A Assise, le pape appelle à «redonner la parole» aux démunis

Le pape François salue vendredi son arrivée à la basilique Santa Maria degli Angeli, près d'Assise, pour une rencontre privée avec les pauvres, en préparation de la Journée mondiale des pauvres. (AFP)
Le pape François salue vendredi son arrivée à la basilique Santa Maria degli Angeli, près d'Assise, pour une rencontre privée avec les pauvres, en préparation de la Journée mondiale des pauvres. (AFP)
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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

A Assise, le pape appelle à «redonner la parole» aux démunis

  • Le pontife argentin, chantre d'une «Eglise pauvre pour les pauvres», a été accueilli par les autorités locales et plus de 500 personnes précaires venues de différents pays d'Europe
  • «Il est temps d'ouvrir les yeux sur l'inégalité dans laquelle vivent tant de familles. Il est temps de se retrousser les manches pour rétablir la dignité en créant des emplois»

ASSISE: Le pape a appelé vendredi à Assise (centre de l'Italie) à "redonner la parole" aux plus démunis, lors d'une brève visite dans la ville de saint François à l'occasion de la Journée mondiale des pauvres.


Arrivé dans la matinée, le pontife argentin, chantre d'une "Eglise pauvre pour les pauvres", a été accueilli par les autorités locales et plus de 500 personnes précaires venues de différents pays d'Europe, dont la Pologne, la Croatie, l'Espagne et quelque 200 Français.


Sous les chants et les applaudissements, le pape de 84 ans s'est vu remettre symboliquement le bâton du pèlerin avant d'entrer dans la basilique Sainte-Marie des Anges. Devant le Portioncule, petite chapelle où est mort François d'Assise en 1226, six personnes, dont deux Afghans, lui ont livré le témoignage de leur parcours difficile, parfois très émues.


"Il est temps que la parole soit rendue aux pauvres car pendant trop longtemps, leurs demandes n'ont pas été entendues. Il est temps d'ouvrir les yeux sur l'inégalité dans laquelle vivent tant de familles. Il est temps de se retrousser les manches pour rétablir la dignité en créant des emplois", a exhorté le pape.


Fustigeant "l'injustice de certaines mesures économiques" et "l'hypocrisie de ceux qui veulent s'enrichir de façon démesurée", le souverain pontife a appelé à un "examen de conscience".


Avant de repartir au Vatican à la mi-journée, il a aussi invité à "s'indigner devant la réalité des enfants affamés, réduits à l'esclavage", et demandé à ce que "cessent les violences faites aux femmes, pour que celles-ci soient respectées et non traitées comme une marchandise".


Pour Louis Royer, 54 ans dont 25 vécus "dans la rue", cette journée "symbolique" représente "un grand signe d'espoir". "Aujourd'hui, on est tous égaux, il n'y a pas de grands ou de petits. Ca réchauffe le coeur. J'espère que cela va pousser certains à s'en sortir", a-t-il confié à l'AFP.


C'est la cinquième visite du pape à Assise depuis son élection en 2013. La dernière remontait à octobre 2020, pour la signature de son encyclique Fratelli tutti.


Macron, Merz, Starmer et Tusk à Kiev pour appeler Moscou à un cessez-le-feu "inconditionnel" de 30 jours

Le président français Emmanuel Macron (C), le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) et le chancelier allemand Friedrich Merz arrivent à la gare de Kiev le 10 mai 2025, avant un rassemblement de dirigeants européens dans la capitale ukrainienne. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C), le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) et le chancelier allemand Friedrich Merz arrivent à la gare de Kiev le 10 mai 2025, avant un rassemblement de dirigeants européens dans la capitale ukrainienne. (AFP)
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  • Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk sont arrivés à Kiev samedi matin pour afficher leur soutien à l'Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un "cessez-le-feu complet" de 30 jours à Moscou

KIEV: Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk sont arrivés à Kiev samedi matin pour afficher leur soutien à l'Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un "cessez-le-feu complet" de 30 jours à Moscou, au lendemain d'une démonstration de force diplomatique russe.

Cette visite des dirigeants français, allemand, britannique et polonais répond symboliquement aux commémorations en grande pompe des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie tenues vendredi sur la place Rouge autour du président russe Vladimir Poutine et d'une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le président chinois Xi Jinping.

"Nous continuerons d'accroître notre soutien à l'Ukraine. Nous intensifierons notre pression sur la machine de guerre russe jusqu’à ce que la Russie accepte un cessez-le-feu durable", ont prévenu les quatre dirigeants européens dans une déclaration commune.

