Procès 13 novembre : «La vie est belle !»

François-Dominique, alors jeune avocat d'affaires de tout juste trente ans, il devait aller au concert avec sa petite amie "fan de rock'n'roll", mais un décès brutal quelques jours plus tôt la pousse à renoncer. Il ira seul - "c'est peut-être ce qui m'a sauvé", dit-il à la barre, pull marine et col de chemise bleue claire. (Photo, AFP)
François-Dominique, alors jeune avocat d'affaires de tout juste trente ans, il devait aller au concert avec sa petite amie "fan de rock'n'roll", mais un décès brutal quelques jours plus tôt la pousse à renoncer. Il ira seul - "c'est peut-être ce qui m'a sauvé", dit-il à la barre, pull marine et col de chemise bleue claire. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 14 octobre 2021

Procès 13 novembre : «La vie est belle !»

  • «Je ne suis pas blessé physiquement, j’ai une chance absolue, je n'ai pas l'impression d'être meurtri psychologiquement»
  • «Ma vie est encore plus belle aujourd'hui, parce que j’ai conscience de la chance que j’ai d'avoir survécu à un évènement pareil et de pouvoir profiter de ce que la vie peut apporter»

PARIS : Il a gardé un billet de cinq euros déchiré dans son portefeuille et n'a jamais réécouté les Eagles of Death Metal. Au procès des attentats du 13 novembre 2015, François-Dominique a parlé mercredi de ses "dix, onze minutes" au Bataclan, de sa "chance absolue" et de son espoir.


Les mots font sourire la salle d'audience, plongée pour la troisième semaine dans les témoignages chavirants des victimes et proches des attaques, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, au nord de la capitale française. "La vie est belle!", vient de lancer à la barre François-Dominique, qui était dans la célèbre salle de concerts parisienne, le Bataclan le 13 novembre 2015.


Alors jeune avocat d'affaires de tout juste trente ans, il devait aller au concert avec sa petite amie "fan de rock'n'roll", mais un décès brutal quelques jours plus tôt la pousse à renoncer. Il ira seul - "c'est peut-être ce qui m'a sauvé", dit-il à la barre, pull marine et col de chemise bleue claire.


Il se place "près de la table de mixage", va se "chercher une bière", aperçoit un musicien avec qui il a joué dans un groupe amateur par le passé: "Malheureusement, il fait partie des gens décédés ce soir-là".


Puis les "rafales" commencent, il "bascule au sol" avec "un mouvement de foule", se "blottit contre des personnes", "par-dessus d'autres personnes", "rampe" vers un "angle mort de la table de mixage, pour être le moins à la vue des terroristes".


Là, "j'ai commencé à faire une analyse de la situation" et "il y a la suffocation qui arrive", "je panique et je me dis, pardonnez ma vulgarité: +Putain de bordel de merde, on est fait comme des rats+".


Puis, "la déflagration de panique s’est transformée en instinct de survie". Il "rampe", aperçoit une sortie de secours, voit "plein de gens se lever, courir, sortir, sans se faire tirer dessus". 


En partant, "j'ai vu un jeune homme aux cheveux frisés avec des yeux plein de peur et de détresse, que j'ai toujours en tête".

«Destruction»

A la sortie, il court éperdument, voit un bus, rentre dedans. Puis il prendra un taxi.


En voulant payer la course, "j’étais tellement stressé que j’ai déchiré mon billet, je l’ai laissé dans mon portefeuille", dit-il en le montrant à la cour. "Je l’avais pas sorti depuis plusieurs années, je m’aperçois qu’il y a une tâche de sang."


"Je ne suis pas blessé physiquement, j’ai une chance absolue, je n'ai pas l'impression d'être meurtri psychologiquement", poursuit François-Dominique. Certes, "il y a l'hypervigilance, au départ, c'était très présent" et "certains moments sont plus difficiles que d'autres", comme l'attentat ayant visé Samuel Paty, l'enseignant décapité après avoir montré en classe des caricatures de Mahomet.


Mais "je me rends compte de la chance que j’aie" par rapport à ceux "dont le quotidien, la vie a été brisée", ajoute-t-il.


Car à la barre, les séquelles psychologiques reviennent, dévastatrices et souvent durables, dans les témoignages.


Quelle est alors "(sa) légitimité ?", s'interroge le trentenaire.


"Je crois que c'est important que des gens comme moi viennent dire que les terroristes ont vraiment échoué dans leur entreprise de destruction et de terreur. Ma vie est encore plus belle aujourd'hui, parce que j’ai conscience de la chance que j’ai d'avoir survécu à un évènement pareil et de pouvoir profiter de ce que la vie peut apporter", affirme-t-il.


"Par exemple, je suis papa aujourd'hui", ajoute-t-il, disant, en pleurant, sa "compassion" pour les parents endeuillés du 13 novembre. 


"Ils ont échoué dans la terreur et le malheur me concernant", ajoute-t-il, avant de conclure sur "une note positive": "La vie est belle !"


En réponse à une question de son conseil, sa profession d'avocat reprend ensuite le dessus. 


"Le droit au procès équitable, le droit d’être défendu, c’est quelque chose qu’on doit porter haut et fort", ajoute-t-il. "Le procès de Charlie est sans doute celui de la liberté de la presse, ce procès est celui de notre humanité. Du fanatisme" mais "aussi du courage".


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.