Enes Kanter, pivot en NBA et défenseur acharné des droits de l'homme

Enes Kanter, #13 des Celtics de Boston, lors du match d'ouverture à domicile des Celtics contre les Raptors de Toronto au TD Garden le 22 octobre 2021 à Boston, Massachusetts. (Maddie Meyer/Getty Images/AFP)
Enes Kanter, #13 des Celtics de Boston, lors du match d'ouverture à domicile des Celtics contre les Raptors de Toronto au TD Garden le 22 octobre 2021 à Boston, Massachusetts. (Maddie Meyer/Getty Images/AFP)
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Publié le Samedi 23 octobre 2021

Enes Kanter, pivot en NBA et défenseur acharné des droits de l'homme

  • Mercredi, le joueur de 29 ans a attisé les tensions entre la Chine et la NBA, en s'en prenant directement au président chinois et en condamnant la politique de Pékin au Tibet
  • Jeudi, le site sportif du géant chinois de la technologie Tencent a retiré tous les matches à venir des Celtics de son calendrier

LOS ANGELES, États-Unis : Qu'il fustige le pouvoir en Turquie, son pays, la Chine en matière de droits humains, ou critique LeBron James refusant de promouvoir le vaccin contre le Covid-19, la star des Bolton Celtics, Enes Kanter, n'hésite jamais à dire ce qu'il pense.

Mercredi, le joueur de 29 ans a attisé les tensions entre la Chine et la NBA, en s'en prenant directement au président chinois et en condamnant la politique de Pékin au Tibet.

«Cher dictateur brutal XI JINPING et le gouvernement chinois. Le Tibet appartient au peuple tibétain !», a écrit Kanter sur les réseaux sociaux. «Je suis aux côtés de mes frères et sœurs tibétains, et je soutiens leurs appels à la Liberté.»

Le pivot turc, également passé par le Jazz, le Thunder, les Blazers et les Knicks, a accompagné son message d'une photo de paire de sneakers ornées d'une iconographie tibétaine et du slogan «Free Tibet», portées lors du premier match de la saison contre New York au Madison Square Garden, auquel il n'a pas participé.

Le Tibet a alterné au cours des siècles périodes d'indépendance et de contrôle par la Chine, qui affirme avoir «libéré pacifiquement», lors d'une intervention militaire en 1951, ce vaste territoire situé sur un plateau accidenté.

Mais les défenseurs des droits humains et les exilés tibétains affirment que le gouvernement central chinois y pratique la répression religieuse, la torture, la stérilisation forcée et l'érosion culturelle par la rééducation imposée.

- Erdogan comparé à Hitler - 

La réaction de Pékin ne s'est pas fait attendre. Jeudi, le site sportif du géant chinois de la technologie Tencent a retiré tous les matches à venir des Celtics de son calendrier. Et la NBA de se retrouver plongée comme en 2019, au cœur d'une crise diplomatique avec la Chine, un de ses plus gros marchés à l'étranger.

Vendredi, Kanter en a remis une couche, en évoquant un «génocide» de la Chine contre le peuple ouïgour, une minorité musulmane dont près d'un million de membres seraient détenus dans des camps de travail forcé, selon certaines ONG.

Après ces nouvelles prises de position, le joueur a été critiqué sur les réseaux sociaux chinois et son nom a été bloqué sur la plateforme de messagerie locale Weibo.

Bien avant de s'en prendre au gouvernement chinois, Kanter a souvent critiqué les autorités de son pays, n'hésitant pas à surnommer son président, Recep Tayyip Erdogan, le «Hitler de notre siècle» en 2017.

Partisan assumé du mouvement guleniste accusé par Ankara d'avoir orchestré le coup d'Etat manqué contre le président turc en juillet 2016, il a expliqué qu'il évitait depuis des années tout contact avec les membres de sa famille en Turquie de peur de les exposer à des représailles des autorités.

- «Les principes priment sur l'argent» -

Son père, Mehmet Kanter, un universitaire accusé d'appartenance à ce mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen et considéré par Ankara comme terroriste, avait été condamné à 15 ans de prison, avant d'être acquitté en juin 2020, après avoir nié tout lien avec cette mouvance.

Enes Kanter, lui, est toujours sous le coup de neuf mandats d'arrêt. «La raison derrière cela est que je défends les droits de l'homme, la liberté et les prisonniers politiques qui se font torturer. Hé @RTErdogan. Je me fiche qu'il y en ait 9 ou 9.000, je n'abandonnerai PAS», a-t-il twitté cet été.

«Pour certaines personnes, c'est l'argent qui prime sur les principes. Pour moi, ce sont les principes qui priment sur l'argent», a assuré Kanter au Boston Globe en 2019.

A l'été 2020, il avait exprimé sa colère au moment des manifestations contre les violences policières consécutives à la mort de George Floyd, comme de nombreux sportifs, dont LeBron James.

Ce qui ne l'a pas empêché d'égratigner la superstar des Lakers ces derniers jours, quand ce dernier, pourtant vacciné contre le Covid-19, a estimé ce n'était pas son rôle d'encourager les sceptiques à le faire.

«J'ai été très déçu, c'est ridicule. James, c'est l'un des visages de la Ligue et il devrait être le premier à dire: +écoutez tout le monde, je me suis fait vacciner, et j'encourage tout le monde, ma communauté, les fans de basket, les fans de sport à se faire vacciner, pour que nous puissions sauver d'autres vies+.»


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.