Nigeria: un marché de l'art méconnu mais convoité

Tokini Peterside, fondatrice d’ArtX (Photo, AFP).
Tokini Peterside, fondatrice d’ArtX (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 novembre 2021

Nigeria: un marché de l'art méconnu mais convoité

  • Entre les peintures monumentales colorées et de gigantesques tapisseries, défilent dans les allées d'ArtX les personnalités les plus influentes de la haute société du Nigeria
  • Une opportunité pour la trentaine de galeries présentes sur la foire, qui s'est déroulée de jeudi à dimanche, et qui ont fait le déplacement depuis tout le continent

LAGOS: Entre les peintures monumentales colorées et de gigantesques tapisseries, défilent dans les allées d'ArtX, la foire d'art contemporain de Lagos, les personnalités les plus influentes de la haute société du Nigeria, première économie du continent africain et rayonnante puissance culturelle.

Des grands noms du cinéma ou de la mode, à ceux du pétrole, des assurances et des banques, les invités déambulent entre les toiles, coupe de champagne à la main, dans des robes et tenues de grands couturiers. Ici, le bon goût et le raffinement côtoient la plus grande des richesses.

Une opportunité pour la trentaine de galeries présentes sur la foire, qui s'est déroulée de jeudi à dimanche, et qui ont fait le déplacement depuis tout le continent, de Kampala à Dakar, en passant par Abidjan, et même de Paris, Londres ou Barcelone. 

L’artiste Nuit Balneaires (Photo, AFP).

"Le marché de l'art au Nigeria reste assez méconnu et je pense qu'en arrivant on ne se rendait pas compte de son importance. Pourtant, ici, lorsqu'un collectionneur a un coup de cœur, il n'a pas peur de dépenser", soulignent Léa Perier Loko et Julie Banâtre de la galerie parisienne Septieme. 

Sur leur stand, ce sont les immenses toiles bleues de l'artiste kényan Kaloki Nyamai qui sont parties le plus rapidement. Ces peintures, "qui racontent l'histoire qui n'est pas enseignée ou écrite dans les livres", mesurent deux mètres sur deux mètres et ont été vendues jusqu'à 20.000 dollars (soit 17.300 euros).

"A Paris, nous avons beaucoup plus de difficultés à vendre ce type de format. Cela illustre vraiment la différence d'échelle entre les deux villes".

Le géant pétrolier ouest-africain compte, parmi ses 210 millions d'habitants, un des plus grands nombres de milliardaires au monde. Riches banquiers et industriels nigérians sont aujourd'hui les principaux acheteurs d'art contemporain.

Longtemps, le monde de l'art au Nigeria a fonctionné en vase clos et les collectionneurs étaient connus pour acquérir surtout des toiles d'artistes nigérians, des peintures figuratives, souvent très colorées. 

"C'était peut-être vrai à un moment, mais cela a beaucoup changé", assure Delphine Lopez, qui représente la galerie Cécile Fakhoury, installée à Abidjan, Dakar et Paris et qui participe à ArtX pour la troisième édition.

Faire tomber les clichés

Sur son stand, la galerie a d'ailleurs fait le pari de ne présenter aucun Nigérian, mais trois artistes ivoiriens et deux béninois.

Devant les tapisseries de la Franco-Ivoirienne Marie-Claire Messouma Manlanbien, faites de fibres de rafia, de cordes et ornées de coquillages, les visiteurs de la foire s'arrêtent intrigués, et "reconnectent".

"Il y a une culture de l'art textile ou de la tapisserie qui circule dans toute l'Afrique de l'Ouest, et en même temps ce n'est pas la même qu'on retrouve au Nigeria", souligne la galeriste.

Ouvrir les collectionneurs à d'autres univers mais aussi les acteurs internationaux au marché nigérian, était un des principaux objectifs de la foire lors de sa création en 2016, raconte sa fondatrice, Tokini Peterside, brillante femme d'affaires âgée de 36 ans.

Delphine Lopes, Directrice de la Galerie Cecile Fakhoury (Photo, AFP).

"Je voulais aussi que le monde voit Lagos pour ce qu'elle est vraiment, un endroit très dynamique avec des gens incroyablement passionnés, audacieux et énergiques", dit-elle. Elle espérait aussi "contrer l'image bien plus négative très souvent donnée du Nigeria", ajoute la fondatrice de la foire.

Le pays le plus peuplé d'Afrique est plus connu à l'international pour la violence de groupes criminels et jihadistes, comme Boko Haram, qui sévissent dans le nord, que pour la créativité et le dynamisme qui caractérisent Lagos, à des centaines de kilomètres. Son industrie culturelle rayonne pourtant sur le continent et en Occident.

Mais les clichés ont la vie dure. "Quand on a annoncé venir participer à ArtX à Lagos, plusieurs personnes nous ont dit: +Vraiment ? Mais ce n'est pas trop dangereux ? Et il y a un marché de l'art là bas ?+", témoignent les responsables de la galerie parisienne Septieme. 

Pourtant, "venir à Lagos était un pari gagnant", assurent les galeristes qui  espèrent, à l'avenir, tisser davantage de liens avec le marché nigérian. 


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com