Smartphone en main, la génération Z gagnée par le frisson de l'investissement

L'étudiant Ishan Srivastava suit les cours de la Bourse sur son ordinateur, le 5 octobre 2021 à Ghaziabad, en Inde. (Photo, AFP)
L'étudiant Ishan Srivastava suit les cours de la Bourse sur son ordinateur, le 5 octobre 2021 à Ghaziabad, en Inde. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

Smartphone en main, la génération Z gagnée par le frisson de l'investissement

  • «Je ne me préoccupe plus vraiment de l'université, pour être honnête. Maintenant c'est marchés, marchés, marchés»
  • En Inde, la révolution de l'investissement a été largement favorisée par l'essor des comptes bancaires électroniques, faciles à ouvrir en ligne et qui peuvent détenir des titres financiers, actions ou obligations

BOMBAY : Une nouvelle génération d'investisseurs est née. Des applications ciblent ces jeunes épris de finance et qui trouvent leurs conseils directement sur Youtube. Mais les marchés de capitaux, plus accessibles que jamais, n'en restent pas moins risqués.


Sortie en 2013, l'application américaine Robinhood (Robin des Bois en français) a fait sensation dans les pays occidentaux, en voulant convertir les "personnes ordinaires" à l'investissement personnel. Depuis, des équivalents locaux fleurissent, du Nigeria à l'Inde, pour attirer les 20-30 ans.


"Je ne me préoccupe plus vraiment de l'université, pour être honnête. Maintenant c'est marchés, marchés, marchés", reconnait Ishan Srivastava, étudiant à New Delhi, qui a débuté le "trading" fin décembre.


A 20 ans, Ishan Srivastava investit grâce à une poignée d'applications indiennes (dont Zerodha ou Upstox) et ambitionne de diversifier suffisamment son portefeuille pour être rentier à 45 ans.


En Inde, la révolution de l'investissement a été largement favorisée par l'essor des comptes bancaires électroniques, faciles à ouvrir en ligne et qui peuvent détenir des titres financiers, actions ou obligations. 


Mais un engouement similaire pour les apps de trading se produit dans bien d'autres pays, notamment au Nigeria.

Des banques de moins en moins intéressantes
Réputée pour son dynamisme, la capitale économique Lagos subit aujourd'hui l'inflation galopante du naira, la monnaie nationale.


Conséquence, la jeunesse nigériane s'est ruée vers Trove et Risevest, des applications locales qui permettent d'accéder aux marchés américains, vus comme un moyen de protéger ses économies tant que la situation ne s'améliore pas.


"J'ai la possibilité de placer mon argent à la banque, mais chaque mois, cette option devient de moins en moins intéressante", estime ainsi Dahunsi Oyedele, 23 ans.


"Parfois, j'investis dans Risevest et j'ai un premier retour en une semaine. Imaginez, obtenir 1% ou 2% sur 100.000 naira (208 euros) chaque semaine -- ce n'est pas grand chose, mais ça compte beaucoup."


Après la perte de son emploi de journaliste suite à la pandémie, Dahunsi Oyedele a payé pendant quelques mois son loyer en négociant des cryptomonnaies.


Et il est loin d'être le seul à s'être tourné vers la spéculation pendant la crise du Covid-19. La combinaison du chômage de masse, des confinements, et pour les plus chanceux d'une épargne sous-utilisée, a créé des vocations dans le monde entier.


Rien qu'aux Etats-Unis, plus de 10 millions de nouveaux investisseurs ont investi les marchés au premier semestre 2021, affirme JMP Securities.


Une partie d'entre-eux ont été attirés par le buzz en janvier autour de la chaîne de magasins de jeux vidéo "GameStop", dont le cours s'est envolé lorsque des boursicoteurs sur les réseaux sociaux se sont ligués contre des fonds spéculatifs.


Et les nouveaux convertis sont de plus en plus jeunes. L'âge médian des Américains sur Robinhood est de 31 ans; en Inde, Upstox affirme que 80% de ses utilisateurs ont 35 ans ou moins, idem pour l'application nigériane Bamboo (83%).


Pour abaisser encore les barrières à l'entrée, ces applications autorisent l'achat de fractions de titres, permettant par exemple de payer une part seulement d'une action Amazon plutôt que le titre en entier (plus de 2.500 euros aujourd'hui).


Enfin, certaines proposent de multiplier les profits (et les pertes) via un mécanisme d'effet de levier.

Flirt avec le risque ?
Mais si elles démocratisent la finance et promettent bien souvent zéro commission, les apps de trading savonnent aussi la planche des investisseurs inexpérimentés, s'alarment certains experts.


Aux Etats-Unis, le gendarme des marchés (la SEC) enquête pour savoir si ces sociétés encouragent les transactions de manière irresponsable, via de multiples relances et en donnant l'impression que l'investissement est un jeu.


Son équivalent britannique (la FCA) a prévenu en mars que les jeunes investisseurs, dont beaucoup de femmes et de personnes issues de minorités au Royaume-Uni, avaient le plus à perdre.


Selon l'une des études de l'autorité, près des deux tiers des sondés verraient leur niveau de vie affecté "de manière déterminante" en cas de lourdes pertes. Bien loin de l'adage selon lequel il ne faut investir que ce que l'on est prêt à perdre.


"Ces nouveaux investisseurs placent leur confiance dans les nouveaux médias (comme Youtube ou les réseaux sociaux) pour trouver conseils et actualités", relève enfin le régulateur.


Pour certains jeunes spéculateurs, la chance a déjà tourné.


A Bombay, le designer Ali Attarwala, 30 ans, a fait une pause après une mauvaise expérience cette année avec les cryptomonnaies. "Ces applications permettent d'acheter facilement des actifs spéculatifs comme les cryptos, mais celles-ci restent très volatiles", explique-t-il à l'AFP.


Même s'il a aussi vécu des hauts et des bas, Ishan Srivastava reste quant à lui optimiste. "Quand j'ai commencé, mon capital a fondu de près de 50%", dit-il. "Je ne considère pas cela comme une perte, mais plutôt comme le coût de ma formation."


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com