Prise de Kaboul: l'ambassadeur britannique avait averti de la menace des talibans

Sir Laurie Bristow a envoyé des avertissements répétés de la menace imminente des talibans. (Photo, AFP)
Sir Laurie Bristow a envoyé des avertissements répétés de la menace imminente des talibans. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 20 octobre 2021

Prise de Kaboul: l'ambassadeur britannique avait averti de la menace des talibans

  • Les télégrammes urgents de Sir Laurie Bristow soulèvent des questions sur la gestion britannique de l’évacuation massive
  • Deux mois avant la prise de contrôle de Kaboul, Bristow avait prédit que les talibans n'intensifieraient leur campagne que lorsque le retrait militaire international sera définitif

LONDRES: L'ambassadeur britannique en Afghanistan, Sir Laurie Bristow, a envoyé des avertissements répétés concernant la menace imminente des talibans, avant que le groupe militant ne prennent le contrôle du pays, selon des télégrammes diplomatiques.

Ces révélations prouvent que le Royaume-Uni était conscient de la menace posée par les talibans, ce qui soulève des questions sur la décision d'évacuer le pays déchiré par la guerre.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a pris des vacances en Crète au moment de la prise de pouvoir, malgré les messages urgents envoyés par Bristow.

Une demande d'accès à l'information a permis de transmettre les télégrammes au journal The Times, qui a révélé en détail les messages envoyés par Bristow et son adjoint, Alex Pinfield.

Dans un télégramme envoyé le 28 juin, l'ambassadeur a noté que la puissance de feu aérienne des États-Unis était la principale force qui dissuadait les talibans d'entrer dans les villes afghanes. Bristow a déclaré: «Ils (les talibans) sont peu susceptibles de le faire tant qu'ils perçoivent une menace de la part de la puissance aérienne américaine.»

«Du point de vue des talibans, cela risquerait de provoquer un ralentissement ou un renversement du retrait américain, et de provoquer des pertes importantes pour un gain minime.»

«Il est plus probable que les talibans attendent de croire que le retrait militaire international est définitif avant d'intensifier leur campagne militaire.»

Mais le président américain, Joe Biden, moins d'une semaine plus tard, le 2 juillet, a ordonné un retrait militaire de la base aérienne de Bagram dans l'est de l'Afghanistan.

Un mois plus tard, le 2 août, les effets du déclin de la présence américaine dans le pays sont constatés dans un télégramme envoyé par Bristow, dans lequel il déclare: «Les gants sont tombés… nous entrons une nouvelle phase dangereuse du conflit.»

Lorsque les talibans semblaient prêts à organiser un assaut contre leur première ville, Bristow a ajouté, en guise d’avertissement: «Si cela se produit, l'impact sur l'unité politique, l'armée et sur la confiance et le sentiment du public déjà fragiles sera sans doute significatif.»

«L'héritage britannique à Helmand pourrait alimenter le débat public au Royaume-Uni sur la relocalisation de ceux qui ont travaillé pour nous au cours des deux dernières décennies en Afghanistan.»

L'ambassadeur a de plus mis en garde contre la menace qui pèse sur la capitale, Kaboul, qui, jusqu'à la prise de contrôle, était largement isolée du conflit qui faisait rage ailleurs dans le pays.

En réponse à ces révélations, une source gouvernementale a déclaré: «Alors que la situation en Afghanistan se détériorait clairement, l'avancée finale des talibans sur Kaboul a été nettement plus rapide que prévu.»

«Malgré une situation extrêmement difficile sur le terrain, des mois de planification intergouvernementale intensive nous ont permis de réaliser la plus grande évacuation de l’histoire récente, mettant en sécurité 15 000 personnes, dont 7 000 ressortissants britanniques et leurs familles.»

Une autre source a défendu les décisions du gouvernement, affirmant que les télégrammes de Bristow ne représentaient qu'«une petite partie des conseils adressés aux ministres».

À la suite de l’article du Times, le député conservateur Iain Duncan Smith, lui-même ancien officier de l'armée, a exigé que le ministère britannique des Affaires étrangères révèle toute l'étendue des décisions qu'il a prises à la lumière des avertissements de Bristow.

Smith a souligné: «Je suis heureux que l'ambassadeur ait informé le ministère des Affaires étrangères, mais la question qui se pose maintenant est de savoir ce qu'a fait Raab et si quelqu'un au sein du gouvernement a dit aux États-Unis cela va être un désastre si vous fermez la base aérienne de Bagram”.»

«Leur avons-nous dit, à un moment donné, Ne fermez pas Bagram

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.