L'écriture et le dessin entremêlés dans la nouvelle exposition du Centre Pompidou-Metz

D'anciens manuscrits rarement exposés répondent à ses oeuvres, comme un papyrus de l'Egypte ancienne aux couleurs éclatantes représentant un extrait du Livre des morts, prêté par la Bibliothèque nationale de France (BNF). (Photo, https://www.centrepompidou-metz.fr)
D'anciens manuscrits rarement exposés répondent à ses oeuvres, comme un papyrus de l'Egypte ancienne aux couleurs éclatantes représentant un extrait du Livre des morts, prêté par la Bibliothèque nationale de France (BNF). (Photo, https://www.centrepompidou-metz.fr)
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Publié le Vendredi 05 novembre 2021

L'écriture et le dessin entremêlés dans la nouvelle exposition du Centre Pompidou-Metz

  • Deux lettres originales de Vincent Van Gogh et un dessin de Rimbaud venant d'un de ses cahiers d'écolier sont proposés au public
  • «Le rêve d'Etel était que l'écriture, qui est du domaine de l'intime, devienne monumentale», explique Jean-Marie Gallais, commissaire de l'exposition

METZ: L'écriture manuscrite et le dessin entremêlés, qui se répondent et s'exposent: dans l'exposition "Ecrire, c'est dessiner", le centre Pompidou-Metz met à l'honneur les oeuvres de la poétesse et peintre libanaise Etel Adnan, liant les deux arts pour les faire dialoguer avec des manuscrits anciens.


"Le rêve d'Etel était que l'écriture, qui est du domaine de l'intime, devienne monumentale" et "qu'un musée montre ce rapport entre l'écriture et le dessin qui est très fort chez elle", explique Jean-Marie Gallais, commissaire de l'exposition. 


Plusieurs des leporellos de la poétesse, ces livres-accordéon qui se déplient et peuvent faire près de 10 mètres de long, où "l'écriture-dessin est complètement imbriquée", sont exposés. Elle y a recopié des poèmes d'auteurs irakiens contemporains, notamment Abd el-Wahhab al-Bayyati et Badr Shakir al-Sayyab, avec qui elle était amie.


Sur ces leporellos, Etel Adnan explique "dessiner l'arabe" plus que l'écrire: elle a voulu créer "un fleuve de poésie" avec cet alphabet qu'elle trouve "plastique". Pour elle, l'arabe est une langue qu'elle entendait enfant, puis qu'elle a réapprise sur le tard et qu'elle a indiqué n'avoir jamais totalement maîtrisée.


Car elle écrit en français et en anglais et son cosmopolitisme irrigue son oeuvre: elle est née en 1925 au Liban alors sous mandat français, d'un père syrien de Damas, ancien officier de l'empire ottoman, et d'une mère grecque de Smyrne, Izmir en Turquie actuelle. Elle a étudié d'abord à Paris dans les années 1950 avant de partir s'installer aux Etats-Unis, où elle s'est prise de passion pour l'anglais.


D'anciens manuscrits rarement exposés répondent à ses oeuvres, comme un papyrus de l'Egypte ancienne aux couleurs éclatantes représentant un extrait du Livre des morts, prêté par la Bibliothèque nationale de France (BNF). 


Autres prêts exceptionnels: des livres d'enluminures des XIVe et XVe siècles, de la bibliothèque de Metz, et un manuscrit mérovingien du VIIIe siècle prêté lui aussi par la BNF.


Jean-Marie Gallais a ainsi souligné "l'enthousiasme" de ces institutions, dont la BNF, à prêter ces manuscrits, exposés à basse lumière du fait de leur "fragilité".

Lettres de Van Gogh 


"Il était essentiel d'aller chercher des choses beaucoup plus anciennes qui montrent que cette imbrication écriture et dessin existe depuis l'existence de l'écriture, voire avant", détaille-t-il devant une tablette en argile d'écriture cunéiforme datant de 1.750 avant notre ère.


Etel Adnan a aussi voulu mettre en lumière le rapport physique à l'écriture manuscrite. Deux lettres originales de Vincent Van Gogh et un dessin de Rimbaud venant d'un de ses cahiers d'écolier sont proposés au public. Exposés à leurs côtés, un dessin de Marguerite Yourcenar, un manuscrit du poète palestinien Mahmoud Darwish et un autre de Victor Hugo, pour que le visiteur "s'imagine le trajet de (leurs) mains". 


Autre souhait de l'artiste, que ces manuscrits "soient regardés avec la même intensité" qu'un tableau ou une sculpture, précise Jean-Marie Gallais. 


L'exposition ne dure que trois mois, du 6 novembre au 21 février 2022, à cause de la "fragilité" et du "caractère exceptionnel des oeuvres présentées", dont la plupart ne sont pas "remplaçables par des équivalents", selon le commissaire de l'exposition.


En parallèle, le Centre Pompidou-Metz expose 22 artistes de la 12e biennale de Taipei qui a eu lieu en 2020 en pleine crise du Covid-19. Cette exposition conçue par Bruno Latour, Martin Guinard et Eva Lin se tient du du 6 novembre au 4 avril 2022.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com