Le président français, le chancelier allemand et le Premier ministre britannique sont sortis ensemble samedi du train qui les a amenés depuis la Pologne, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ils doivent rejoindre plus tard le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre polonais.

M. Tusk, arrivé séparément, a publié sur X une vidéo de son arrivée à la gare de Kiev.

Les quatre dirigeants ont été accueillis à la gare par le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, et le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga.

Le quatuor va participer à Kiev à une réunion virtuelle avec les autres dirigeants de la "coalition des volontaires", ces pays occidentaux, essentiellement européens, prêts à apporter des "garanties de sécurité" à l'Ukraine.

Selon leur déclaration, ils informeront ainsi les autres pays des "progrès réalisés en vue d’une future coalition rassemblant des forces aériennes, terrestres et maritimes" pour aider l'armée ukrainienne "après un éventuel accord de paix" avec la Russie, qui envahit l'Ukraine depuis trois ans.

Paris et Londres assurent le pilotage de cette coalition aux contours encore flous.

Après avoir embarqué dans le même train en Pologne près de la frontière avec l'Ukraine, MM Macron, Starmer et Merz, en tenue décontractée, ont eu un échange à trois durant le voyage, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les Européens se rendent à Kiev forts de l'appel du président américain Donald Trump, qui a pressé jeudi la Russie d'accepter un "cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours". Il a menacé de nouvelles sanctions occidentales en cas d'échec.

Emmanuel Macron a affirmé vendredi souhaiter aboutir "dans les prochaines heures et les prochains jours" à un plan commun américano-européen de cessez-le-feu, assorti de nouvelles "sanctions économiques massives" en cas d'échec.

"Aux côtés des États-Unis, nous appelons la Russie à accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours afin de permettre la tenue de pourparlers en vue d'une paix juste et durable", ont ajouté les quatre  dirigeants dans leur déclaration.

- Armes occidentales -

Vendredi à Moscou, Vladimir Poutine a célébré le "courage" des soldats russes engagés dans ce pire conflit armé en Europe depuis le Deuxième guerre mondiale qui a fait des dizaines de milliers de morts dans chaque pays.

Sur la chaîne américaine ABC, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé qu'un cessez-le-feu devrait être précédé d'un arrêt des livraisons d'armes occidentales, faute de quoi cela donnerait "un avantage à l'Ukraine" à un moment où "les troupes russes avancent de manière assurée" sur le front.

Moscou a rejeté pour l'instant les appels au cessez-le-feu, se contenant de décréter unilatéralement une trêve de trois jours qui doit s'achever samedi à minuit, à l'occasion des célébrations de la victoire sur l'Allemagne nazie. L'Ukraine a évoqué des centaines des violations.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, et son début de rapprochement spectaculaire avec le maître du Kremlin, les Ukrainiens et les Européens redoutent un accord qui se nouerait sans leur consentement.

Mais ils espèrent avoir réussi à accorder leurs violons avec le président américain, notamment depuis un tête-à-tête Trump-Zelenksy à Rome à l'occasion des funérailles du pape François le 26 avril.

Pour Emmanuel Macron, il s'agit de la deuxième visite en Ukraine depuis le début de la guerre après celle de juin 2022 -- à l'époque avec les dirigeants allemand et italien.

"Que les dirigeants de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne viennent en bloc quatre jours après l'élection du chancelier allemand, ça montre l'unité, la force, la réactivité de l'Europe", estime un proche du président français. "Et puis c'est en miroir avec les célébrations de Poutine."


"A la maison": Merz promet le retour d'une Allemagne active en Europe

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte (à droite), et le chancelier allemand, Friedrich Merz (à gauche), s'expriment lors d'une conférence de presse à l'issue de leur réunion bilatérale au siège de l'OTAN à Bruxelles, le 9 mai 2025. (AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte (à droite), et le chancelier allemand, Friedrich Merz (à gauche), s'expriment lors d'une conférence de presse à l'issue de leur réunion bilatérale au siège de l'OTAN à Bruxelles, le 9 mai 2025. (AFP)
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  • Le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, a promis vendredi de donner un nouvel élan à l'Europe lors d'une rencontre avec les responsables de l'Union européenne à Bruxelles

BRUXELLES: Le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, a promis vendredi de donner un nouvel élan à l'Europe lors d'une rencontre avec les responsables de l'Union européenne à Bruxelles, où son arrivée, en pleine période de tensions géopolitiques, suscite de grands espoirs.

Le dirigeant, qui a promis d'être un chancelier "très européen" s'est engagé à ce que l'Allemagne joue un rôle "fort" et "actif" au sein de l'UE.

