant au maire actuel, le socialiste Michaël Delafosse.

Depuis ce jour, la municipalité s'est mobilisée pour faciliter sa sortie d'Afghanistan, avec l'aide de l'ONG Open Society, a expliqué à l'AFP un proche de M. Delafosse: M. Ghazniwal et sa famille "figuraient sur la liste des personnes à évacuer, mais l'attentat (du 26 août) à l'aéroport de Kaboul n'a pas permis de leur délivrer un laissez-passer avant sa fermeture". 

L'ex-maire et ses proches ont finalement rallié en bus Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, le 3 octobre, d'où ils ont pris un vol pour Tbilissi (Géorgie), le 8 octobre, puis Skopje, où, hasard du calendrier, le MHB joue mercredi.

Il faut remonter une vingtaine d'années en arrière pour retracer les liens entre Montpellier et Ghazni. Dans la foulée du 11 septembre 2001, les talibans sont chassés du pouvoir par une coalition internationale et Georges Frêche, maire de Montpellier depuis 1977 (décédé en 2010), entend participer à la reconstruction de l'Afghanistan.

Une délégation montpelliéraine se rend sur place, puis des autobus sont envoyés à Ghazni. Et c'est en 2003 que le maire de cette localité afghane se rend à son tour à Montpellier, y reçoit la médaille de la ville, et assiste, déjà, à un match du MHB.

"C'est cette même personne que la ville de Montpellier secourt aujourd'hui, avec sa famille", explique la mairie actuelle.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.