Algérie : 5 jours de coupures d’Internet afin d’éviter la fraude... au bac

Pour mettre tous les atouts de son côté, outre les moyens humains et matériels mobilisés pour assurer un bon déroulement de cet examen capital, le gouvernement a décidé, sans l’annoncer, de perturber le flux d’Internet pendant toute la période du bac aux horaires des examens. (Photo fournie).
Pour mettre tous les atouts de son côté, outre les moyens humains et matériels mobilisés pour assurer un bon déroulement de cet examen capital, le gouvernement a décidé, sans l’annoncer, de perturber le flux d’Internet pendant toute la période du bac aux horaires des examens. (Photo fournie).
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Publié le Lundi 21 septembre 2020

Algérie : 5 jours de coupures d’Internet afin d’éviter la fraude... au bac

  • Pendant les épreuves du bac, soit du 13 au 17 septembre, les réseaux sociaux – notamment Facebook, Twitter et WhatsApp – étaient inaccessibles, et Internet était perturbé dans tout le pays
  • Les coupures volontaires pour sécuriser l’examen national pénalisent les usagers et les entreprises leur portant un préjudice financier et moral

ALGER: En Algérie, le baccalauréat est un diplôme vénéré tant son obtention représente la première et véritable consécration du cursus scolaire de n’importe quel jeune Algérien. Le baccalauréat est donc pour la population autant que pour le gouvernement un événement important, voire névralgique, d’où l’intérêt que lui accordent les uns et les autres.

Certaines tentatives de fraude qui ont eu lieu par le passé ont échaudé les autorités qui ont préféré s’entourer de toutes les précautions possibles pour éviter que les nouvelles technologies de l’information et de la communication puissent être utilisées à des fins de triche.

Pour mettre tous les atouts de son côté, outre les moyens humains et matériels mobilisés pour assurer un bon déroulement de cet examen capital, le gouvernement a décidé, sans l’annoncer, de perturber le flux d’Internet pendant toute la période du bac aux horaires des examens. En effet, durant toute la semaine du déroulement des épreuves, soit du 13 au 17 septembre, les réseaux sociaux – notamment Facebook, Twitter et WhatsApp – étaient inaccessibles, et Internet était perturbé dans tout le pays.

Cette mesure, dont les effets sont contraignants pour l’ensemble la population, n’a pas été du goût de la majorité des Algériens pour qui les services d’Internet sont devenus plus qu’indispensables. De nombreux internautes se sont ainsi plaints de cette mesure qui se répète depuis quelques années. Selon eux, elle nuit aux activités économiques du pays.

«Il aurait été plus judicieux de contrôler les centres d'examen que de couper Internet pour tout le monde», déclare à Arab News en français Nabil Ferguenis, syndicaliste dans l’Éducation nationale.

L’intervenant fait remarquer qu’une telle coupure montre que les pouvoirs publics peinent à sécuriser les épreuves comme il se doit. «Aucune information sur la coupure des réseaux sociaux n'a été donnée par les autorités au préalable» explique-il.

M. Ferguenis estime que, en cette ère de technologies et de communication, tout se fait par Internet. Selon lui, rien ne justifie la décision de couper Internet pendant cinq jours consécutifs sur tout le territoire national. «L’État doit repenser ce procédé afin de remédier à cette erreur d'appréciation. Il est temps de définir les responsabilités au lieu de pénaliser tout le monde», note-t-il.

Les consommateurs attendent toujours d’être indemnisés

De son coté, Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de l’environnement (Apoce) a appelé les pouvoirs publics à trouver des solutions définitives tout en jugeant cette situation inadmissible.

Notre interlocuteur annonce, du même coup, que son association a reçu des «centaines de milliers de plaintes provenant de simple citoyens et même d’entreprises». Il estime que les coupures volontaires pour sécuriser un examen national pénalisent les usagers et les entreprises leur portant un préjudice financier et moral.

Cependant, Zebdi laisse entendre que les opérateurs de téléphonie mobile et l’opérateur étatique Algérie Télécom (AT) ne sont pas responsables de ces coupures. «C’est un cas de force majeure.» Il explique, d’ailleurs, que les autorités publiques organisent la coupure d’Internet selon un calendrier arrêté entre le ministère de l’Éducation et celui des Postes et des Technologies de l’information et de la communication (TIC).

Younes Grar, expert consultant dans le domaine des TIC n’est pas du même avis. Ce dernier réclame un remboursement de la part des opérateurs téléphoniques pour la totalité des usagers d’Internet impactés. Si l’on se fie à son analyse, et comme l’Algérie compte 30 millions de clients des opérateurs mobiles auxquels ces derniers facturent l’équivalent d’un dollar par jour, la coupure de l’Internet pendant cinq jours équivaut à 30 millions de dollars par journée, soit 150 millions de dollars pour cinq jours, cela sans compter les dommages et intérêts pour les lignes professionnelles.

«Il faut ajouter les 3 millions d’abonnés d’Algérie Télécom (50 millions de dollars) sans compter les banques et toutes les autres entreprises dont le business dépend totalement d’Internet», détaille-t-il.

Grar déplore le fait que les opérateurs n’ont, jusqu’à présent, en aucun cas abordé la possibilité d’indemniser leurs abonnés pour les pertes et les désagréments occasionnés car, en définitive, ils seraient seuls à avoir été impactés.

Il y a lieu de rappeler qu’en 2016 près de la moitié des candidats au baccalauréat avaient été contraints de repasser l'examen après des fuites massives sur Internet de sujets des épreuves. Ce scandale avait entraîné l'arrestation de dizaines de personnes, dont des cadres de l'Éducation nationale, soupçonnés d'être impliqués dans ces fuites. Le Code pénal, amendé en avril, criminalise «l’atteinte aux examens et concours». Toute personne impliquée dans la fraude aux examens encourt une peine allant d'un à quinze ans de prison.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.