Avec le retrait graduel d'Elizabeth II, Camilla prend la relève

Dans cette photo d'archive prise le 19 juin 2019, la reine britannique Elizabeth II et Camilla, duchesse de Cornouailles arrivent en calèche le deuxième jour de la compétition hippique de Royal Ascot, à Ascot, à l'ouest de Londres. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 19 juin 2019, la reine britannique Elizabeth II et Camilla, duchesse de Cornouailles arrivent en calèche le deuxième jour de la compétition hippique de Royal Ascot, à Ascot, à l'ouest de Londres. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 novembre 2021

Avec le retrait graduel d'Elizabeth II, Camilla prend la relève

  • La duchesse de Cornouailles, 74 ans a gagné en visibilité, à la fois virtuellement, lors de la pandémie de coronavirus, mais aussi en personne, une fois levées les restrictions
  • La montée en popularité de Camilla, jadis haïe des Britanniques pour s'être immiscée dans le couple formé par Charles et Diana, a été spectaculaire

LONDRES : Relève de la garde à Buckingham Palace: tandis que la reine Elizabeth II, 95 ans, se retire progressivement pour ménager sa santé, Camilla, l'épouse du prince Charles autrefois honnie du public, apparaît de plus en plus impliquée.

Le fils aîné de la reine et héritier du trône, 72 ans, prend depuis plusieurs années le relais de Sa Majesté, accomplissant multiples fonctions officielles, au Royaume-Uni comme à l'étranger. 

Mais son épouse la duchesse de Cornouailles, 74 ans, a elle aussi gagné en visibilité, à la fois virtuellement, lors de la pandémie de coronavirus, mais aussi en personne, une fois levées les restrictions. 

Au premier rang du clan royal, le couple est rejoint par le fils aîné de Charles, William, et son épouse Kate, tous deux âgés de 39 ans. 

Bien plus présent, le quatuor bénéficie d'une couverture médiatique qui n'était auparavant accordée qu'à la reine, à qui les médecins ont recommandé de lever le pied.

Leur présence lors d'événements allant de la première du dernier film de James Bond au sommet du G7 est un signe du changement à venir. 

Pour Joe Little, directeur de la rédaction de Majesty Magazine, leur présence "s'accélérera avec le temps". "Mais Camilla est déjà un visage familier pour beaucoup de gens, qui commencent à la connaître", souligne-t-il, interrogé par l'AFP. 

Réhabilitation

Il y a seulement quelques années, un autre quatuor incarnait l'avenir de la famille la plus célèbre de Grande-Bretagne: William, son frère Harry, et leurs épouses respectives Kate et Meghan. 

Une photo de famille qui s'est déchirée lorsque Harry et Meghan ont déménagé aux États-Unis, se mettant en retrait de la famille royale qu'ils ont critiquée et accusée de racisme. 

La montée en popularité de Camilla, jadis haïe des Britanniques pour s'être immiscée dans le couple formé par Charles et Diana, a été spectaculaire. 

"Sa position a certainement évolué et il y a eu un énorme et très long processus de réhabilitation depuis l'époque où elle était décrite comme un rottweiler à l'époque de Diana", estime l'historienne spécialiste de la famille royale Anna Whitelock au Daily Express. 

Camilla a endossé un rôle de plus en plus exposé avec aplomb et s'est attiré des fans, même si certains ne lui pardonneront jamais son rôle dans la dislocation du mariage de Charles et Diana. 

"Il y a beaucoup de supporters de Camilla", selon Joe Little. "Elle s'en sort très bien. Elle est membre de la famille royale depuis 16 ans, donc elle a pas mal d'expérience", souligne-t-il.

Depuis la mort en avril du prince Philip, époux de la reine pendant 73 ans, Camilla a été aperçue – et entendue – plus fréquemment lors d'engagements officiels et d'événements caritatifs. 

Cette semaine, elle a accompagné Charles, un défenseur de l'environnement de longue date, à Glasgow, lors du sommet de l'ONU sur le climat, la COP26. 

Le mois dernier, le couple, qui s'est marié en 2005, était aux côtés de la reine lors de l'ouverture officielle du Parlement écossais et de l'Assemblée galloise. 

Camilla était également présente lorsque Elizabeth II a ouvert la session du parlement britannique en mai, son premier engagement officiel depuis la mort de Philip. 

Le couple effectuera prochainement sa première tournée royale à l'étranger depuis le début de la pandémie de coronavirus, en Égypte et Jordanie. 

Les apparitions de Camilla reflètent souvent ses centres d'intérêts, de la lecture à la défense des animaux. Cette année, elle a apporté son soutien à une campagne de lutte contre la violence faite aux femmes, une cause également embrassée par Kate.

Elle a aussi fait plusieurs apparitions à la télévision et à la radio pour parler du combat de sa mère contre l'ostéoporose, ou encore de son amour du jardinage et de l'élevage de chevaux. 

Selon certains médias, elle pourrait assumer un rôle plus important, celui de "conseillère d'Etat", une fonction qui oblige les membres de la famille royale à intervenir si la reine ne peut pas exercer ses fonctions officielles. 


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.