Qui pour remplacer RBG à la Cour suprême américaine ?

Cour suprême américaine (AFP)
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Publié le Dimanche 20 septembre 2020

Qui pour remplacer RBG à la Cour suprême américaine ?

  • Le président réaliserait sa troisième intronisation à la Cour suprême en un mandat à la Maison Blanche, ancrant durablement à droite la plus haute institution judiciaire du pays
  • Les deux juges nommés par le milliardaire républicain, Neil Gorsuch (2017) et Brett Kavanaugh (2018), ne figuraient pas sur une première liste publiée en 2016 par celui qui était à l'époque candidat à la Maison Blanche

WASHINGTON : Le décès à 87 ans de la juge progressiste de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg offre à Donald Trump l'occasion de nommer pour la remplacer un magistrat défenseur des valeurs chrétiennes conservatrices, même si les démocrates vont engager une bataille de tranchées pour entraver le processus.

Le président réaliserait alors sa troisième intronisation à la Cour suprême en un mandat à la Maison Blanche, ancrant durablement à droite la plus haute institution judiciaire du pays. M. Trump compte sur la majorité républicaine au Sénat, l'organe chargé de confirmer le juge désigné.L'exécutif a eu tout son temps pour se préparer au remplacement de « RBG », qu'on savait malade depuis longtemps. Donald Trump a même publié le 9 septembre une liste affinée de candidats potentiels, un geste de campagne destiné à rassurer ses alliés et mobiliser ses électeurs, notamment ceux opposés au droit à l'avortement.

Sa liste de personnalités n'est qu'indicative. De fait, les deux juges nommés par le milliardaire républicain, Neil Gorsuch (2017) et Brett Kavanaugh (2018), ne figuraient pas sur une première liste publiée en 2016 par celui qui était à l'époque candidat à la Maison Blanche.

Voici quelques noms parmi les favoris :

- Amy Coney Barrett, une défenseure de la religion

Si elle est nommée, Mme Barrett deviendrait la seule magistrate conservatrice de la Cour suprême, les deux autres femmes de la haute cour étant progressistes.

La magistrate de 48 ans a grandi dans une banlieue de La Nouvelle-Orléans. Après avoir étudié dans un lycée catholique pour filles en Louisiane, elle a suivi des études brillantes dans une institution dépendant de l'Eglise presbytérienne dans le Tennessee puis à l'université Notre Dame, dans l'Indiana.

Elle a travaillé comme assistante d'Antonin Scalia, un pilier conservateur de la Cour suprême décédé en février 2016.

Elle est réputée pour ses articles de doctrine juridique, dans lesquels elle professe des opinions largement influencées, selon ses détracteurs, par ses valeurs religieuses traditionalistes.

- Thomas Hardiman, un farouche militant du port d'arme

Juge à la cour d'appel fédérale de Pittsburgh, en Pennsylvanie, il s'est fait connaître en estimant par exemple que le premier amendement de la Constitution américaine n'autorisait pas les citoyens à filmer les policiers.

Fils d'un chauffeur de taxi, il a passé son enfance dans le Massachusetts. Premier de sa famille à aller à l'université, il a financé ses études à l'université de droit de Georgetown en conduisant un taxi.

Ancien militant républicain, solide conservateur, le juge Hardiman a siégé avec la soeur de Donald Trump, la juge Maryanne Trump Barry, qui en aurait fait l'éloge.

Dans plusieurs dossiers concernant des condamnés à mort, il s'est rangé du côté des procureurs cherchant à appliquer le châtiment suprême.

Il s'est déclaré en faveur d'une fouille poussée des détenus nouvellement arrivés dans les prisons, même s'ils ne sont écroués que brièvement et ne posent aucun risque en terme de sécurité.

- Joan Larsen, un pilier conservateur

Cette magistrate de 51 ans siégeant à la cour d'appel de Cincinnati s'est bâti au fil des ans une réputation de solide conservatrice, opposée à l'extension des droits des homosexuels et partisane de fermeté en matière de détention pénale.

Elle a également travaillé comme assistante d'Antonin Scalia, comme professeure de droit à l'Université du Michigan et a officié à la Cour suprême du Michigan.

- Raymond Kethledge, un gardien de la Constitution

Cet homme de 53 ans a grandi dans le Michigan, dans la région des Grands Lacs, Etat sous la juridiction de la cour d'appel où il siège après y avoir été nommé par George W. Bush.

Fervent militant de la libre entreprise et des droits individuels, notamment celui de la propriété privée et du port d'arme à feu, le juge Kethledge appartient à l'école de jurisprudence américaine originaliste, qui soutient que la Constitution doit être interprétée conformément à son sens à l'époque de son adoption.

Un sénateur ?

Les sénateurs républicains Ted Cruz, Tom Cotton ou Joshua Hawley figurent également sur la dernière mouture de la liste de Donald Trump. Choisir l'un de ces élus serait considéré comme une nomination encore plus politique que la désignation d'un magistrat actuellement en fonction.

 


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.