L'OMS présente sa nouvelle équipe de limiers pour traquer les nouveaux pathogènes

L'Institut de virologie de Wuhan, dans la ville chinoise éponyme, point de départ connu de la pandémie. (Photo, AFP)
L'Institut de virologie de Wuhan, dans la ville chinoise éponyme, point de départ connu de la pandémie. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 14 octobre 2021

L'OMS présente sa nouvelle équipe de limiers pour traquer les nouveaux pathogènes

  • L'Organisation mondiale de la santé veut éviter de futures pandémies ou se tenir prête à faire face aux dangers à venir
  • La tâche s’annonce lourde à mener sous l'ombre pesante de l'enquête sur les origines du Covid-19, qui piétine

GENEVE : L'OMS a dévoilé mercredi l'équipe de scientifiques chargée d'étudier de nouveaux agents pathogènes et éviter de futures pandémies, une lourde tâche à mener sous l'ombre pesante de l'enquête sur les origines du Covid-19, qui piétine.

Ces dernières années, un nombre croissant d'agents pathogènes à haut risque sont apparus ou réapparus, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le MERS-CoV, la grippe aviaire, mais aussi les virus de Lassa, Marbourg, Ebola et, dernièrement, le SARS-CoV-2, à l'origine de la pandémie de coronavirus.

"L'émergence de nouveaux virus susceptibles de déclencher des épidémies et des pandémies est une réalité incontournable de la nature, et si le SARS-CoV-2 est le plus récent de ces virus, il ne sera pas le dernier", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en conférence de presse.

Le Covid ayant montré que le monde n'était pas prêt, le patron de l'OMS a annoncé cet été le lancement d'un "Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes", baptisé SAGO selon l'acronyme anglais.

Après un appel à candidatures, l'OMS en a sélectionné 26 sur 700, parmi lesquels, outre le virologue allemand Christian Drosten, figurent Inger Damon, des Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Jean-Claude Manuguerra, virologue à l'Institut Pasteur en France, et Yungui Yang, directeur adjoint de l'Institut de génomique de Pékin.

Ils auront la lourde tâche d'enquêter sur les nouveaux agents pathogènes et de se pencher à nouveau sur l'origine du coronavirus, en publiant une "évaluation indépendante" des diverses conclusions scientifiques et techniques à ce sujet.

"Ce groupe consultatif conseillera l'OMS sur les prochaines mesures à prendre d'urgence, puis l'OMS travaillera avec tous les Etats membres, y compris la Chine, pour mener à bien ce qui doit être fait. (...) Il n'y a pas de temps à perdre", a déclaré la responsable de la gestion de l'épidémie de Covid-19 à l'OMS, Maria Van Kerkhove.

Le 13 août, la Chine a rejeté l'appel de l'OMS à une nouvelle enquête sur place, en jugeant la première suffisante.

Mais Mme Van Kerkhove a indiqué s'attendre à ce que le Sago recommande que de nouvelles études soient rapidement menées en Chine et éventuellement ailleurs, et a appelé les pays à coopérer.

"C'est peut-être notre dernière chance de comprendre les origines de ce virus de façon collective et responsable", a affirmé Michael Ryan, directeur du Programme d'urgence sanitaire de l'OMS.

A Genève, l'ambassadeur chinois, Chen Xu, a indiqué mercredi aux journalistes accrédités auprès de l'ONU que ce n'était pas aux politiques de décider où les experts devaient se rendre.

Après l'établissement du groupe d'experts, "nous ferons de notre mieux pour soutenir l'OMS et coopérer avec elle sur l'étude scientifique des origines", a ajouté le conseiller chinois Feng Yong, en charge des questions de santé publique.

Certains experts sélectionnés pour rejoindre les rangs du Sago ont déjà participé à la mission scientifique conjointe OMS-Chine sur les origines du Covid, comme la Néerlandaise Marion Koopmans et le Vietnamien Hung Nguyen.

Après un séjour en janvier à Wuhan (Chine), point de départ connu de la pandémie, leur rapport, publié le 29 mars, énumérait quatre scénarios plus ou moins probables. Celui qui était jugé le plus vraisemblable était la transmission du virus à l'homme par l'intermédiaire d'un animal infecté par une chauve-souris.

Venaient ensuite les hypothèses d'une transmission directe sans animal intermédiaire, d'une transmission par la nourriture, notamment la viande surgelée, et enfin d'une fuite accidentelle de laboratoire, toutefois jugée "extrêmement improbable".

Le fait d'écarter d'emblée cette hypothèse avait valu les critiques les plus virulentes aux auteurs du rapport, accusés d'atténuer la responsabilité de la Chine. Le patron de l'OMS avait ensuite rapidement assuré que toutes les hypothèses restaient sur la table.

"Un accident de laboratoire ne peut être exclu tant qu'il n'y a pas de preuves suffisantes pour le faire et que ces résultats ne sont pas ouvertement divulgués", a-t-il écrit dans un éditorial publié mercredi dans la revue Science.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

Short Url
  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Short Url
  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.