Covid-19: la reprise épidémique se confirme en France

Emmanuel Macron va s'adresser mardi à 20 heures aux Français alors qu'une reprise de l'épidémie de Covid-19 se confirme en France (AFP)
Emmanuel Macron va s'adresser mardi à 20 heures aux Français alors qu'une reprise de l'épidémie de Covid-19 se confirme en France (AFP)
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Publié le Samedi 06 novembre 2021

Covid-19: la reprise épidémique se confirme en France

  • De sources gouvernementales, elle sera calquée sur le modèle de l'allocution du 12 juillet où Emmanuel Macron avait notamment annoncé l'extension du pass sanitaire
  • La France est en avance sur nombre de ses voisins avec près de 75% de sa population ayant reçu un schéma complet. Mais la cadence de l'été est retombée

PARIS: Emmanuel Macron va s'adresser mardi à 20 heures aux Français alors qu'une reprise de l'épidémie de Covid-19 se confirme en France en raison notamment de la baisse des températures, d'une vaccination qui plafonne et du relâchement des gestes barrières.

"L'Europe est redevenue l'épicentre de l'épidémie" avec des "reprises parfois spectaculaires (...) En France, nous constatons une reprise légère à ce stade mais certaine", a relevé vendredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lors de la visite d'une pharmacie parisienne où il a assisté à l’administration d'une troisième dose du vaccin à une femme de 67 ans.

"Nous sommes face à une haie dont nous ignorons la hauteur. Mais nous avons les outils pour la franchir", a-t-il ajouté, confirmant que le chef de l'Etat allait s'adresser aux Français "très prochainement" pour faire le point sur l'épidémie mais aussi la relance économique et les réformes.

L'Elysée a ensuite précisé que l'allocution aurait lieu mardi à 20h, sans doute dans la foulée d'un Conseil de défense sanitaire. De sources gouvernementales, elle sera calquée sur le modèle de l'allocution du 12 juillet où Emmanuel Macron avait notamment annoncé l'extension du pass sanitaire, dont le Parlement a autorisé vendredi le possible recours jusqu'au 31 juillet 2022.

Se posera notamment la question du conditionnement du pass sanitaire à une troisième dose de vaccin, devenu le cheval de bataille du gouvernement. En déplacement vendredi à Montpellier, le Premier ministre Jean Castex a dit à l'AFP que l'exécutif réfléchissait à cette piste "sans doute plus que la piste de la vaccination obligatoire pour les plus de 65 ans", promettant une "réponse bientôt".

La France est en avance sur nombre de ses voisins avec près de 75% de sa population ayant reçu un schéma complet. Mais la cadence de l'été est retombée. 

Jeudi, l'agence nationale de santé publique faisait état de 9.502 nouveaux cas et d'un taux de positivité de 2,2% sur les sept derniers jours. Une semaine auparavant ce taux, qui mesure la proportion de cas parmi les personnes testées, n'était que de 1,8%.

Cette reprise s'est amorcée depuis octobre, comme en témoignent d'autres indicateurs. La semaine du 25 octobre, le taux d'incidence s'inscrivait déjà en hausse de 12% par rapport à la semaine précédente.

Autre indicateur clé: le taux de reproduction, qui mesure le nombre moyen de cas secondaires provoqués par une seule personne infectée, est "au-dessus de 1" depuis trois semaines également.

Le masque va d'ailleurs redevenir obligatoire lundi dans les écoles de 39 départements où les élèves avaient pu l'ôter.

Comment expliquer ce regain ?

"C'était prévisible" pour plusieurs raisons, a avancé vendredi sur France 2 Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon. "La vaccination: elle plafonne, on n'a pas fait le plein. Les conditions hivernales: moins de ventilation, plus de regroupements, et la baisse des gestes barrières".

- "C'est maintenant que ça se joue" -

"On pouvait s'y attendre à la rentrée, compte tenu de la contagiosité du variant delta, de l'efficacité vaccinale, qui ne suffit pas à elle seule à contenir l'épidémie, et d'une couverture vaccinale incomplète", dit aussi, à l'AFP, l'épidémiologiste Mircea Sofonea.

La question était plutôt de prédire quand aurait lieu ce rebond. Il arrive en France plus tard que dans d'autres pays européens, notamment ceux de l'Europe de l'Est, beaucoup moins vaccinés. Ou même que chez les voisins du Nord, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, où le froid est arrivé plus tôt, et dans une certaine mesure l'Allemagne, moins vaccinée.

Jeudi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est alarmée du rythme "très préoccupant" de transmission du Covid-19 en Europe, qui pourrait déboucher sur un demi-million de morts supplémentaires sur le continent d'ici février.

La situation française est-elle si inquiétante ? "Pas pour le moment", rassure Mircea Sofonea, car "on connaît maintenant les leviers pour agir". "C'est maintenant que ça se joue", insiste l'épidémiologiste.

"Si le taux de reproduction continue à augmenter, il pourrait y avoir des situations de tension localement" dans les hôpitaux, selon lui.

Déjà, la préfecture de la Creuse a appelé jeudi à ne pas relâcher les efforts sur la 3e dose de vaccin et les gestes barrières, après une flambée de cas de Covid-19 qui pourrait être liée à la tenue de plusieurs événements festifs pour les retraités.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.