Ultradroite: Rémy Daillet en garde à vue pour des projets d’actions violentes

Rémy Daillet (au centre) au début de son audition devant le juge des libertés et de la détention au palais de justice de Nancy, le 16 juin 2021. Figure de proue des milieux du complot, il a été arrêté par ma police française dans le cadre de l'enlèvement d'une fillette de huit ans en avril, alors qu'il rentrait dans le pays par un vol en provenance de Singapour. (AFP)
Rémy Daillet (au centre) au début de son audition devant le juge des libertés et de la détention au palais de justice de Nancy, le 16 juin 2021. Figure de proue des milieux du complot, il a été arrêté par ma police française dans le cadre de l'enlèvement d'une fillette de huit ans en avril, alors qu'il rentrait dans le pays par un vol en provenance de Singapour. (AFP)
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Publié le Vendredi 22 octobre 2021

Ultradroite: Rémy Daillet en garde à vue pour des projets d’actions violentes

  • Soupçonné d'avoir organisé l'enlèvement en avril de la petite Mia et mis en examen à Nancy dans cette affaire, Rémy Daillet a été extrait de sa cellule mardi pour être placé en garde à vue
  • Rémy Daillet, 54 ans, est soupçonné d'être «le cerveau» d'un groupe projetant des actions violentes, selon des sources proches du dossier

PARIS : Figure des milieux complotistes, Rémy Daillet, déjà poursuivi dans l'enquête sur l'enlèvement d'une fillette au printemps dans les Vosges, a été placé en garde à vue mardi avec sa secrétaire pour des projets de coups d’État et d'actions violentes, ce qu'il conteste.

Soupçonné d'avoir organisé l'enlèvement en avril de la petite Mia et mis en examen à Nancy dans cette affaire, Rémy Daillet a été extrait de sa cellule mardi pour être placé en garde à vue, ont indiqué jeudi à l'AFP des sources proches du dossier confirmant une information du Parisien.

Cette fois, il est soupçonné d'avoir envisagé des «projets de coups d'État et d'autres actions violentes» dont un attentat contre une loge maçonnique de l'Est de la France, a-t-on précisé de source proche du dossier.

Sa secrétaire, Ginette M., âgée de 67 ans, a été également interpellée mardi, dans l'Aude où elle réside, et placée en garde à vue, a-t-on ajouté de même source.

Tous deux étaient interrogés dans les locaux de la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure).

Rémy Daillet, 54 ans, est soupçonné d'être «le cerveau» d'un groupe projetant des actions violentes, selon des sources proches du dossier.

Depuis le mois de mai, douze personnes appartenant à l'ultradroite ont été mises en examen pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» pour des projets d'actions violentes.

Parmi ces suspects, certains sont soupçonnés d'appartenir au groupuscule «Honneur et nation» qui projetait d'attaquer une loge maçonnique dans l'Est de la France.

Les investigations des juges antiterroristes, confiées à la DGSI, se sont ensuite orientées vers des proches de Rémy Daillet.

Le 8 octobre, quatre hommes âgés de 43 à 69 ans, dont deux militaires, habitant dans les Hautes-Pyrénées, la Meuse et les Hauts-de-Seine notamment, ont été mis en examen.

Convaincus qu'«Emmanuel Macron est au service de l'argent et qu'il faut en finir avec le grand capital», ces hommes avaient «l'idée d'un coup d’État, d'un renversement du gouvernement français», avait relaté à l'AFP une source proche du dossier.

- «L'idée d'un renversement» -

«L'opposant politique Rémy Daillet n'a strictement aucun lien ni avec le groupuscule +Honneur et nation+ ni avec les projets d'attentats que l'on prête à ses membres dont il n'a pas connaissance», a réagi dans un communiqué son avocat, Me Jean-Christophe Basson-Larbi.

«Aucun élément objectif ne démontre son implication» dans les différents projets, selon l'avocat.

Parmi les cibles des mis en cause figuraient entre autres des antennes 5G, des centres de vaccination, des journalistes et des personnalités, avaient détaillé deux sources proche de l'enquête.

«Le groupuscule +Honneur et nation+ n'a aucun rapport avec +La Nouvelle France+, le mouvement politique de Rémy Daillet qui appelait au +renversement pacifique et populaire+ du gouvernement français et non à des attentats ou des actes de terrorisme néonazis», ajoute Me Basson-Larbi, qui voit dans ce dossier «la volonté du pouvoir politique et des services français d'embastiller durablement» son client, un «prisonnier politique».

Parmi les quatre suspects arrêtés début octobre, deux sont également poursuivis dans l'affaire de l'enlèvement de la petite Mia.

Dans cette enquête, confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Nancy, Rémy Daillet a été mis en examen mi-juin pour «complicité d'enlèvement d'un mineur de 15 ans commis en bande organisée et association de malfaiteur en vue de commettre le crime d'enlèvement de mineur de quinze ans en bande organisée».

«Animateur» de la «mouvance» anti-système dans laquelle évoluaient les ravisseurs de la fillette, il «apparaît comme l'organisateur d'un mouvement appelé +Le Renversement+» dans lequel «il promeut l'idée selon laquelle il convient de mener des actions visant à restituer à leurs parents des enfants pourtant régulièrement placés», avait détaillé le procureur de la République de Nancy, François Pérain.

Dix autres personnes sont poursuivies dans cette enquête.

Installé en Malaisie, Rémy Daillet ignorait «l'existence de ce mouvement et de ses activités, sans lien avec son organisation politique», assure son avocat.

Il avait été arrêté fin mai avec sa compagne et leurs trois enfants puis expulsés par les autorités malaisiennes en raison de leurs visas expirés.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.