Les Béninois «émus» accueillent le retour de 26 trésors pillés par la France

Le président béninois Patrice Talon était visiblement très touché (Photo, AFP).
Le président béninois Patrice Talon était visiblement très touché (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

Les Béninois «émus» accueillent le retour de 26 trésors pillés par la France

  • Au son des tambours et instruments de musique traditionnels, de centaines de Béninois venus de tout le pays se sont pressés sur les trottoirs pour apercevoir ces trésors
  • Parmi les œuvres restituées figurent des statues totem de l'ancien royaume d'Abomey (Dans le sud de l'actuel Bénin) ainsi que le trône du roi Béhanzin

COTONOU: "Emus aux larmes", les Béninois ont accueilli mercredi le retour de 26 œuvres des trésors royaux d'Abomey, pillées par les troupes coloniales françaises au XIXe siècle et restituées la veille par Paris.

Ces oeuvres, dont certaines revêtent un caractère sacré, sont arrivées à Cotonou par avion en milieu d'après-midi. Elles ont ensuite été convoyées dans trois camions, escortés par des chevaux, jusqu'au palais présidentiel où une cérémonie solennelle a été organisée.

Au son des tambours et instruments de musique traditionnels, de centaines de Béninois venus de tout le pays se sont pressés sur les trottoirs pour apercevoir ces trésors. Adultes et enfants, habillés pour la plupart en pagne coloré, ont applaudi au passage des camions. Certains se sont prosternés au sol, d'autres émus aux larmes ont croisé les mains en signe de respect.

Parmi les œuvres restituées figurent des statues totem de l'ancien royaume d'Abomey (Dans le sud de l'actuel Bénin) ainsi que le trône du roi Béhanzin, pillés lors de la mise à sac du palais d'Abomey par les troupes coloniales françaises en 1892. 

"Lorsque le camion m'a dépassé, j'ai eu des frissons. Je me suis agenouillé, front contre le sol, en signe d'allégeance", lance à l'AFP Marcel Hounkonnou, un artisan. "Tous ces objets que ces rois nos ancêtres ont touché, ils les représentent en quelque sorte aujourd'hui", ajoute l'homme venu de la capitale Porto-Novo, à 40 kilomètres de là.

"C'est tellement émouvant", abonde Martine Vignon Agoli-Agbo, qui habite le nord du Bénin et a parcouru plus de 500 kilomètres avec ses deux filles pour assister à ce moment historique.

Plusieurs statuettes exposées au musée du Quai Branly à Paris, quelques temps avant qu’elles soient restituées au Bénin (Photo, AFP).

«Retour de notre âme»

"Des objets vieux de 200 ans, volés et dont on n’espérait pas le retour, arrivent en grand nombre. Je n’ai pas voulu qu'on me raconte ce moment. Et si mes filles sont là, c’est pour qu’elles puissent un jour le raconter à mes petits-enfants", ajoute Mme Vignon Agoli-Agbo. 

Dans la foule, un homme a fait coudre sur son chapeau la date du "10.11.2021", pour souligner le caractère historique de ce retour.

Lorsque les camions sont arrivés à la présidence, deux fillettes, en pagne blanc, et colliers autour du cou, une calebasse dans les mains, ont renversé sur le sol de l'eau en guise d'offrande. 

La caisse contenant le trône appartenant au roi Ghézo, qui régna sur le royaume d'Abomey entre 1818 et 1858, a été déchargée sur un tapis rouge. Autour d'elle, des danses de l'ancien royaume ont été exécutées, mais aussi celles des autres royaumes qui constituaient le Bénin, avant de devenir une nation.

"Je suis dévasté par l'émotion", a déclaré le président béninois Patrice Talon, visiblement très touché, avant de prononcer un discours de 30 minutes centré sur l'unité nationale. 

"C'est le symbole du retour au Bénin de notre âme, de notre identité, ce retour du témoignage de ce que nous avons été, de ce que nous avons existé avant", a déclaré le chef de l'Etat, confiant qu'au moment de lancer en 2016 une demande de restitution il n'avait "guère la certitude que cela arriverait un jour". 

Après la cérémonie, l'actuel roi d'Abomey Sagbadjou Glèlè, présent au côté d'autres chefs traditionnels venus de tout le pays, a fait part de sa vive émotion à l'AFP. 

"Je ne peux expliquer la joie qui m'étreint. Ces objets étaient destinés des leur départ à un retour. Tôt ou tard ils devaient rentrer pour que s'accomplissent les paroles dites par nos ancêtres".

Siège royal faisant également partie des trésors restitués (Photo, AFP).

«Restauration de la dignité»

Pour Didier Marcel Houénoudé, professeur béninois en histoire de l'art, le retour des œuvres "représentent avant tout la restauration de la dignité"

Il "sert également à la reconstruction de la mémoire. Ce ne sont pas seulement le peuple et les objets qui ont été spoliés, mais aussi la mémoire. Celle-ci est remplie de honte liée à la chute ou à l'échec de notre peuple", a-t-il déclaré à l'AFP.

Dans la foule mercredi, Akouavi Mari Dannon, enseignante d’histoire dans un collège privé d’Abomey, est venue accompagner de ses dix meilleurs élèves.

"C’est un pan entier de notre histoire qui nous retombe sur les bras et nous devons le récupérer et le valoriser. C’est très important", déclare-t-elle à l'AFP. 

Cette cérémonie solennelle au Bénin a marqué la dernière étape d'un processus inédit entamé avec la promesse faite en 2017 par le président français Emmanuel Macron de procéder à des restitutions du patrimoine africain en France.

La veille à Paris, le président Macron avait reçu M. Talon pour finaliser la restitution de ces 26 trésors conservés jusqu'ici au musée parisien du Quai Branly.

Après la cérémonie, les œuvres seront soumises à deux mois "d'acclimatation" aux nouvelles conditions de climat et d'hygrométrie, avant d'être exposées pendant trois mois à la présidence béninoise.

Les trésors iront ensuite à l'ancien fort portugais de Ouidah et à la maison du gouverneur, lieux historiques de l'esclavage et de la colonisation européenne, situés sur la côte, en attendant la construction d'un nouveau musée à Abomey. 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.