En Australie, le berceau du charbon se prépare à tourner la page

Lors de la COP26 de Glasgow, des dizaines de pays ont accepté d'abandonner progressivement le charbon. L'Australie, comme d'autres pays, n'a pas signé cet engagement. (Photo, AFP)
Lors de la COP26 de Glasgow, des dizaines de pays ont accepté d'abandonner progressivement le charbon. L'Australie, comme d'autres pays, n'a pas signé cet engagement. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

En Australie, le berceau du charbon se prépare à tourner la page

  • La première mine a été découverte à Newcastle il y a 230 ans, par des bagnards évadés. Depuis, cette industrie rapporte chaque année des milliards
  • Les responsables politiques conservateurs s’accrochent encore à la production, mais les habitants, et même des entreprises minières, se résignent à envisager un avenir différent
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NEWCASTLE : Les dirigeants conservateurs australiens ont rejeté l'idée d'abandonner la production de charbon. Pourtant, dans les régions houillères, les habitants se préparent à tourner la page de ce combustible fossile polluant.

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La première mine de charbon a été découverte il y a 230 ans, par des bagnards évadés, près de la ville de Newcastle, sur le littoral sud-est de l'île-continent.

Ce moment marque le début de la longue relation entre l'Australie et ce combustible qui est un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre sur la planète.

Il rapporte chaque année des milliards de dollars et Newcastle est le plus grand port au monde d'exportation de charbon.

Nathan Clements est né et a grandi dans la ville voisine de Singleton, qu'il qualifie de "coeur de l'exploitation du charbon".

"Je ne veux pas dire que le charbon est tout mais il représente beaucoup".

"Mon grand frère travaillait dans une mine, mon père travaille toujours dans une mine. Quand mon tour est venu, il était normal d'entrer dans ce secteur", explique le jeune homme de 26 ans qui, depuis sept ans, est électricien dans le matériel d'extraction.

Autour de Singleton et de la région de Hunter, le poids économique de ce secteur est flagrant.

Le noir des mines à ciel ouvert se détache au milieu de la forêt alors qu'au large, une armada de bateaux s'apprête à retourner en Chine, Inde, Japon ou Corée du Sud avec, à bord, des tonnes de cette roche millénaire.

Et le gouvernement australien espère que rien ne changera.

Récemment, lors de la conférence climat cruciale COP26 de Glasgow, des dizaines de pays ont accepté d'abandonner progressivement cette énergie fossile.

L'Australie, comme d'autres pays, n'a pas signé cet engagement.

"Nous ne fermerons pas nos mines de charbon ni nos centrales à charbon", a martelé le ministre australien des Ressources, Keith Pitt.

Pour se justifier, il a notamment mis en avant la qualité du charbon australien et les 300000 emplois que représente ce secteur.

Mais à la différence de leur gouvernement, les personnes travaillant dans les mines de Singleton et la région de Hunter se résignent progressivement à la disparition de cette industrie.

"J'ai toujours besoin de travailler. J'ai toujours besoin d'un emploi", a déclaré M. Clements, mais ce processus "est inévitable".

Pour lui, il y a eu une lente prise de conscience que sa carrière pourrait ne pas ressembler à celle de son père, qui prendra sa retraite l'an prochain, au moment où Muswellbrook - la plus ancienne mine de charbon à ciel ouvert d'Australie - fermera après 115 ans d'exploitation.

Evoquer l'avenir de ce secteur est désormais moins tabou qu'il y a quelques années et les gens font davantage part de leurs doutes depuis les récentes catastrophes qui ont frappé le pays, estime-t-il.

"Chez beaucoup de personnes, j'ai noté un changement d'attitude lors des feux de forêt ravageurs en 2019-2020", se souvient-il.

De nombreux responsables politiques de la coalition conservatrice du Premier ministre Scott Morrison entretiennent des liens étroits avec l'industrie minière.

Cependant, les géants miniers commencent à se désengager, à l'image de BHP et Rio Tinto qui préparent déjà leur sortie et vendent une part de leurs actifs dans ce secteur.

Les chiffres officiels montrent que le nombre de personnes travaillant directement dans ce secteur est de 44600, soit moins de la moitié des Australiens employés par McDonald's.

Certains acteurs redoutent que les salaires confortables de certains ne soient bientôt plus qu'un lointain souvenir.

D'autres préfèrent rester optimistes misant sur l'"innovation", comme Sam Mella de Beyond Zero Emissions, un groupe de réflexion qui travaille à la diversification des entreprises.

Elle souligne que les infrastructures telles que le port, le réseau ferroviaire, les universités et les instituts de recherche sont un atout précieux pour la région.

"Nous avons cet héritage fantastique sur lequel nous pouvons nous appuyer", souligne-t-elle, espérant que "Hunter ouvre la voie à une économie post-carbone".

Jusqu'à présent, il n'y a pas de solution miracle, pas de technologie ou de projet unique permettant de sauver toute la région ou de remplacer le charbon.

La question est de savoir si la transition se fera suffisamment vite pour des employés comme M. Clements.

"Ma crainte est que, lorsque le marché finira par dire +non, ça ne nous intéresse plus+, nous n'ayons pas de plan et que beaucoup de gens perdent leur emploi", souligne l'électricien.

En attendant, il se raccroche à l'idée qu'il reste encore un peu de temps avant que cela ne se produise.

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CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com