"Les défis auxquels nous sommes confrontés sont de taille et nous ne pourrons les relever qu'ensemble", a-t-il lancé, évoquant longuement ses déplacements à Paris et Varsovie en milieu de semaine.

Le dossier sur lequel le nouveau chancelier est le plus attendu est sans aucun doute la défense, l'Europe cherchant à muscler considérablement ses efforts dans le domaine, face à un allié américain de plus en plus incertain.

- "Bâton de pèlerin" -

Longtemps un chantre de l'orthodoxie budgétaire, M. Merz a déjà marqué des points auprès de Bruxelles en se disant favorable à un assouplissement de certaines règles fiscales européennes pour permettre aux Etats de l'UE d'investir davantage dans la défense.

Il s'est aussi plongé sans attendre dans l'épineux dossier des droits de douane, échangeant jeudi soir avec le président américain Donald Trump, qui, assure-t-il, l'a invité à Washington.

Lors d'une conférence de presse aux côtés de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le sexagénaire a rappelé son passé d'eurodéputé au début des années 1990, un mandat qui l'a "marqué", assure-t-il.

"D'une certaine manière, je rentre à la maison à Bruxelles, je rentre à la maison en Europe", a-t-il lancé, se réjouissant que sa visite coïncide avec la Journée de l'Europe, qui célèbre cette année les 75 ans de la construction européenne.

"C'est un signal très important, parce que vous montrez clairement que la politique européenne est pour vous une priorité absolue", a salué la cheffe de l'exécutif européen, Allemande comme lui.

"Il était temps!", souffle un diplomate. "On attend et on a besoin d'une Allemagne forte, qui soit capable de tenir son bâton de pèlerin", assure-t-il, sous couvert d'anonymat.

Voilà six mois que les Européens étaient suspendus aux rebondissements de la politique allemande, impatients de relancer un continent confronté à une cascade de crises.

- Auf Wiedersehen Scholz-

La rupture de style entre Friedrich Merz et Olaf Scholz est appréciée par de nombreux Européens.

A la tête de l'Allemagne de 2021 à 2025, l'ancien chancelier social-démocrate a laissé un souvenir amer à Bruxelles, des diplomates lui reprochant son attentisme et une proximité jugée excessive avec Washington.

"Un nouveau leader est toujours synonyme d'une nouvelle dynamique", a relevé vendredi Antonio Costa, le président du Conseil européen, qui réunit les chefs d’État et de gouvernement des 27 Etats membres.

Le retour de l'Allemagne sur le devant de la scène européenne, s'il se confirme, ne se fera toutefois pas sans frictions.

Elu sur une ligne de fermeté, notamment en matière migratoire, le nouveau chancelier a déjà suscité des tensions en décidant unilatéralement de refouler la plupart des demandeurs d'asile aux frontières de l'Allemagne - un geste qui a froissé plusieurs partenaires.

"L'immigration est un défi européen commun qui nécessite une solution européenne commune", a d'ailleurs commenté Mme von der Leyen aux côtés de M. Merz.

Le chancelier allemand a promis de ne "pas faire cavalier seul" sur cette question: "je suis un partisan du marché unique européen et de l'espace Schengen et je tiens à le faire savoir à tous les chefs d'État et de gouvernement d'Europe qui pourraient craindre une escalade".


Robert Francis Prevost devient Léon XIV, le premier pape américain

Le pape nouvellement élu Léon XIV, Robert François Prévost, arrive pour la première fois sur le balcon de la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, après que les cardinaux ont terminé le conclave, au Vatican, le 8 mai 2025. (AFP)
Le pape nouvellement élu Léon XIV, Robert François Prévost, arrive pour la première fois sur le balcon de la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, après que les cardinaux ont terminé le conclave, au Vatican, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • Pour la première fois de son histoire, l'Eglise catholique a élu un pape américain, Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu jeudi Léon XIV
  • Son premier message au balcon de la basilique Saint-Pierre a été un "appel de paix" à "tous les peuples" devant une foule en liesse

Cité du Vatican, Saint-Siège: Pour la première fois de son histoire, l'Eglise catholique a élu un pape américain, Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu jeudi Léon XIV, dont le premier message au balcon de la basilique Saint-Pierre a été un "appel de paix" à "tous les peuples" devant une foule en liesse.

C'est le cardinal "protodiacre", le Français Dominique Mamberti, qui a prononcé la célèbre formule "Habemus papam" ("nous avons un pape") et a présenté le successeur de François, près de 24 heures après le début du conclave des cardinaux dans la chapelle Sixtine.

