Prix littéraires : «tir groupé» pour les écrivains africains

L'écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, quelques minutes après avoir remporté le prix Goncourt, à Paris le 4 novembre 2021. (Photo, AFP)
L'écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, quelques minutes après avoir remporté le prix Goncourt, à Paris le 4 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 novembre 2021

Prix littéraires : «tir groupé» pour les écrivains africains

  • «On assiste à une renaissance de l'attention du monde littéraire européen vis-à-vis de l'Afrique»
  • Car les écrivains africains sont historiquement sous-représentés dans les palmarès internationaux

PARIS : Le Nobel, le Booker Prize et le Goncourt: en 2021, de grands prix littéraires ont été remportés par des écrivains africains. Un "tir groupé" qui illustre la reconnaissance d'une littérature africaine en phase avec les interrogations de notre époque.


"On assiste à une renaissance de l'attention du monde littéraire européen vis-à-vis de l'Afrique", déclare à l'AFP Xavier Garnier, professeur de littérature africaine francophone et swahili à l'université Sorbonne Nouvelle. Un "tir groupé de prix européens" qu'il qualifie de "frappant".


Car les écrivains africains sont historiquement sous-représentés dans les palmarès internationaux.


Or cette année, ce sont eux qui raflent la mise. Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est devenu à 31 ans le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à remporter mercredi le Goncourt, Graal des lettres françaises, pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes". Le même jour, le Sud-africain Damon Galgut a décroché le Booker Prize, récompense la plus courue pour les romans écrits en anglais. Et le Nobel de littérature a été attribué cette année au Tanzanien Abdulrazak Gurnah.


La liste ne s'arrête pas là: le Booker Prize international a couronné le Franco-sénégalais David Diop, le très prestigieux Prix Neustadt a été décerné au Sénégalais Boubacar Boris Diop et le Prix Camoes (qui récompense un auteur de langue portugaise) à la Mozambicaine Paulina Chiziane.


Des distinctions qui saluent la "renaissance de la littérature africaine observée ces dix dernières années", abonde auprès de l'AFP Boniface Mongo-Mboussa, docteur en littérature comparée.

Ecologie et afrofuturisme
Une littérature créée par "de plus en plus d'écrivains professionnels", "ce qui n'était pas le cas de nos aînés" selon lui. Il souligne aussi "l'arrivée sur scène de femmes": Tsitsi Dangarembga (Zimbabwe), Paulina Chiziane (Mozambique) ou encore Chimamanda Ngozi Adichi (Nigeria) déjà récompensée par plusieurs prix prestigieux.


Les thèmes abordés ont eux aussi changé, pointe M. Mongo-Mboussa, également critique littéraire. Mohamed Mbougar Sarr "a choisi de parler de littérature" dans son roman récompensé, adoptant ainsi "une forme de prise de distance" avec les sujets plus habituels des romans africains "qui parlaient par exemple de la violence, de la guerre, des enfants soldats".


Le genre, l'homosexualité, l'écologie, le féminisme, l'afrofuturisme (courant de la science fiction) ont ainsi fait leur apparition dans les productions littéraires africaines.


"C'est depuis le continent africain qu'on est en train de se rendre compte des grands dangers (sociaux, écologiques, politiques: ndlr) qui nous menacent", estime Xavier Garnier.


Les années 50 et 60 avaient été elles aussi des "moments de reconnaissance de la littérature africaine", mais surtout en tant que "phénomène politico-littéraire", comme par exemple avec Léopold Sédar Senghor, écrivain, poète et premier président du Sénégal, ajoute-t-il.


Une évolution portée également par la création de maisons d'édition en Afrique, la multiplication des revues littéraires sur le continent ou encore l'apparition de prix littéraires consacrés à la littérature africaine, note Claire Ducournau, sociologue de la littérature à l'université Paul-Valéry de Montpellier.


"Beaucoup de choses sont en train de bouger depuis une dizaine d'années", déclare à l'AFP la chercheuse qui a étudié la reconnaissance des auteurs africains francophones sur plusieurs décennies.

Swahili et wolof
Pour autant, dans le monde francophone, la distinction entre littérature francophone et française demeure, relève Boniface Mongo-Mboussa.


Plusieurs écrivains africains ont remporté le Renaudot, un autre grand prix littéraire français, et le romancier franco-congolais Alain Mabanckou a enseigné au Collège de France. Mais les écrivains francophones africains sont encore parfois perçus comme "les anciens produits de l'Empire" et pas vraiment comme des acteurs à part entière de la scène littéraire, ajoute le docteur en lettres.


Les auteurs africains anglophones, eux, sont pleinement intégrés dans l'enseignement littéraire américain et nord-européen, note-t-il. Ils bénéficient aussi d'un marché plus dynamique et d'une plus grande visibilité par le public ou les critiques.


Sur les cinq auteurs africains lauréats du Nobel, quatre sont anglophones (le 5e est arabophone). Et la reconnaissance est encore plus difficile pour ceux qui écrivent en swahili, wolof ou autres langues du continent africain.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.