Des élus américains recommandent des poursuites contre Steve Bannon

L'ancien conseiller de Donald Trump refuse de participer aux investigations sur l'assaut contre le Capitole du 6 janvier. (Photo, AFP)
L'ancien conseiller de Donald Trump refuse de participer aux investigations sur l'assaut contre le Capitole du 6 janvier. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 20 octobre 2021

Des élus américains recommandent des poursuites contre Steve Bannon

  • L’ancien conseiller était l'un des artisans de la campagne victorieuse de Trump en 2016 avant d'être poussé vers la sortie par son président
  • Dans les derniers jours de son mandat, Trump lui a accordé sa clémence, mettant un terme à des poursuites pour détournement de fonds

WASHINGTON : Une commission d'enquête parlementaire américaine s'est prononcée jeudi en faveur de poursuites judiciaires pour "entrave au travail du Congrès" contre Steve Bannon, un ancien conseiller de Donald Trump qui refuse de participer aux investigations sur l'assaut contre le Capitole.

"M. Bannon se conformera à notre enquête, ou il fera face aux conséquences", a déclaré le démocrate Bennie Thompson, qui dirige cette commission décriée par Donald Trump et ses alliés.

"Nous ne pouvons pas permettre à quiconque de se dresser en obstacle au travail de la commission spéciale tandis que nous travaillons à établir les faits. Les enjeux sont simplement trop grands", a-t-il ajouté avant un vote à l'unanimité des neuf membres en faveur des poursuites.

Steve Bannon avait été convoqué jeudi devant cette commission spéciale de la Chambre des représentants qui enquête sur le rôle de l'ancien président républicain dans l'attaque de ses partisans contre le siège du Congrès le 6 janvier, au moment où les élus certifiaient la victoire de Joe Biden à la présidentielle.

Mais il ne s'est pas présenté devant les élus.

Cette recommandation de la commission d'enquête doit désormais faire l'objet d'un vote en séance plénière à la Chambre, où les démocrates sont majoritaires, en vue de sa transmission au ministre de la Justice. Merrick Garland décidera s'il convient d'inculper Steve Bannon, qui encourt en théorie jusqu'à un an de prison.

M. Bannon, 67 ans, avait été l'un des artisans de la campagne présidentielle victorieuse de Donald Trump en 2016 avant d'être poussé vers la sortie par le milliardaire républicain. Dans les derniers jours de son mandat, le président lui a accordé sa clémence, mettant un terme à des poursuites pour détournement de fonds.

Même s'il n'exerçait aucune fonction officielle le 6 janvier, il semble avoir parlé de la manifestation du 6 janvier avec le président dans les jours précédant l'assaut, selon la commission.

Outre ce conseiller, quatre autres proches de Donald Trump ont reçu des assignations de la commission spéciale, exigeant des documents ou leur témoignage.

L'ancien président leur a demandé de ne pas s'y plier, invoquant le droit de l'exécutif à garder certaines informations secrètes. Mais pour les démocrates, cette prérogative ne s'applique qu'au président en exercice.

Le débat juridique devrait se mener devant les tribunaux et risque de ralentir les travaux de la commission.

Vendredi, le président Joe Biden avait déclaré que ceux qui ignoraient les assignations de la commission devaient être poursuivis. Un porte-parole du ministre de la Justice avait cependant déclaré dans la foulée que le ministère prenait "des décisions en toute indépendance dans toutes les poursuites, basées seulement sur les faits et le droit".


Procès antitrust: Apple assure que Google est le meilleur moteur de recherche en ligne

Eddy Cue, Senior Vice President for Services d'Apple, arrive au Palais de justice américain Prettyman le 26 septembre 2023 à Washington, DC. (AFP)
Eddy Cue, Senior Vice President for Services d'Apple, arrive au Palais de justice américain Prettyman le 26 septembre 2023 à Washington, DC. (AFP)
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  • Un procès historique s'est ouvert le 12 septembre contre le géant d'internet, accusé d'abus de position dominante par le gouvernement américain
  • Google a dix semaines d'auditions pour tenter de persuader le juge fédéral Amit Mehta que les accusations du gouvernement sont infondées

WASHINGTON: Appelé à la barre mardi pour témoigner dans le procès contre Google, un haut responsable d'Apple a assuré que le célèbre moteur de recherche était selon lui le meilleur produit pour les utilisateurs de ses smartphones.

Un procès historique s'est ouvert le 12 septembre contre le géant d'internet, accusé d'abus de position dominante par le gouvernement américain.

D'après le ministère de la Justice, Google a bâti son empire grâce à des contrats d'exclusivité illégaux avec des entreprises telles que Samsung, Apple et Mozilla, pour que son outil soit installé par défaut sur leurs appareils et services, et empêcher ainsi toute alternative d'émerger.

"Je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui soit aussi bon que Google en matière de recherche en ligne", a déclaré à la cour Eddy Cue, un vice-président d'Apple.

