Paris lance un «plan vélo» pour devenir une ville «100% cyclable»

Une femme fait du vélo sur une piste cyclable à Paris, le 4 septembre 2021 (Photo, AFP)
Une femme fait du vélo sur une piste cyclable à Paris, le 4 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 21 octobre 2021

Paris lance un «plan vélo» pour devenir une ville «100% cyclable»

Une femme fait du vélo sur une piste cyclable à Paris, le 4 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • D'ici 2026, le maillage cyclable de la capitale comprendra 180 kilomètres de pistes cyclables sécurisées, et 390 kilomètres de «double sens cyclables»
  • Les villes des Pays-Bas s'affichent comme des modèles en matière de déplacements à vélo

PARIS: Construction de pistes cyclables, de places de stationnement sécurisées, zone à trafic limité dans le centre de Paris: la Mairie de Paris a présenté jeudi un plan vélo (2021-2026) pour faire de la capitale française une ville  « 100% cyclable ».  

Avec le précédent plan, doté de 150 millions d'euros, « Paris a initié sa révolution de la mobilité », avec « une massification des usages ». Avec ce nouveau plan vélo « l'objectif, c'est de faire une ville 100% cyclable », a indiqué David Belliard, adjoint écologiste en charge de la transformation de l'espace public parisien.  

D'ici 2026, le maillage cyclable de la capitale comprendra 180 kilomètres de pistes cyclables sécurisées, et 390 kilomètres de « double sens cyclables », a détaillé la municipalité dans un communiqué.   

Pour réaliser cet objectif, 250 millions d'euros vont être investis dont 180 millions dans des infrastructures, par exemple des « grands axes qui vont irriguer toute l'île de France » (région parisienne), comme le RERV (Réseau express régional vélo) et le « Vélopolitain », un réseau de grands axes de pistes cyclables qui maillerait la ville.  

Ce budget comprend notamment la pérennisation des « coronapistes », ces voies cyclables nées pendant le confinement sur de grandes artères parisiennes, ainsi qu'un marquage au sol accru, installé dans les rues pour indiquer l'existence d'une voie cyclable.   

« On a un enjeu très fort sur la sécurisation des carrefours et des portes » d'entrée dans la capitale, a ajouté M. Belliard, qui veut « résorber les coupures urbaines » en créant par exemple des carrefours à la hollandaise, qui ont des voies réservées aux vélos et aux piétons et permettent une meilleure visibilité des automobilistes.  

Les villes des Pays-Bas s'affichent comme des modèles en matière de déplacements à vélo.  

« Un des freins à l'usage du vélo, c'est la crainte de se le faire voler », a fait valoir l'élu parisien, estimant que la question du stationnement était « centrale ». D'ici 2026, 100 000 nouvelles places sécurisées, dont 40 000 places de parking surveillées pour les cycles à proximité des gares et stations de métros et trains de banlieue doivent ainsi être créées. Mais pour cela, « il faut trouver le foncier », a-t-il précisé.  

Une zone à trafic limité sera en outre mise en place dans le centre de Paris, dans le but de supprimer tout le trafic de transit et réduire de moitié la circulation automobile dans la zone.  

Une campagne sera également lancée pour que tous les enfants parisiens soient formés non seulement à la conduite d'un vélo, mais aussi aux règles d'usage de l'espace public. « L'objectif c'est que tous les petits parisiens et parisiennes sachent faire du vélo en sortant du CM2 » (entrée au secondaire, ndlr), a souhaité M. Belliard.  

A l'image d'autres grandes villes, la crise sanitaire a entraîné l'explosion du nombre de cyclistes au quotidien à Paris, où la cohabitation avec les piétons et les voitures n'est pas simple.  

En 2020, le gouvernement britannique avait débloqué 250 millions de livres (282 millions d'euros) pour adapter les transports face à l'épidémie, dont une partie dédiée pour créer de nouvelles pistes cyclables et élargir celles existantes.  

Dans le même temps, Bruxelles, Berlin, Rome et Barcelone annonçaient la création de dizaines de kilomètres de voies cyclistes supplémentaires. 


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.