Insécurité, trafics: au centre de Lyon, la Guillotière tracasse élus et habitants

Cette photo prise le 21 octobre 2021 montre une pancarte sur la vitrine d'une pharmacie où l'on lit « Trop de promesses, trop de mensonges, il faut agir » pour manifester face à l'insécurité et la violence croissantes dans le quartier de la Guillotière à Lyon. PHILIPPE DESMAZES / AFP
Cette photo prise le 21 octobre 2021 montre une pancarte sur la vitrine d'une pharmacie où l'on lit « Trop de promesses, trop de mensonges, il faut agir » pour manifester face à l'insécurité et la violence croissantes dans le quartier de la Guillotière à Lyon. PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Publié le Vendredi 22 octobre 2021

Insécurité, trafics: au centre de Lyon, la Guillotière tracasse élus et habitants

  • Que faire pour apaiser la Guillotière?
  • Dans ce quartier cosmopolite du coeur de Lyon, la question est au coeur de la grogne de riverains excédés par une recrudescence de l'insécurité et de trafics en tout genre

LYON : Que faire pour apaiser la Guillotière? Dans ce quartier cosmopolite du coeur de Lyon, la question est au coeur de la grogne de riverains excédés par une recrudescence de l'insécurité et de trafics en tout genre.

La préfecture a accru depuis un an la fréquence des opérations policières, évoque 800 interpellations depuis janvier mais se dit "consciente que les résultats ne sont pas encore pleinement satisfaisants" dans ces rues populaires restées a l'écart de la gentrification du centre-ville.

"La situation s'est vraiment dégradée depuis le premier confinement, avec une hausse des incivilités jour et nuit", soutient Julien Deschamps, président d'une association de commerçants qui - fait rare - ont fermé boutique pour battre le pavé ce jeudi après-midi. 

Cette semaine, la plupart des vitrines du quartier situé à un jet de pierre de l'Hôtel Dieu, célèbre bâtiment historique transformé en galerie commerciale de luxe de l'autre côté du Rhône, portaient des affiches signalant des "commerçants abandonnés".

Près de l'arrêt de tramway Gabriel Péri, une petite foule s'amasse chaque jour autour d'étals misérables offrant a la sauvette un bric à brac d'objets d'occasion.

L'ambiance de ce "marché sauvage" semble bon enfant, mais les riverains se plaignent de bagarres "quotidiennes" et du trafic au grand jour de produits volés, contrefaits ou illicites (cigarettes, téléphones...).

Pour lutter contre le vol, la supérette voisine a recruté cinq vigiles et déployé une trentaine de caméras. A côté, une enseigne de restauration rapide s'est restreinte à la vente à emporter.

Mi-septembre, un homme a été blessé par balles à 19H00 devant un magasin de vêtements. Lundi soir, un adolescent de 17 ans a reçu plusieurs coups de couteau non loin de la rive gauche du Rhône.

"Il y a un vrai souci, beaucoup de vols et d'agressions. L'autre jour, j'ai vu des sans-papiers se battre à coups de bâton", explique Mehdi, 23 ans employé d'un magasin situé à proximité.

«Manque de concret»

La préfecture reconnaît que le quartier concentre "beaucoup de problèmes" en évoquant "une problématique migratoire" et "des problèmes sécuritaires" avec notamment "des trafics de stupéfiants et de cigarettes, et de la prostitution".

La municipalité écologiste a demandé à la police municipale d'investir le quartier deux fois par jour et met l'accent sur la vidéosurveillance. De janvier à mai, la mairie a aussi organisé des ateliers participatifs qui ont débouché sur plusieurs propositions visant à "apaiser" le quartier.

Sont envisagés la création d’espaces piétons et cyclables, ainsi que d'un marché de type brocante afin de "légaliser" les activités des vendeurs à la sauvette.  

"On parle de coups de feu dans la rue et là on nous propose de planter un arbre, de piétonniser, ce n'est ni pertinent ni suffisant", proteste Nathalie Balmat, présidente du collectif de résidents "Guillotière en colère". D'autres pestent contre le "manque de concret" de ces annonces.

"Ceux qui disent qu’il suffit de faire intervenir des cars de CRS se trompent. On ne règle pas les problèmes comme ça", estimait récemment le maire Grégory Doucet dans un entretien au Progrès.

«Long pourrissement»

L'opposition aux Verts, elle, relaie volontiers l'exaspération des riverains. La région, dirigée par le Républicain Laurent Wauquiez, a proposé cette semaine à la mairie une aide d'un million d'euros pour la vidéo-protection.  

Selon Mohamed Chihi, adjoint au maire chargé de la sécurité, "la situation à la Guillotière n'est pas nouvelle", même si, reconnaît-il, "elle est préoccupante".

Lorsqu'a été créé le collectif "Guillotière en colère" en septembre 2019, un "long pourrissement" était déjà constaté depuis trois ans, assure Mme Ballard.

Selon elle, la précédente municipalité pilotée par Gérard Collomb n'a pas "su prendre la mesure" de la situation.

Historiquement, le secteur a été intégré tardivement à la ville, en 1852, après avoir longtemps été un bourg isérois. "C'était la porte d'entrée vers Lyon, devenu un lieu de passage très important de l'Est lyonnais", note Gérard Corneloup, spécialiste de l'histoire de Lyon et enfant de la Guillotière.

Cette mosaïque de mini-quartiers est "un faubourg populaire devenu quartier populaire" au fil des vagues migratoires, résume l'historien.

Aujourd'hui, Mme Ballard songe "très clairement à déménager"', et se dit lasse des "regards et réflexions" de la troupe très masculine qui occupe les trottoirs. "C'est simple, je n'ose même plus me mettre en jupe". 


Lyon affiche son soutien à la reconnaissance de l'État palestinien

L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023,  (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
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  • Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».
  • M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

LYON : Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a appelé mardi Emmanuel Macron à « reconnaître officiellement l'État de Palestine », un message affiché en parallèle à l'entrée de l'hôtel de ville.

Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».

Dans le même temps, Grégory Doucet a écrit au président pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le report d'une conférence internationale à l'ONU sur une solution « à deux États », qu'Emmanuel Macron devait coprésider mercredi avec l'Arabie saoudite.

« Ce rendez-vous était attendu comme un tournant historique », écrit le maire de Lyon, pour qui reconnaître la souveraineté palestinienne serait une « étape incontournable vers une solution politique au conflit ». 

M. Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre, en juin, près de 150 pays ayant déjà reconnu l'État palestinien, dont des pays européens comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège. Depuis, il a envoyé des signaux contradictoires quant à sa volonté de franchir le pas.

Vendredi, alors qu'Israël entamait des frappes sur l'Iran, il a annoncé le report de la conférence de New York « pour des raisons logistiques et sécuritaires », tout en promettant qu'elle aurait « lieu au plus vite ».

Dans sa lettre, M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

« La situation à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de dévastation humaine », regrette-t-il, en mentionnant les 14 500 enfants tués à Gaza depuis le début de la guerre.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
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  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
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  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».