"Il n'y avait pas d'alternative viable à Google à l'époque. Et nous n'avons jamais vraiment envisagé d'en choisir une autre", a-t-il ajouté.

M. Cue faisait référence à une série d'accords qui ont débuté en 2002: Google a versé des milliards de dollars à Apple pour obtenir une place de choix sur ses appareils électroniques.

L'accord a été mis à jour en 2016, pour que le fabricant de l'iPhone reçoive une plus grande part des revenus publicitaires de Google dérivés de son moteur de recherche, via Safari, le navigateur internet d'Apple.

Le témoignage de M. Cue n'a été que brièvement public, avant de continuer à huis clos, les entreprises craignant de partager des données sensibles.

Google a dix semaines d'auditions pour tenter de persuader le juge fédéral Amit Mehta que les accusations du gouvernement sont infondées.

C'est la première fois que les procureurs américains s'attaquent de front à une grande entreprise technologique depuis que Microsoft a été pris pour cible, il y a plus de vingt ans, au sujet de la domination de son système d'exploitation Windows.

Le procès doit permettre de déterminer si Google doit le succès de son moteur de recherche à ses performances ou à des pratiques anticoncurrentielles.

Les audiences ont déjà révélé que Google verse chaque année 10 milliards de dollars à Apple et à d'autres entreprises pour garantir son statut de moteur de recherche par défaut sur les téléphones et les navigateurs web.


Assassinat d'un leader sikh: l'Inde se dit prête à examiner d'éventuelles preuves apportées par le Canada

Des manifestants tiennent un panneau représentant le premier ministre indien Narendra Modi lors d'un rassemblement sikh devant le consulat indien à Toronto pour sensibiliser à l'implication présumée du gouvernement indien dans l'assassinat du séparatiste sikh Hardeep Singh Nijjar en Colombie-Britannique, le 25 septembre 2023. (AFP)
Des manifestants tiennent un panneau représentant le premier ministre indien Narendra Modi lors d'un rassemblement sikh devant le consulat indien à Toronto pour sensibiliser à l'implication présumée du gouvernement indien dans l'assassinat du séparatiste sikh Hardeep Singh Nijjar en Colombie-Britannique, le 25 septembre 2023. (AFP)
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  • Les relations entre l'Inde et le Canada se sont nettement détériorées depuis que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a suggéré que New Delhi était impliqué dans l'assassinat en juin de Hardeep Singh Nijjard, un ressortissant canadien
  • Des centaines de sikhs ont manifesté lundi contre le gouvernement indien devant les missions diplomatiques de l'Inde au Canada

NEW YORK: L'Inde s'est dit prête mardi à examiner des éléments de preuves présentés par le Canada, qui l'accuse d'être impliquée dans l'assassinat d'un leader sikh près de Vancouver, tout en réitérant ses critiques envers Ottawa.

Les relations entre l'Inde et le Canada se sont nettement détériorées depuis que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a suggéré que New Delhi était impliqué dans l'assassinat en juin de Hardeep Singh Nijjard, un ressortissant canadien.

Comme on lui demandait si l'Inde étudierait des éléments fournis par le Canada, le chef de la diplomatie indienne, en visite à New York à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies, a assuré que New Delhi examinerait les preuves apportées par n'importe quel pays.

"S'il y a un incident qui pose problème et que quelqu'un me donne des informations précises en tant que gouvernement, bien entendu que j'examinerais la question", a déclaré Subrahmanyam Jaishankar.

Les accusations d'Ottawa, qualifiées  d'"absurdes" par l'Inde, ont provoqué une crise diplomatique majeure entre les deux pays, marquée par des expulsions réciproques de diplomates, et l'arrêt momentané du traitement des demandes de visas au Canada par le gouvernement indien.

"Nous avons en réalité harcelé les autorités canadiennes, nous leur avons donné énormément d'informations sur des responsables de la criminalité organisée qui opèrent depuis le Canada", a assuré le chef de la diplomatie indienne, en référence au mouvement indépendantiste sikh qui prône la création d'un Etat, le "Khalistan", dans le nord de l'Inde.

"Notre inquiétude porte que sur le fait que le Canada a été très permissif pour des raisons politiques", a-t-il accusé.

"Nous nous trouvons dans une situation où nos diplomates sont menacés, nos consulats attaqués", a-t-il fustigé.

Des centaines de sikhs ont manifesté lundi contre le gouvernement indien devant les missions diplomatiques de l'Inde au Canada.

Le Canada abrite la communauté sikhe la plus importante du monde en dehors de l'Inde, avec 770 000 Canadiens qui revendiquaient en 2021 leur appartenance à cette dernière, soit 2% de la population du pays.


