Une femme meurt écrasée à plusieurs reprises sur une autoroute libanaise plongée dans le noir

Des taxis bloquent une route lors d’une manifestation contre la flambée des prix de l’essence à Beyrouth, au Liban, le 21 octobre 2021. (Photo, Reuters)
Des taxis bloquent une route lors d’une manifestation contre la flambée des prix de l’essence à Beyrouth, au Liban, le 21 octobre 2021. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 22 octobre 2021

Une femme meurt écrasée à plusieurs reprises sur une autoroute libanaise plongée dans le noir

  • La Banque du Liban s’entretient avec le directeur exécutif du FMI
  • Le Hezbollah et le mouvement Amal boycottent les séances du cabinet

BEYROUTH : Les Libanais ont appris jeudi que le corps écrasé d’une travailleuse éthiopienne a été retrouvé sur l’autoroute d’Al-Zahrani, qui relie Beyrouth au sud, marquant ainsi l’un des moments les plus sombres de la crise énergétique du pays.

Selon une source sécuritaire, elle a été tuée dans un accident pendant la nuit mais a été écrasée à plusieurs reprises car les conducteurs ne pouvaient pas voir son corps dans l’obscurité.

Le peuple est descendu dans les rues pour la deuxième journée consécutive afin de protester contre la dégradation constante des conditions de vie, notamment la hausse incontrôlée du prix des carburants et ses répercussions sur la vie quotidienne.

Jeudi, la Banque du Liban (BDL) a indiqué qu’une réunion avait eu lieu avec le directeur exécutif du Fonds monétaire international (FMI), Mahmoud Mohieldin, au cours de laquelle les priorités du gouvernement ont été discutées, notamment en ce qui concerne un «projet économique global».

M. Mohieldin a qualifié sa visite au Liban et ses rencontres avec les responsables de «réussies, avec un résultat positif par rapport aux visites précédentes».

«J’ai constaté un meilleur consensus sur les priorités et un discours commun entre les parties concernant la crise économique et ses effets sociaux. Les réunions reflètent les quatre priorités qui constituent les piliers des futures négociations avec le FMI, et un cadre pour les négociations que le gouvernement mènera avec la BDL dans les prochaines semaines. Il est important d’envisager de fixer un délai», observe-t-il.

M. Mohieldin a de même souligné l’importance de l’unification du taux de change qui, ajoute-t-il, est généralement le produit des réformes économiques globales qui sont mises en œuvre.

«Il faut adopter une loi pour contrôler les envois de fonds provenant de l’intérieur et de l’extérieur du pays, mener des réformes structurelle tout en accordant une importance particulière aux questions de la gouvernance, de la transparence et des priorités sectorielles déterminées par l’État.»

«Si nous parvenons à élaborer un bon cadre à présenter au FMI dans les prochaines semaines, il pourra alors être soumis au conseil d’administration du FMI. La forme du programme et le cadre de financement qui lui est associé seront ainsi déterminés, de manière à rétablir la confiance dans l’économie libanaise et à restaurer les flux financiers», explique-t-il.

Cependant, le cabinet ne s’est pas encore réuni, les ministres du Hezbollah et du mouvement Amal refusant de participer à une séance tant que le juge Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth qui a eu lieu l’année dernière, n’aura pas été démis de ses fonctions et tant que les violences de rue meurtrières du début du mois n’auront pas fait l’objet d’une enquête.

Le gouvernement est également censé prendre une décision concernant la carte de rationnement pour les plus pauvres et les plus vulnérables du pays, parallèlement à la suppression des subventions sur les carburants.

Jeudi, le Premier ministre Najib Mikati a contacté plusieurs responsables à la suite des déclarations du ministre de la Culture, Mohammed Mortada, affilié aux partis chiites Hezbollah et Amal, concernant la démission de ministres chiites du gouvernement.

