Opération mondiale contre le dark web : Europol annonce 150 interpellations

Un agent de police d'Europol regarde le logo à l'écran d'un nouveau site Web lancé par Europol au siège d'Europol à La Haye le 31 mai 2017. (Photo, AFP)
Un agent de police d'Europol regarde le logo à l'écran d'un nouveau site Web lancé par Europol au siège d'Europol à La Haye le 31 mai 2017. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 26 octobre 2021

Opération mondiale contre le dark web : Europol annonce 150 interpellations

  • Selon l'agence européenne de police, plusieurs millions d'euros en numéraire et bitcoins ainsi que de la drogue et des armes ont également été saisis dans cette opération intitulée « DarkHunTOR »
  • DarkHunTOR « consistait en une série d'actions séparées mais complémentaires en Australie, Bulgarie, France, Allemagne, Italie, aux Pays-Bas, en Suisse, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis", a précisé Europol

LA HAYE : Quelque 150 personnes qui achetaient ou vendaient de la drogue ou des armes sur le dark web ont été arrêtées dans le monde entier dans une des plus amples opérations à ce jour concernant la version clandestine d'internet, ont annoncé mardi des responsables d'Europol et du ministère de la Justice américain.

Selon l'agence européenne de police, plusieurs millions d'euros en numéraire et bitcoins ainsi que de la drogue et des armes ont également été saisis dans cette opération intitulée "DarkHunTOR".

DarkHunTOR "consistait en une série d'actions séparées mais complémentaires en Australie, Bulgarie, France, Allemagne, Italie, aux Pays-Bas, en Suisse, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis", a précisé Europol.

L'opération faisait suite au démantèlement en janvier sous la conduite de la police allemande de la plateforme "DarkMarket", présentée alors par les enquêteurs comme le "plus vaste" point de vente du cyber-marché noir.

Aux Etats-Unis, quelque 65 personnes ont été arrêtées dans cette opération qui a également permis, entre autres, 47 arrestations en Allemagne, 24 au Royaume-Uni, quatre en Italie et quatre aux Pays-Bas. Plusieurs des personnes arrêtées "constituaient des cibles d'importance" pour Europol.

Les forces de l'ordre ont également saisi 26,7 millions d'euros en numéraire et monnaies électroniques ainsi que de la drogue, notamment 25 000 comprimés d'ecstasy, et 45 armes à feu.

En Italie, la police a également fermé des places de marché illégales nommées "DeepSea" et "Berlusconi" qui présentaient à elles deux "plus de 100 000 annonces de produits illégaux", selon Europol dont l'opération était coordonnée avec Eurojust, l'agence européenne pour la coopération judiciaire.

« Un trésor de preuves »

L'interpellation en janvier de l'opérateur présumé de "DarkMarket", un Australien de 34 ans arrêté à la frontière germano-danoise, a "fourni aux enquêteurs à travers le monde un trésor de preuves", selon Europol.

Le démantèlement de "DarkMarket", qui vendait des drogues en tous genres comme de la fausse monnaie, des données de cartes de crédit volées ou falsifiées, des cartes SIM anonymes ou encore des virus informatiques, était lié à un coup de filet remontant à septembre 2019 en Allemagne contre un important hébergeur de services illégaux du darknet baptisé "Cyberbunker", avait précisé à l'époque le parquet. 

Ce datacenter illégal, installé dans un ancien bunker de l'Otan dans le sud-ouest de l'Allemagne, est soupçonné d'avoir hébergé plusieurs plateformes de vente de drogue mais aussi des serveurs utilisés pour le trafic d'images pédopornographiques ou des cyberattaques.

Le Centre Européen de lutte contre la Cybercriminalité (EC3) d'Europol a depuis lors accumulé des informations pour identifier les cibles-clefs, explique l'agence.

Le dark web, une version parallèle d'internet où l'anonymat des utilisateurs est garanti, subit des assauts croissants depuis quelques mois de la part des polices internationales. 

"L'objet d'opérations comme celle-ci est de signifier aux criminels opérant sur le dark web (que) la communauté chargée de faire respecter la loi dispose des moyens et des partenariats internationaux pour les démasquer", a déclaré mardi le directeur adjoint des opérations à Europol, Jean-Philippe Lecouffe.

La sous-secrétaire américaine à la Justice, Lisa Monaco, a souligné lors d'une conférence de presse à Washington que dans le volet américain de l'opération, sur plus de 200 000 cachets saisis, 90% contenaient des contrefaçons d'opioïdes et d'autres narcotiques très dangereux comme le fetanyl.

Un officier de police français spécialisé dans la cybercriminalité a expliqué à l'AFP que l'opération avait duré plusieurs mois.

En France, par exemple, "trois personnes, deux hommes et une femme, ont été interpellées en juin". 35 000 euros d’avoirs criminels ont été alors saisis.

Ils géraient un site sur le DarkWeb appelé "Le Monde parallèle". L’un en était l’administrateur, l’autre le modérateur et le troisième le tiers de confiance ("escrow" en anglais, chargé de sécuriser les transactions).

"Sur ce site, qui comptait 1.800 membres, acheteurs et vendeurs s’échangeaient de la drogue, des faux papiers, des cartes bancaires volées et des logiciels de piratage", a-t-il dit.

Pour Rolf van Wegberg, chercheur sur la cybercriminalité à l'université de technologie de Delft, l'opération marque un changement dans l'action policière contre les criminels présumés agissant sur l'internet.

"Dans le passé, ce type d'opérations visait à arrêter les opérateurs de ce genre de places de marché et nous voyons dorénavant des services de police s'en prendre aux principaux vendeurs", a-t-il déclaré à des journalistes de la chaîne publique néerlandaise KRO-NCRV.


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com