A Lesbos, la police évacue les réfugiés à la rue vers un nouveau camp

De nombreux migrants ont trouvé refuge dans une aire de parking de supermarché à Lesbos. (Photo AFP).
De nombreux migrants ont trouvé refuge dans une aire de parking de supermarché à Lesbos. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 17 septembre 2020

A Lesbos, la police évacue les réfugiés à la rue vers un nouveau camp

  • Les autorités grecques et l'ONU construisent depuis samedi un nouveau camp à partir duquel, assurent-ils, les procédures d'asile pourront reprendre
  • Le ministre grec de la Protection civile Michalis Chrysochoidis a estimé que "la moitié" des exilés pourrait quitter Lesbos "d'ici Noël" et "les autres d'ici Pâques"

GRECE : La police grecque a commencé jeudi à évacuer une partie des milliers de réfugiés jetés à la rue par l'incendie de Moria vers un nouveau camp, "provisoire" ont promis l'ONU et les autorités grecques, qui ont évoqué Pâques comme date butoir pour transférer les exilés de l'île de Lesbos.

Vers 07h00 locales (04h00 GMT), la police, présente en force après avoir bloqué la zone à Médecins sans frontières et aux médias, faisait le tour des tentes, dans le calme, pour progressivement vider le secteur de ses sans-abri et les emmener vers le nouveau camp érigé à la hâte après l'incendie, il y a une semaine. 

Sous un soleil déjà chaud, et sur fond de pleurs d'enfants, plusieurs réfugiés pliaient leurs couvertures, apportaient des sacs contenant leurs affaires sauvées des flammes la semaine dernière, ou se mettaient à démonter les tentes de bric et de broc installées sur l'asphalte.

Des femmes et des enfants rejoignaient également la barrière de police, baluchons sur le dos, a constaté un journaliste de l'AFP.

"L'objectif est de protéger la santé publique", a déclaré à l'AFP Theodoros Chronopoulos, porte-parole de la police. Il a confirmé une "opération en cours" qui "répond à des fins humanitaires".

Quelque 70 femmes policiers, y participent, a-t-il précisé. Sur des vidéos diffusées par la police, on voit des femmes policiers en uniforme blanc discutant avec des familles et des femmes réfugiées.

Depuis l'incendie de Moria, où vivaient près de 13.000 réfugiés dans des conditions dramatiques, des milliers de personnes s'étaient installées sous des abris de fortune sur un coin de route et des parkings de supermarché fermés.

Médecins sans frontières, qui a ouvert une clinique d'urgence dans cette zone, s'est vu interdire l'accès dans la nuit, alors que des rumeurs d'évacuation couraient, a indiqué l'ONG à l'AFP. A 07h30 (04H30 GMT), ses membres ne pouvaient toujours pas rejoindre leur clinique.

"Un opération de police est en cours pour emmener les réfugiés vers le nouveau camp. Cela ne devrait pas empêcher l'aide médicale", a twitté l'ONG. 

Poussés par l'épuisement

Le camp de Moria, le plus grand d'Europe, mis en place il y a cinq ans au pic de la crise migratoire, a été entièrement détruit par l'incendie, prémédité selon les autorités grecques. Six jeunes migrants afghans ont été arrêtés, dont quatre ont été mis en examen pour "incendie volontaire".

Les autorités grecques et l'ONU construisent depuis samedi un nouveau camp à partir duquel, assurent-ils, les procédures d'asile pourront reprendre. Mais de nombreux réfugiés ont refusé de s'y installer, par crainte de se voir de nouveau coincés pendant des mois dans l'attente d'un éventuel transfert vers le continent grec, ou un autre pays européen.

Mais, poussés par l'épuisement d'une semaine à la rue sous un soleil de plomb, sans sanitaires, un mouvement a fini par s'amorcer vers le nouveau camp, où plusieurs centaines de migrants sont arrivés mercredi, selon des humanitaires.

Selon les derniers chiffres des autorités grecques, mardi, 1.200 personnes avaient rejoint ce camp d'urgence, érigé non loin des ruines de Moria.

Mercredi soir, 1.000 tentes, pouvant chacune accueillir 8 à 10 personnes, y étaient érigées. Des tentes médicales doivent encore être dressées, et deux zones de quarantaine sont prévues alors que quelques dizaines de cas de Covid ont été détectés - mais pour l'heure sans gravité. 

L'objectif de ce nouveau camp, "provisoire", ont promis les autorités, est que les réfugiés "puissent progressivement, et dans le calme, quitter l'île pour Athènes" ou "être réinstallés ailleurs", a indiqué mercredi le représentant en Grèce du Haut commissariat de l'ONU aux Réfugiés en Grèce, Philippe Leclerc.

"Le HCR pousse les autorités (grecques) à accélérer le processus (de demande d'asile) pour que les gens ne restent pas trop longtemps" ici, a-t-il ajouté. 

Le ministre grec de la Protection civile Michalis Chrysochoidis a estimé que "la moitié" des exilés pourrait quitter Lesbos "d'ici Noël" et "les autres d'ici Pâques".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.