M. Mikati s’est également entretenu avec le président Michel Aoun. Selon une source ministérielle, leur réunion portait sur la «recherche d’une formule» qui permettrait la reprise du travail gouvernemental «sous la pression de conditions de vie stressantes».

«Toutes les parties sont conscientes que la flambée des prix va imploser dans la rue et que le gouvernement est responsable de mettre en œuvre un plan de sauvetage et d’obtenir l’aide internationale requise», ajoute la source.

Le Premier ministre a présidé une réunion du comité portant sur les répercussions de la crise financière sur les services publics.

Le comité a examiné les obligations existantes et a proposé un accord visant à établir une équation financière, contractuelle et juridique permettant à la fois de fournir des services d’utilité publique et de poursuivre ou de cesser ses activités de manière équilibrée et équitable, en tenant compte des facteurs urgents.

La majorité des entreprises qui ont conclu des contrats avec l’État libanais ont arrêté leurs travaux, y compris les entreprises de collecte des déchets, car les prix étaient calculés sur la base du taux de change officiel de 1507 livres libanaises pour un dollar américain. Or, la monnaie nationale libanaise s’échange à environ 20 000 livres libanaises pour un dollar sur le marché noir.

Lors de la réunion, il a été décidé que la première séance du cabinet annoncerait des mesures qui permettraient de faire face à la crise des conditions de vie. Ces mesures consistent notamment à augmenter les frais de transport quotidiens et à accorder une avance mensuelle à titre d’aide sociale aux travailleurs des institutions publiques, des hôpitaux publics et des écoles, dans le cadre d’un projet intégré.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 


Yémen: Le cabinet saoudien espère que les forces des Émirats arabes unis se retireront dans les 24 heures

Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
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  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au STC et à toute autre partie au Yémen
  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

RIYAD: Le cabinet saoudien, présidé par le roi Salman, a exprimé mardi l'espoir que les forces émiraties se retireront du Yémen dans les 24 heures, conformément à la demande yéménite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le cabinet a également déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au Conseil de transition du Sud et à toute autre partie au Yémen, a ajouté SPA.

Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, que le Royaume souhaite renforcer, et a déclaré qu'il se réjouissait de travailler ensemble à tout ce qui renforcerait la prospérité et la stabilité des pays de la région.

Le cabinet a exprimé son regret quant aux résultats des efforts de désescalade que le Royaume a voulu poursuivre et qui se sont heurtés à une escalade injustifiée qui contredit les principes sur lesquels la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen a été fondée, sape ses efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Yémen et est incompatible avec toutes les promesses que le Royaume a reçues des Émirats arabes unis.

Le Cabinet apprécie le rôle de la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans la protection des civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d'Al-Mahra, en réponse à la demande du président du Conseil présidentiel yéménite Rashad Al-Alimi, et dans la réduction de l'escalade afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité et d'empêcher l'expansion du conflit.

Le cabinet a réaffirmé que le Royaume n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute atteinte ou menace à sa sécurité nationale, ainsi que son engagement en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté du Yémen, et son soutien total à M. Al-Alimi et à son gouvernement.

En ce qui concerne les autres affaires régionales, le cabinet a réaffirmé le soutien du Royaume à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à la sécurité de la Somalie, et rejette la déclaration de reconnaissance mutuelle entre Israël et le Somaliland, car elle consacre des mesures séparatistes unilatérales qui violent le droit international.


Cisjordanie: Israël dit avoir tué un homme qui fonçait sur des soldats

 L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé"
  • Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé".

Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé.

Il a également été tué lors de l'attaque. À la suite de cet incident survenu vendredi, l'armée a mené une opération de deux jours dans la ville cisjordanienne de Qabatiya, d'où provenait l'assaillant, arrêtant plusieurs de ses habitants, dont son père et ses frères.

De nombreuses attaques ont été perpétrées en Israël par des Palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les violences se sont également intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des civils et des combattants, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, civils ou soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
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  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

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Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

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Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com