Expo 2020: un antiquaire œuvre pour que l'Afghanistan «ne tombe pas dans l'oubli»

Le pavillon afghan comporte 300 pièces de la collection personnelle de M. Rahim (Photo, AFP).
Le pavillon afghan comporte 300 pièces de la collection personnelle de M. Rahim (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 20 octobre 2021

Expo 2020: un antiquaire œuvre pour que l'Afghanistan «ne tombe pas dans l'oubli»

  • Jouxtant une chaîne saoudienne de restauration rapide, le pavillon afghan ne revêt aucun panneau ou drapeau laissant présager le trésor qu'il contient
  • Loin des scènes de chaos à Kaboul vues à travers le monde entier en août, le pavillon afghan exhibe habits traditionnels, tapis tissés à la main et instruments de musique

DUBAI: Antiquaire afghan installé à Vienne, Mohammed Omar Rahimi a emporté ses objets les plus précieux à l'Exposition universelle de Dubaï, espérant montrer son pays sous un angle différent après 20 ans de guerre et la reprise du pouvoir par les talibans.

Jouxtant une chaîne saoudienne de restauration rapide, le pavillon afghan ne revêt aucun panneau ou drapeau laissant présager le trésor qu'il contient: 300 pièces de la collection personnelle de M. Rahimi, comprenant poignards anciens, tapis, lapis-lazuli (pierre bleue) ou encore échantillons de safran.

"Lorsque le gouvernement afghan s'est effondré, les organisateurs de l'Expo ont décidé de transformer le site en pavillon du peuple afghan", raconte à l'AFP M. Rahimi. Ce sexagénaire dit avoir lui-même effectué les démarches auprès des organisateurs pour éviter que le pavillon ne reste vide après la chute de Kaboul aux mains des talibans à la mi-août.

Alors qu'aucun pays n'a pour l'heure reconnu les nouvelles autorités de facto, l'ouverture du pavillon a pris du retard. M. Rahimi raconte avoir "travaillé jour et nuit" avec son frère et deux de ses fils, afin de pouvoir finalement ouvrir les portes du pavillon environ une semaine après le lancement officiel de l'Expo 2020 début octobre.

Les autorités afghanes avaient confirmé la participation de leur pays dès 2018, bien avant les derniers événements, selon un porte-parole de l'Expo. Les organisateurs "se sont réjouis de l'initiative des Afghans du monde des affaires pour gérer le pavillon, afin de partager avec le monde l'histoire du peuple afghan", a-t-il déclaré à l'AFP.

Loin des scènes de chaos à Kaboul vues à travers le monde entier en août, le pavillon afghan exhibe habits traditionnels, tapis tissés à la main et instruments de musique.

"Cette exposition est très importante pour l'Afghanistan. Beaucoup d'Afghans vivent ici", explique l'antiquaire, qui a transporté son trésor à ses frais.

L’antiquaire espère que son pays "ne tombe pas dans l'oubli et que les gens puissent voir notre culture riche et notre terre fertile" (Photo, AFP).

Près de 150.000 Afghans ont élu domicile aux Emirats, selon le consulat afghan à Dubaï, et le président déchu, Ashraf Ghani, y a fui avec sa famille après la chute de Kaboul.

«Culture riche»

Le 15 août, les talibans ont pris le contrôle de leur pays en s'emparant de la capitale Kaboul, à la faveur du retrait des forces américaines et leurs alliés. Le mouvement islamiste radical s'active désormais sur le plan diplomatique pour obtenir une reconnaissance internationale.

Lors du premier règne des talibans entre 1996 et 2001, seuls les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et le Pakistan avaient reconnu leur gouvernement. Leur régime est tombé en 2001 avec l'intervention des Etats-Unis, qui viennent de se retirer après 20 ans de guerre.

Evitant de s'exprimer sur l'actualité politique de son pays, M. Rahimi a insisté sur le désir des Afghans d'une vie paisible: "nous voulons la paix en Afghanistan et nous avons de l'espoir pour l'avenir".

Avec sa participation à l'Expo 2020, il espère que son pays "ne tombe pas dans l'oubli et que les gens puissent voir notre culture riche et notre terre fertile".

Pour Fawaz al-Chamri, un Saoudien qui dit s'être retrouvé par hasard au pavillon afghan, celui-ci est une fenêtre ouverte sur un pays peu connu.

"C'est une chance de voir ce qu'ils peuvent offrir. L'Afghanistan a traversé une longue guerre, et maintenant le pays s'ouvre au reste du monde", dit-il à l'AFP.

Expo Dubaï 2020: l’Espace débarque au Pavillon France
Par Arab News en Français -
Spécial
Expo 2020: Quand les passerelles culturelles créent du lien
Par Sheikha Alyazia Bint Nahyan Al-Nahyan -

Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Short Url

AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Short Url
  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
Short Url
  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com