Nicaragua: Ortega réélu avec 75% des voix selon des résultats partiels

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Publié le Lundi 08 novembre 2021

Nicaragua: Ortega réélu avec 75% des voix selon des résultats partiels

  • En deuxième place, avec 14,4% des voix seulement, arrive Walter Espinoza (libéral), a annoncé la présidente du tribunal électoral, Brenda Rocha
  • M. Espinoza est accusé par l'opposition d'être en réalité un allié de M. Ortega

MANAGUA: Le président du Nicaragua Daniel Ortega a été réélu dimanche pour un quatrième mandat de cinq ans avec 75% des voix, selon des premiers résultats officiels partiels, une élection dénoncée par Washington, l'UE et l'Espagne, tous les rivaux sérieux du chef de l'Etat ayant été emprisonnés.


En deuxième place, avec 14,4% des voix seulement, arrive Walter Espinoza (libéral), a annoncé la présidente du tribunal électoral, Brenda Rocha. M. Espinoza est accusé par l'opposition d'être en réalité un allié de M. Ortega.


Seul le taux de participation réél pourrait donner une idée de l'adhésion des Nicaraguayens au "ticket" formé par Daniel Ortega, 76 ans, et son épouse Rosario Murillo, 70 ans, vice-présidente depuis 2017.


Le tribunal électoral a donné un taux de participation de 65,34%, tandis qu'un observatoire proche de l'opposition, Urnas Abiertas ("Urnes ouvertes"), donnait un taux d'abstention de 81,5% se basant sur des données fournies par 1.450 observateurs non autorisés présents dans 563 centres de vote.


Des partisans de M. Ortega fêtaient dans les rues de Managua, lançant : "Nous l'avons fait, Daniel, Daniel!", tandis que des feux d'artifice étaient lancés.  
Les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Espagne ont dénoncé le scrutin. 


"Ce que le président du Nicaragua et son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, ont orchestré est une pantomime, une élection qui n'a été ni libre, ni juste, et certainement pas démocratique", a déclaré le président américain Joe Biden dans un communiqué de la Maison Blanche.


Pour l'Espagne, cette réélection est "une farce (imposée) au peuple du Nicaragua, à la communauté internationale et surtout à la démocratie", selon le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares.


L'UE considère que l'élection s'est déroulée "sans garanties démocratiques" et achève le basculement de ce pays dans un "régime autocratique", selon le chef de sa diplomatie, Josep Borrell.


A l'inverse, le président du Venezuela Nicolas Maduro a félicité son homologue sans attendre le résultat. 


"L'impérialisme et ses alliés rampants en Europe pointent du doigt le Nicaragua, mais il y a des gens qui aiment le Nicaragua", a-t-il affirmé dans une allocution télévisée.


Le président Ortega a accusé ses opposants d'être "des démons (...) qui choisissent la violence".


Les candidats arrêtés "conspiraient, ils ne voulaient pas que ces élections aient lieu car ils ont depuis longtemps vendu leur âme à l'empire" nord-américain, a-t-il justifié.


Les journalistes de plusieurs médias internationaux, dont les américains CNN et Washington Post, se sont vu interdire l'accès au territoire, et le gouvernement a refusé la présence d'observateurs indépendants.


Les autorités ont accrédité samedi environ 200 "accompagnateurs électoraux" et journalistes triés sur le volet, des "militants sandinistes" étrangers, selon Urnas Abiertas.

Nicaragua: Madrid "rejette" les résultats de l'élection, qualifiée de «farce»

Le gouvernement espagnol a qualifié lundi de "farce" la réélection du président du Nicaragua Daniel Ortega pour un quatrième mandat de cinq ans, affirmant qu'il "rejetait" les résultats de l'élection "en raison des conditions inacceptables et arbitraires dans lesquelles elle s'est déroulée".


La réélection de M. Ortega avec 75% des voix est "une farce", "une farce (imposée) au peuple du Nicaragua, à la communauté internationale et surtout à la démocratie", a déclaré le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, lors d'un point presse à Madrid.


"Il n'y a eu aucun type de vérification de ces élections et, par conséquent, elles n'offrent aucune garantie aux yeux du gouvernement espagnol ni aux yeux de la plupart des pays de la communauté internationale", a poursuivi M. Albares.


"Il n'y a pas eu d'élection libre, ni d'élection juste", a-t-il insisté.

Opposition décapitée 

Décapitée, ses leaders en détention ou en exil, l'opposition a organisé une manifestation d'environ un millier de personnes à San José, la capitale du Costa Rica où se sont réfugiés plus de 100.000 Nicaraguayens.


Les opposants n'avaient qu'un seul mot d'ordre pour les électeurs : "Restez à la maison". 


Les cinq candidats inscrits pour affronter le chef de l'Etat sont considérés par l'opposition comme des faire-valoir compromis avec le pouvoir.


Selon un sondage Cid-Gallup, s'ils avaient eu le choix, 65% des 4,4 millions d'électeurs inscrits auraient voté pour un candidat de l'opposition, contre 19% pour le président sortant.


"C'est horrible : on ne peut pas parler, sinon on te met en prison. Pourquoi irais-je voter ? Seuls les sandinistes vont voter", a dénonçé José, 78 ans, qui a soutenu le FSLN pendant des décennies.


Marina Aguirre, 36 ans, était décidée à voter : "Nous avons des écoles et des hôpitaux gratuits (...) (Daniel Ortega) s'assure que chaque enfant ait des jouets tous les ans".

Chasse aux opposants 

Trois ans après la répression qui a fait plus de 300 morts parmi les manifestants qui exigeaient au printemps 2018 la démission de Daniel Ortega, 39 personnalités politiques, hommes d'affaires, paysans, étudiants et journalistes ont été arrêtés depuis juin. 


Parmi eux, les sept candidats potentiels susceptibles de constituer une menace pour le président sortant.


Favorite de l'opposition dans les sondages, Cristiana Chamorro, 67 ans, fille de l'ex-présidente Violeta Chamorro (1990-1997), a été la première arrêtée, le 2 juin, et placée en détention à domicile.


Les opposants sont accusés d'atteinte à la souveraineté nationale, de soutenir les sanctions internationales contre le Nicaragua, de "trahison de la patrie" ou de "blanchiment d'argent", en vertu de lois votées fin 2020 par le Parlement, acquis à l'exécutif, tout comme le pouvoir judiciaire et le tribunal électoral.


La peur court dans le petit pays de 6,5 millions d'habitants, le plus pauvre de la région, en proie depuis les troubles de 2018 à l'inflation, au chômage et à la pandémie de coronavirus, dont l'ampleur est niée par le pouvoir.


Héros de la révolution, l'ancien guérillero Daniel Ortega est accusé par ses opposants d'agir de la même façon que le dictateur Anastasio Somoza qu'il a contribué à renverser en 1979.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.