COP 26: Chine et Etats-Unis annoncent un accord surprise

Un militant pour le climat avec 1,5° écrit sur sa main et son masque, manifeste devant une salle de session plénière lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP26 à Glasgow le 10 novembre 2021. Un projet de texte lors du sommet sur le climat COP26 a exhorté les pays mercredi à augmenter leurs réductions d'émissions objectifs d'ici 2022, trois ans avant la date prévue, après que les données aient montré que le monde était loin de limiter le réchauffement à 1,5°C. (Photo, AFP)
Un militant pour le climat avec 1,5° écrit sur sa main et son masque, manifeste devant une salle de session plénière lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP26 à Glasgow le 10 novembre 2021. Un projet de texte lors du sommet sur le climat COP26 a exhorté les pays mercredi à augmenter leurs réductions d'émissions objectifs d'ici 2022, trois ans avant la date prévue, après que les données aient montré que le monde était loin de limiter le réchauffement à 1,5°C. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

COP 26: Chine et Etats-Unis annoncent un accord surprise

  • Les premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre relancent les espoirs à deux jours de la fin de cette conférence cruciale sur le climat
  • Les deux principales puissances mondiales s'engagent à faire plus pour lutter contre le réchauffement, dont les conséquences se font de plus en plus sentir
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De jeunes militants pour le climat, certains avec 1,5 écrit sur leurs mains, manifestent devant une salle de session plénière lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP26 à Glasgow le 10 novembre 2021. Un projet de texte lors du sommet sur le climat COP26 a exhorté les pays mercredi à augmenter leurs réductions d'émissions objectifs d'ici 2022, trois ans avant la date prévue, après que les données aient montré que le monde était loin de limiter le réchauffement à 1,5°C. (Photo, AFP)

 

GLASGOW : La Chine et les Etats-Unis, premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, ont annoncé mercredi à la COP26 un accord surprise, relançant les espoirs à deux jours de la fin de cette conférence cruciale sur le climat.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte de la conférence de Glasgow, venait à peine de lancer un appel à une "impulsion forte" dans les discussions, assurant qu'il n'y aurait "pas d'excuses" pour échouer, lorsque Pékin et Washington ont annoncé une "déclaration conjointe sur le renforcement de l'action climatique".

"Ce document contient des déclarations fortes sur les études alarmantes des scientifiques, la réduction des émissions de carbone, et le besoin urgent d'accélérer les actions pour y parvenir", a déclaré l'envoyé spécial américain John Kerry aux journalistes. "Il s'engage à une série d'actions importantes sur cette décennie, au moment où elles sont nécessaires", a-t-il ajouté.

"Nous pouvons tous nous engager sur la voie d'un développement vert, à faibles émissions de carbone et durable", a déclaré de son côté le président chinois Xi Jinping, au cours d'une conférence virtuelle jeudi en marge du sommet du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), sans mentionner explicitement cet accord.

Dans leur déclaration conjointe, les deux principales puissances mondiales, dont la rivalité avait semblé ces derniers mois déborder sur le terrain de la diplomatie climatique, s'engagent à faire plus pour lutter contre le réchauffement, dont les conséquences se font de plus en plus sentir à travers le monde: sécheresses, inondations, méga-feux, avec leur cortège grandissant de victimes et de dégâts.

Elles promettent, sans détails très précis, de "prendre des mesures renforcées pour relever les ambitions pendant les années 2020", réaffirmant leur attachement aux objectifs de l'accord de Paris, un réchauffement limité "bien en deçà" de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, et si possible à 1,5°C.

Or le monde se trouve toujours selon l'ONU sur une trajectoire "catastrophique" de réchauffement de 2,7°C, et la COP26 est jugée cruciale pour remettre la lutte climatique sur les rails.

Pékin et Washington s'engagent aussi à oeuvrer à Glasgow pour "une issue ambitieuse, équilibrée et inclusive sur l'atténuation (baisse des émissions), l'adaptation et le soutien" financier aux pays pauvres.

Un accord salué comme "un pas important dans la bonne direction" par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Au delà de la COP, c'est important pour le monde", a de son côté déclaré à l'AFP le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.

Tôt mercredi, après 10 jours de discussions, la présidence britannique de la COP avait diffusé un premier projet de déclaration finale appelant à renforcer et accélérer le rythme des engagements climatiques de tous les pays pour tenir les objectifs de l'accord de Paris.

Ce texte a provoqué des réactions mitigées, notamment des pays pauvres, qui insistent pour que les plus riches tiennent leur promesse d'aide.

Le projet, qui fera encore l'objet de négociations et peut changer d'ici la fin de la COP (Conférence des parties à la Convention de l'ONU sur le climat), prévue vendredi mais qui peut se prolonger, appelle les pays à "réviser et renforcer" dès 2022 les contributions nationales (NDC) qui fixent leurs engagements à court terme.

L'accord de Paris de 2015 fixe leur révision à tous les cinq ans, mais de nombreux pays demandaient qu'elles le soient plus fréquemment.

Il s'agit, selon le texte, de rendre ces engagements "compatibles avec les objectifs de réchauffement de l'accord de Paris", c'est-à-dire "bien en deçà" de +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, si possible +1,5°C.

Car les dernières estimations de l'ONU sont alarmantes avec un monde toujours sur la trajectoire d'un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C d'ici la fin du siècle.

Le projet encourage également les pays à "accélérer la sortie du charbon et des financements des énergies fossiles".

Une telle mention explicite des énergies fossiles, responsables de la plupart des émissions, est inédite, et ne figure notamment pas dans l'accord de Paris. Mais elle promet d'être âprement disputée jusqu'à la conclusion du texte final, notamment par les pays producteurs.

Sur le dossier brûlant du financement, le texte "relève avec regret" l'échec des pays développés à tenir leur promesse de mobiliser à partir de 2020 quelque 100 milliards de dollars par an d'aide climatique aux pays pauvres.

Souvent les moins pollueurs, ils sont aussi les plus exposés aux ravages du changement climatique, comme l'a rappelé le ministre des Affaires étrangères de l'archipel des Tuvalu, lançant aux délégués de la COP "nous sommes en train de couler", dans une vidéo filmée debout jusqu'à mi-cuisse dans l'océan.

Le texte n'avance aucune solution concrète sur le financement, mais appelle au renforcement des mesures "d'adaptation" aux effets du changement climatique.

L'adaptation ne représente actuellement qu'un quart environ de cette aide, contre 75% consacrés à la réduction d'émissions. Les pays pauvres revendiquent au minimum la parité.

Concernant l'autre question très controversée des "pertes et dommages" déjà subis par les pays les plus exposés, le texte "reconnaît" le problème et son "urgence". Mais là encore sans modalités concrètes d'actions.

Les groupes de négociations des pays pauvres et émergents ont exprimé une inquiétude quasi-unanime lors d'une réunion organisée pour recueillir les premières réactions au projet.

Côté sciences, Joeri Rogelj, membre du groupe des experts ONU sur le climat a salué des "progrès", mais relevé que les engagements étaient pour l'heure "loin des objectifs de l'accord de Paris".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.