Malgré les pourparlers de Genève, pas d’accord de paix en vue au Yémen

Les espoirs d'une nouvelle série de pourparlers de paix ont été ravivés (Photo, Reuters)
Les espoirs d'une nouvelle série de pourparlers de paix ont été ravivés (Photo, Reuters)
Short Url
Publié le Vendredi 18 septembre 2020

Malgré les pourparlers de Genève, pas d’accord de paix en vue au Yémen

  • 1420 prisonniers devraient être libérés dans la première étape
  • Certains experts yéménites restent pessimistes quant aux perspectives de paix étant donné la poursuite des opérations militaires intensives sur le terrain

AL-MUKALLA: Pour la première fois depuis février, le gouvernement yéménite et des représentants Houthis se réuniront à Genève vendredi ou samedi pour discuter des touches finales de l'accord d'échange de prisonniers.

Les pourparlers directs ont ravivé l'espoir de voir les discussions renforcer la confiance et permettre non seulement de libérer des centaines de prisonniers, mais d’ouvrir la voie à une nouvelle série de pourparlers de paix entre les parties en guerre et signer une fin aux combats.

Majed Fadhail, vice-ministre des Droits de l'Homme et membre de la délégation gouvernementale, a déclaré à Arab News que les auront leur fondement dans des discussions précédentes à Amman en février, quand les deux parties ont accepté d'échanger des centaines de prisonniers.

« La première étape verra la libération de 1 420 prisonniers », a-t-il dit tout en ajoutant que tous les prisonniers, y compris les hauts responsables militaires et civils du gouvernement, ainsi que les autres détenus dans les prisons houthies, seraient libérés ultérieurement.

Selon les experts du conflit yéménite, si les pourparlers réussissent à libérer les prisonniers, ils pourraient ouvrir la voie à d'autres mesures de renforcement de la confiance négociées par l’émissaire onusien au Yémen, Martin Griffiths. Ce dernier a déclaré à plusieurs reprises que sa priorité absolue était de convaincre les parties en guerre d'accepter sa proposition de cessez-le-feu qui arrêterait les hostilités sur les champs de bataille et ouvrirait des couloirs humanitaires à travers le pays.

Cependant, certains experts yéménites restent pessimistes quant aux perspectives de paix étant donné la poursuite des opérations militaires intensives sur le terrain.

L’analyste politique yéménite Saleh Al-Baydani, a déclaré jeudi à Arab News que les pourparlers sur les prisonniers pourraient subir le même sort que les négociations précédentes « qui ont échoué lorsque les Houthis soutenus par l'Iran ont refusé de libérer les hauts commandants et les responsables gouvernementaux, insistant à échanger leurs combattants contre des civils kidnappés à Sanaa et dans d'autres zones sous leur contrôle ». A cet effet, Al-Baydani a affirmé que si l'échange de prisonniers réussirait, de solides garanties de l'ONU sur la cessation par les Houthis de leurs activités seraient nécessaires.

En se référant à l’intensification des combats, à l’aggravation de la crise humanitaire et à la pandémie de coronavirus, l'envoyé de l'ONU au Yémen a déclaré lors de son dernier briefing au Conseil de sécurité de l'ONU que le pays s'éloignait encore et encore de la paix.

« Plus tôt cette année, j'ai averti que le Yémen était à un moment critique. J'ai dit que soit les armes deviendraient silencieuses et le processus politique reprendrait, soit le Yémen abandonnerait cette voix vers la paix; hélas, c'est exactement ce qui semble se passer », a déclaré l'envoyé de l'ONU au Yémen.

Al-Baydani partage l’avis de l’émissaire onusien, pour qui le moment n’est pas encore propice pour des pourparlers de paix, en raison de la détermination des Houthis à contrôler de nouvelles zones dans le nord du Yémen, y compris la ville stratégique de Marib.

«Je ne crois pas que l'atmosphère soit prête pour un règlement politique en raison de l'accélération des opérations militaires», a-t-il déclaré.

Malgré les appels locaux et internationaux pour mettre fin à leur offensive contre la ville densément peuplée de Marib, les Houthis ont renouvelé leurs promesses de s’emparer de la ville.

Mercredi, le général Jalal Al-Rowaishan, un ministre houthi, a déclaré à un journal local que le mouvement était déterminé à expulser les forces gouvernementales de Marib en dépit d’une énorme pression internationale.

L'émissaire de l'ONU a précédemment averti que les combats à Marib constitueraient une grave menace pour des dizaines de milliers de personnes qui ont cherché refuge dans la ville, ajoutant qu'il serait impossible de parvenir à un accord de compromis au Yémen si les Houthis prenaient le contrôle de Marib.

« En termes assez simples, Si Marib tombe, cela saperait les perspectives d'un processus politique inclusif qui entraîne une transition basée sur le partenariat et la pluralité », a déclaré Griffiths.                   Les analystes estiment que les Houthis ne prônent pas une approche de paix, et qu'ils sont dans un état de course contre la montre pour saisir Marib avant que la pression internationale n'augmente.

« L'attaque contre Marib est une tentative de contrôler le dernier bastion du gouvernement légitime dans le nord du Yémen afin de devancer toute pression internationale pour arrêter la guerre au Yémen et saper toute initiative de règlement globale proposée par Griffiths », a conclu Al-Baydani.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Short Url
  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Short Url
  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
Short Url
  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.