Dans la foulée, Léon XIV s'est adressé, très ému, aux plus de 1,4 milliard de catholiques: "Que la paix soit avec vous tous!", ont été ses premiers mots, dans un italien teinté d'accent américain. "Merci au pape François", décédé le 21 avril à 88 ans, a-t-il aussi lancé remerciant ses collègues cardinaux de l'avoir élu.

Fidèles et touristes massés sur la place Saint-Pierre ont salué par un tonnerre d'applaudissements son apparition tandis que les cloches sonnaient à toute volée, un peu plus d'une heure après que la fumée blanche fut sortie de la mince cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine.

Vêtu d'une mozette rouge et d'une étole, des habits liturgiques que François avait abandonnés, Léon XIV a appelé à "construire des ponts par le dialogue, par la rencontre, nous unissant tous pour être un seul peuple, toujours en paix".

Une vidéo diffusée par le Vatican dans la soirée le montre sortant de la chapelle Sixtine après son élection, chaleureusement salué par les cardinaux, avant une prière dans la chapelle Pauline voisine.

Du Liban à l'Espagne en passant par l'Italie, l'UE ou Israël, les réactions internationales se sont multipliées dès l'annonce de son élection.

Donald Trump a félicité le nouveau pape, parlant d'un "grand honneur" pour les Etats-Unis tandis que le président français Emmanuel Macron a plaidé pour que le "nouveau pontificat soit porteur de paix et d'espérance".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui a souhaité de "réussir à promouvoir l'espoir" et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a souhaité qu'il "poursuive l'héritage de François".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit espérer que le Vatican continue à soutenir "moralement et spirituellement" Kiev, et Vladimir Poutine s'est dit certain qu'une coopération constructive se poursuivra entre la Russie et le Vatican.

- "Critères géopolitiques" -

Au Vatican la joie était grande chez les Américains présents place Saint-Pierre. "On ne s'attendait pas à ça, c'est une surprise complète et merveilleuse", affirme à l'AFP Kathy Hewitt, 58 ans, venue de Philadelphie, en agitant un petit drapeau américain.

"C'est l'Histoire, je n'ai pas de mots. Quand j'ai entendu qu'il était de Chicago... Je suis heureuse d'être ici", ajoute Gabrielle Estrada, une Américaine de 30 ans venue de San Antonio au Texas.

Robert Francis Prevost, homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les cardinaux modérés et connaissant autant le terrain que les rouages du Vatican, était considéré comme l'un des candidats sérieux pour succéder au pape François, qui l'avait placé à la tête du puissant ministère chargé des nominations de évêques.

Les cardinaux ont donc opté pour la continuité, même si cet Américain, créé cardinal en 2023 par François qui a porté son ascension au Vatican, devrait mettre davantage les formes que son prédécesseur, qui avait bousculé le Saint-Siège avec son exercice du pouvoir personnel, voire cassant, froissant les plumes de la hiérarchie vaticane.

"C'est à la fois une opposition au gouvernement américain et la prise en considération des critères géopolitiques", a affirmé à l'AFP François Mabille, directeur de l'Observatoire géopolitique du religieux.

"Et c'est également, à la fois par le choix de son nom Léon XIV, et par son origine missionnaire, un lien qui est fait avec l'Amérique latine, où il vivait", a-t-il ajouté.

Léon XIV célèbrera vendredi à 11H00 (09H00 GMT) une messe avec les cardinaux dans la chapelle Sixtine, présidera la prière du Regina Coeli dimanche à 12H00 (10H00 GMT) et rencontrera lundi matin les journalistes au Vatican.

- Consensus -

Le 267e pape de l'Eglise catholique est le quatrième non italien de suite après le Polonais Jean-Paul II (1978-2005), l'Allemand Benoît XVI (2005-2013) et l'Argentin François (2013-2025).

Il a été élu au deuxième jour du conclave, qui s'annonçait très ouvert, du fait notamment des 133 cardinaux présents, un record. Il a réuni une majorité des deux tiers, soit au moins 89 voix. Mais le secret absolu entourant le conclave empêche de connaître les détails du scrutin.

Le natif de Chicago devra rapidement affronter des défis considérables pour une Eglise en perte de vitesse en Europe: finances, lutte contre la pédocriminalité, baisse des vocations...

Mais il devra aussi ressouder les différents courants d'une institution où cohabitent des sensibilités culturelles très diverses, entre une Europe sécularisée et des "périphéries" en croissance.

Il devra aussi apaiser une institution parfois bousculée par un pontificat de 12 ans ponctué de réformes qui ont fait l'objet de vives critiques internes.

Sa connaissance parfaite de l'ensemble de la Curie romaine (l'appareil administratif du Saint-Siège) devrait l'aider grandement dans sa tâche.