Le minage de bitcoin, ce «cadeau involontaire» de la Chine aux Etats-Unis

La plus grande ferme de bitcoins des Etats-Unis, à Rockdale au Texas (Photo, AFP).
La plus grande ferme de bitcoins des Etats-Unis, à Rockdale au Texas (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 17 octobre 2021

Le minage de bitcoin, ce «cadeau involontaire» de la Chine aux Etats-Unis

  • Les Américains entendent jouer un rôle central dans les cryptomonnaies, maintenant que la Chine a décidé de déserter le secteur
  • La Chine a ouvert un boulevard aux Etats-Unis en intensifiant sa lutte aussi bien contre les transactions en bitcoins que contre leur fabrication

ROCKDALE: Dans la petite ville de Rockdale, au Texas, un immense chantier balayé par les vents illustre à lui seul le rôle central qu'entendent jouer les Américains dans les cryptomonnaies, maintenant que la Chine a décidé de déserter le secteur.

Avec une capacité de 750 mégawatts, la plus grande ferme de bitcoins du pays compte déjà plus de 100.000 ordinateurs dans trois bâtiments de 350 mètres de long. Dans quelques mois, ils seront sept.

La Chine a ouvert un boulevard aux Etats-Unis en intensifiant sa lutte aussi bien contre les transactions en bitcoins que contre leur minage, leur fabrication dans ces fermes grâce à la résolution d'équations complexes par des milliers d'ordinateurs.

Pour effectuer ces opérations énergivores, l'électricité bon marché du Texas constitue son atout-maître en plus de son environnement pro-business et de sa main d'oeuvre qualifiée, d'après Chad Everett Harris, PDG et co-créateur de Whinstone, propriétaire de la ferme de Rockdale.

"Tous les leaders de cette industrie veulent venir au Texas!", sourit-il depuis un des baraquements provisoires de son usine-chantier, casquette vissée sur la tête.

Originaire de La Nouvelle-Orléans, il a commencé à miner de chez lui en janvier 2018, avec un ordinateur qui lui rapportait 60 dollars par jour, et a revendu sa ferme 651 millions d'euros en mai dernier à l'entreprise américaine Riot Blockchain.

Répression chinoise

En septembre 2019, la Chine était encore le principal producteur mondial de bitcoins, à l'origine de deux-tiers des minages.

Mais soucieuse de lancer sa propre cryptodevise, le gouvernement chinois intensifie chaque jour son offensive contre les nombreux acteurs du secteur qui prospéraient jusque-là sur son territoire.

Mercredi, des données publiées par l'Université de Cambridge montraient que le minage de bitcoins avait plus que doublé aux Etats-Unis entre mai et août dernier, amenant la part américaine à 35,4% de l'activité.

Sam Tabar, directeur de la stratégie chez l'entreprise de minage Bit Digital, qui opère aux États-Unis et au Canada, indique avoir commencé son retrait de Chine en 2020 et l'avoir accéléré à mesure que la répression s'intensifiait.

"L'interdiction par la Chine du minage de bitcoins a été un cadeau involontaire fait aux Etats-Unis", explique-t-il. "Grâce à leur interdiction, un secteur entier a migré vers l'Amérique du Nord, avec des savoir-faire et des équipements de pointe".

Après que leurs investissements aient tourné court à cause du régime autoritaire chinois, plusieurs investisseurs ont vu les États-Unis comme une destination idéale, avec son système politique démocratique, sa justice indépendante et sa sacro-sainte protection de la propriété privée.

"Quand vous vous apprêtez à investir à long terme dans un pays et à y accumuler des richesses, vous voulez être certain que tout ne sera pas volé par l'Etat", explique David Yermack, expert en cryptomonnaies à l'université de New York.

Même si d'après lui, le basculement opéré vers les Etats-Unis n'est que provisoire car l'Europe du Nord possède une énergie propre, bon marché et abondante, en plus d'un climat à même d'aider au refroidissement des immenses salles d'ordinateurs en activité.

Coût environnemental

En attendant, la montée en puissance américaine dans le minage a attisé les critiques contre son coût environnemental. Chaque année, le minage de bitcoin consomme autant d'électricité que toutes les Philippines, d'après l'université de Cambridge.

"Le minage de bitcoins au Texas utilise moins de 2% de toute l'énergie présente", rassure Chad Everett Harris, qui considère que la consommation de son usine de Whinstone "aide à stabiliser le réseau".

Et d'ajouter: "Notre profil énergétique est le même qu'Ercot", le gestionnaire de réseau de distribution d'électricité du Texas, dont l'énergie en 2020 était à 23% éolienne, 11% nucléaire et 2% solaire, le reste venant du gaz naturel (46%) et du charbon (18%).

Le marché dérégulé du Texas offre une grande flexibilité aux entreprises, explique Viktoriya Zotova, professeure d'économie à l'université de Georgetown. "En principe, elles peuvent décider d'acheter de l'électricité quand elle est bon marché et de ne pas en acheter quand elle est chère".

Bit Digital possède un site à Buffalo dans l'Etat de New York. Sam Tabar note que cette ville était un des plus gros centres industriels du pays, avant que ses emplois ne quittent le territoire national pour la Chine.

"La boucle est bouclée !", conclut-il avec ironie.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.