France: perpétuité requise contre Sid-Ahmed Ghlam pour un meurtre et un attentat avorté

Ce croquis d'audience réalisé le 27 septembre 2021 montre Sid-Ahmed Ghlam lors de son procès en appel à Paris après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité en 2020. (Photo, AFP)
Ce croquis d'audience réalisé le 27 septembre 2021 montre Sid-Ahmed Ghlam lors de son procès en appel à Paris après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité en 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 25 octobre 2021

France: perpétuité requise contre Sid-Ahmed Ghlam pour un meurtre et un attentat avorté

  • Les avocats généraux ont souhaité que cette sentence soit assortie d'une peine de sûreté de 22 ans et d'une interdiction définitive du territoire français à l'issue de sa peine
  • En première instance, Sid-Ahmed Ghlam avait été condamné exactement à cette peine

 PARIS: La peine maximum, soit la réclusion criminelle à perpétuité, a été requise lundi à l'encontre de l'étudiant algérien Sid-Ahmed Ghlam jugé en appel en France pour le meurtre d'une jeune femme et un attentat avorté contre une église près de Paris en avril 2015. 

Les avocats généraux ont souhaité que cette sentence soit assortie d'une peine de sûreté de 22 ans et d'une interdiction définitive du territoire français à l'issue de sa peine.

En première instance, Sid-Ahmed Ghlam avait été condamné exactement à cette peine.

Pour les deux avocats généraux du parquet national antiterroriste (Pnat) Sid-Ahmed Ghlam est un "homme d'une extraordinaire dangerosité" qui a une vision "dévoyée et paranoïaque" de sa religion.

"Son objectif était de semer la terreur", ont-ils soutenu, déplorant que durant le procèsl, Ghlam ait "persévéré dans ses mensonges d'une manière perverse" et n'ait "pas eu le courage d'assumer ses actes".

Contrairement à son procès en première instance, Sid-Ahmed Ghlam, 30 ans, a reconnu s'être rendu en Syrie pour y rencontrer des cadres de l'Etat islamique et admis qu'il avait bien eu l'intention de tuer des paroissiens dans une église de Villejuif, en banlieue Sud de Paris, avant de renoncer à son projet.

"Mais ces aveux n'en sont pas. Nous étions déjà convaincus" que l'accusé s'était rendu en Syrie et qu'il voulait commettre un attentat meurtrier dans une église, ont dit les avocats généraux.

Il a aussi persisté à nier être l'auteur de l'assassinat d'Aurélie Chatelain, froidement abattue sur un parking de Villejuif pour lui voler sa voiture, soutenant qu'un mystérieux complice, dont les enquêteurs n'ont trouvé aucune trace, avait tué la mère de famille de 32 ans.

Seuls le sang et l'ADN de Sid-Ahmed Ghlam ont été retrouvés sur la scène de crime.

Après l'assassinat, M. Ghlam s'était accidentellement blessé à la cuisse en remettant son arme à la ceinture. Cette blessure l'a contraint à renoncer à son projet d'attentat.

"Vous êtes le seul à pouvoir vous réhabiliter" l'avait exhorté, en vain, avant les réquisitions, l'avocat de la famille Chatelain, Me Charles Merlen.

Me Antoine Casubolo-Ferro, autre avocat de la famille Chatelain a dénoncé pour sa part les "dénégations immondes et scandaleuses" de l'accusé. "Pourquoi Sid-Ahmed Ghlam n'a-t-il pas avoué" le meurtre d'Aurélie Chatelain durant ce procès?, a demandé l'avocat. "C'est parce qu'en vérité il n'est jamais sorti de l'idéologie" de l'Etat islamique, a répondu l'avocat.

Les avocats généraux devaient poursuivre leur réquisitions en soirée contre les cinq co-accusés, condamnés en première instance à des peines allant de 15 à 30 ans de réclusion criminelle.

Le verdict est attendu jeudi ou vendredi.  


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
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  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".