Enquête sur l'assaut du Capitole: le Congrès et les manœuvres de Trump

Ce devait être une semaine critique pour la commission parlementaire enquêtant sur l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier, qui se concentre sur le rôle joué par l'ex-président Donald Trump. (AFP)
Ce devait être une semaine critique pour la commission parlementaire enquêtant sur l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier, qui se concentre sur le rôle joué par l'ex-président Donald Trump. (AFP)
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Publié le Dimanche 17 octobre 2021

Enquête sur l'assaut du Capitole: le Congrès et les manœuvres de Trump

  • Steve Bannon, ancien conseiller du milliardaire républicain, et l'ex-conseiller à la sécurité, Kash Patel, devaient être entendus jeudi
  • Ce combat pourrait prendre des mois, voire des années, si le New-Yorkais de 75 ans est déterminé à s'opposer à chaque assignation, et à aller si besoin jusqu'à la Cour suprême

WASHINGTON: Ce devait être une semaine critique pour la commission parlementaire enquêtant sur l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier, qui se concentre sur le rôle joué par l'ex-président Donald Trump. Mais les attentes ont été déçues.


Steve Bannon, ancien conseiller du milliardaire républicain, et l'ex-conseiller à la sécurité, Kash Patel, devaient être entendus jeudi. L'ancien chef de cabinet Mark Meadows et Dan Scavino, autrefois responsable des réseaux sociaux, devaient eux être questionnés le lendemain.


Aucun, cependant, ne s'est présenté, après que Donald Trump a invoqué le droit de l'exécutif à garder certaines informations secrètes pour éviter qu'ils ne témoignent, mettant en évidence les limites du pouvoir d'enquête du Congrès quand les dirigeants refusent de rendre des comptes.


La commission d'enquête de la Chambre des représentants a promis plusieurs fois d'être sévère avec les personnes qui ne répondent pas à leur convocation, et a annoncé avoir initié des poursuites contre Steve Bannon.


La commission n'a pour le moment connu que des succès modérés. L'ancien ministre de la Justice par intérim, Jeffrey Rosen, a notamment témoigné des pressions exercées par M. Trump pour impliquer son ministère dans la campagne de désinformation de l'ancien président sur la fraude électorale.


Mais, selon ses détracteurs, le Congrès n'est pas parvenu à empêcher M. Trump de faire obstruction à son enquête.

«Coup d'Etat au ralenti»
D'après Fiona Hill, chargée de recherche à la Brookings Institution et ancienne collaboratrice du milliardaire, sa défiance à l'égard du Congrès et ses mensonges sur la fraude électorale relèvent d'un "coup d'Etat au ralenti".


Le Congrès peut emprunter plusieurs voies juridiques pour déjouer les manœuvres du camp Trump. Mais l'ancienne star de télé-réalité, deux fois mis en accusation devant le Congrès et deux fois acquitté, pourrait utiliser un certain nombre d'astuces.


La Cour suprême a statué que les présidents ont le droit de garder certains documents et discussions confidentiels, et Donald Trump est loin d'être le premier à en profiter.


Il a invoqué pour la première fois ces prérogatives de l'exécutif en 2019, afin de refuser au Congrès l'accès à l'intégralité du rapport Mueller sur l'ingérence russe dans l'élection américaine.


Mais c'est généralement le locataire actuel du Bureau ovale qui décide quand ce droit s'applique, pas son prédécesseur. Or Joe Biden a jusque-là rejeté les revendications de Donald Trump.


Ce combat pourrait prendre des mois, voire des années, si le New-Yorkais de 75 ans est déterminé à s'opposer à chaque assignation, et à aller si besoin jusqu'à la Cour suprême.

Entrave au travail du Congrès 
Historiquement, le Congrès a contourné les tribunaux en utilisant "l'entrave au travail du Congrès" pour faire respecter les citations à comparaître, en ordonnant au sergent d'armes d'arrêter et d'incarcérer les témoins récalcitrants.


Cette méthode n'a pas été utilisée contre l'exécutif depuis plus de 80 ans.


Steve Bannon est lui poursuivi pour des charges criminelles d'entrave au travail du Congrès, plus simples, en vertu d'une loi de 1857, qui en fait un crime fédéral passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 12 mois. 


Cela requiert un vote de la Chambre pour soumettre la question au ministère de la Justice.


Mais en 1984, ce ministère avait déclaré qu'il ne poursuivrait pas les responsables de l'exécutif pour entrave au travail du Congrès lorsqu'elle est basée sur le droit de l'exécutif à garder certaines informations secrètes.


Même quand ce n'est pas le cas, les autorités y ont rarement recours. Depuis 2008, la Chambre a cité au moins six responsables actuels ou anciens de la Maison Blanche, mais aucune mesure n'a été prise.


"En raison de ce pouvoir discrétionnaire, l'entrave au travail du Congrès a été rendue presque inefficace", a déclaré le Congressional Research Service dans un rapport l'an dernier.


Même si le ministre de la Justice Merrick Garland approuve les poursuites, cela pourrait prendre des mois.


Une troisième option est possible: recourir à une procédure civile devant les tribunaux.


Le Congrès peut demander à un juge fédéral de faire respecter ses citations à comparaître - les témoins qui les défient feraient ainsi entrave à la bonne marche de la justice.


Mais le temps, encore une fois, est un problème ici.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.