En Grèce, les victimes des inondations luttent pour reconstruire le peu qu'il reste

Cette photographie prise le 26 septembre 2023 montre des maisons endommagées après le retrait des eaux de crue de la tempête Daniel, dans le village de Vlochos, dans le centre de la Grèce. (Photo, AFP)
Cette photographie prise le 26 septembre 2023 montre des maisons endommagées après le retrait des eaux de crue de la tempête Daniel, dans le village de Vlochos, dans le centre de la Grèce. (Photo, AFP)
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  • Un nouveau front orageux, baptisé Elias par les météorologues, a commencé de s'abattre sur la Grèce mardi avec de fortes pluies et de la neige attendue à certains endroits
  • Le gouvernement a promis plus de deux milliards d'euros de fonds pour aider les habitants de la région à reconstruire leurs vies

VLOCHOS: Lorsque la tempête Daniel a déversé début septembre des trombes d'eau sur son village de Vlochos en Grèce centrale, Nikos Falangas a juste eu le temps de s'enfuir de sa maison avec sa femme et son enfant.

Trois semaines plus tard, alors que des tonnes de boue recouvrent encore une partie du village, cet employé de 51 ans a du mal à croire qu'il "reste si peu" de sa maison familiale.

"Tout ce que j'ai pu sauver, c'est une photo de famille et des jouets de mon enfant. C'est tout ce qui reste de la maison où je suis né et où j'ai grandi", raconte-t-il à l'AFP, les yeux embués de larmes.

"Les mots ne suffisent pas pour décrire la tragédie que nous vivons", poursuit-il.

Cette violente tempête, imputée au changement climatique et qui s'est abattue entre les 5 et 7 septembre, a fait 17 morts et dévasté la Thessalie, l'une de principales plaines agricole vitale pour le pays.

Les pluies diluviennes ont noyé des dizaines de milliers d'animaux d'élevage tout en détruisant des entrepôts contenant des céréales mais aussi des engrais, des désherbants, de l'essence et d'autres produits chimiques, laissant derrière elle un mélange toxique.

Cette tempête s'est ensuite déplacée vers la Libye provoquant des dégâts bien plus immenses.

«Plus rien à faire»

Eri, un ouvrier albanais de 35 ans qui habite un village voisin de Vlochos, aide à récupérer des appareils électroménagers à l'intérieur d'une autre maison.

Au plus fort de l'inondation, l'eau avait atteint "quatre mètres", soit les toits des maisons à étage", affirme-t-il.

"Maintenant il n'y a plus rien à faire ici. La plupart des villageois sont partis. Les quelques dizaines qui sont restés ont trouvé refuge dans l'église locale, située sur une colline proche, moins exposée au risque d'inondation", souligne-t-il.

Un fatras de meubles, d'appareils électroménagers détruits et de vêtements souillés sont encore entassés devant chaque maison à Vlochos et l'odeur pestilentielle des animaux morts et de l'eau souillée sature l'air.

Alors que les habitants s'affairent pour récupérer tout ce qui peut être sauvé, des nuages sombres s’amoncellent au-dessus de leur tête. Après quelques éclairs dans le ciel, d'épaisses gouttes de pluie ont commencé à tomber.

Un nouveau front orageux, baptisé Elias par les météorologues, a commencé de s'abattre sur la Grèce mardi avec de fortes pluies et de la neige attendue à certains endroits.

Le gouvernement a promis plus de deux milliards d'euros de fonds pour aider les habitants de la région à reconstruire leurs vies.

Les autorités grecques ont essuyé de vives critiques et la colère de nombreux habitants touchés par ces intempéries en raison notamment de la lenteur des secours due à un manque de coopération entre l'armée et la protection civile dans les heures qui ont suivi la catastrophe.

Dimitris Malai, un prof de gym de 27 ans, se dit déterminé à vivre dans son village natal.

"C'est ici que nous avons grandi. Nous voulons reconstruire notre village. Mais les autorités doivent faire quelque chose pour nous, sinon la vie ne pourra pas revenir ici", lâche-t-il.

«Ma vie arrachée»
Mais selon certains habitants de Vlochos, l'État est "absent".

"Personne n'est venu nous voir, nous aider. Seules quelques organisations caritatives nous ont soutenus", déplore Apostolis Makris, un officier de police de 62 ans.

"L'envoi par les autorités des bouteilles d'eau ne suffit pas", s'indigne Dimitris Anastasiou, 68 ans. "Nous avions tout et maintenant nous n'avons plus rien. Ce sont des escrocs", dit-il s'en prenant aux autorités gouvernementales.

Sa femme Gogo, 65 ans, s'est effondrée en rentrant dans leur maison dévastée. "Outre nos biens, les souvenirs de toute une vie ont été perdus. Nos objets de famille, nos photographies et nos objets de grande valeur sentimentale sont détruits", déplore-t-elle.

"C'est comme si une grande partie de ma vie avait été arrachée, c'est ce qui fait le plus mal", conclut-elle.